Elle avait , en ce moment même, la conviction de contempler le seul véritable visage de Gottherdäl. Sous la parade ostentatoire des titans de l’Olympe se cachait le pêle-mêle d’une cohue barbare s’empoignant dans la poussière et la merde. Un combat sanglant et sans grâce, une mise à mort grossière pleine d’injures et d’entrailles répandues.
Subitement elle avait peur de Judith, de Gottherdäl, de la nuit. Cette ville du bout du monde l'emplissait d'une terreur froide.
"Des touristes,marmonna Barney.A la fin de chaque saison, on en réexpédie une bonne dizaine dans des caisses scellées.il y a les maladies dues au froid , bien sûr ,les pneumonies, mais aussi les accidents: les avalanches venues des toits, la ville qui s'émiette comme une montagne trop âgée .