Au début, j'ai eu du mal avec cette plume virtuose et méchante, qui se moque de tout et de tout le monde, n'a de respect pour rien (Les habitants de New York vont à Calcutta pour se reposer des mendiants). Presque trop virtuose, comme un boute en train qui en fait trop, et qui épuise son auditoire à force de vouloir faire rire.
C'est un Américain au coeur européen qui emmène le lecteur en voyage, dans une vieille Buick qu'il a emprunté à sa mère, et lui parle de l'Amérique profonde, de son enfance, de son père qui embarquait la famille en voiture, et se perdait sans cesse...tout comme lui "se perdre est un trait de famille". L'intérêt des livres de voyage, c'est de nous décrire les endroits où nous n'irons jamais. Au fil des pages, ça paraît tellement différent de notre Europe, de notre France. La monotonie des grands espace, les états qui ont la taille de pays entiers, la route américaine qui s'étire à perte de vue.
Il emporte la mise grâce à son style. On a envie de lui voler un nombre incalculable de phrases, de paragraphes. Son art de la description, de la caractérisation en quelques lignes lui permet de brosser un portrait de son pays et ses habitants comme "cauchemar climatisé" assez terrifiant. Son voyage présente beaucoup de moments d'ennui dans des paysages uniformisés, mais il est capable de lancer un moment fort, drôle ou tragique par page, ce qui relance sans cesse la lecture. Ce "truc" m'a un peu fatigué au début, mais je me suis habitué, et même, j'y ai pris goût.
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