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Citations sur Tempête pour les morts et les vivants (39)

chiottes pour hommes

prenons celui-là :
d'abord avant de poser une pêche il essuie avec
la grâce du seigneur
l'abattant des WC, il fait vraiment briller le foutu
bordel
ensuite il étale du papier toilette sur le siège,
avec le plus grand soin, faisant même pendre un bout là où ses puissants organes génitaux se tiendront, et ensuite il abaisse avec
dignité et virilité
son caleçon et son froc
et
S'assoit avant de
Chier
presque sans passion
dépliant un vieux journal dégueulasse
à ses pieds et lisant un article sur le match de basket
de la veille -
ceci voyez-vous est un Homme : fameux, et pas l'ombre d'un morpion pour ce matelot, juste une simple
très simple
pêche, après quoi il se torchera le cul
tout en discutant le bout de gras avec l'homme qui se lave les mains
au lavabo le plus proche,
et si vous vous trouvez à côté
ses petits yeux de souris se poseront sur les vôtres sans un frémissement, et alors -
calbute remis, froc remonté, boucle de ceinture, chasse d'eau,
mains propres
il se tiendra face au miroir
étudiant sa propre gloire
remettant l'ordre dans ses cheveux
à coups de peignes chaloupés, l'affaire entendue,
il collera ce
visage
à deux doigts du miroir
pour s'examiner de haut en bas, avant
satisfait
de lever le camp
prenant soin au passage de vous adresser un coup d'épaule ou bien l'insulte encombrante et cauchemardesque de son regard
vide, à la suite de quoi
porté par le tortillement de son cul narcissique à l'air ébahi
il débarrassera le plancher des chiottes pour hommes,
et je me retrouverai avec des essuie-mains comme des fleurs
des miroirs comme des océans
et je me retrouverai avec l'espoir le plus fou
qu'un jour le véritable être humain arrivera
de sorte qu'il y ait quelque chose à sauver
sorti
de toute
cette merde

["poète déf : nom masc. personne parvenant à trouver de la poésie dans des chiottes pour homes" ;-))
Syn : Bukowsky^^
J'adore :-) ]
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"Cher M. Chinaski :
j'aime toujours ce que vous faites mais j'aimais
mieux vos trucs d'avant, je veux dire l'époque où vous écriviez
des phrases du genre, "lorsqu'elle s'est penchée j'ai
vu tout son cul". L'époque où
vous écriviez sur les cellules de dégrisement, les rats
les cafards, les souris.
J'aimais toutes les embrouilles avec les femmes, j'ai aussi
des galères avec les femmes et j'adhérais complètement à
ce que vous décriviez.
J'aimais toute la dinguerie, les bagarres
dans les ruelles, les descentes de police.
plus d'histoires dans ce goût-là s'il vous plaît, ça m'aide à tenir le coup.
Je sais que ça vous en touchera une sans faire bouger l'autre mais
je tenais à vous le dire, quand même.
On est toute une bande à boire des coups, on
met des disques de Frank Sinatra et puis on lis vos textes
à voix haute.
Donnez-nous davantage de la vieille came.
ouais, ouais !"

[extrait : un lecteur m'écrit]
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Ce qu'il nous faut c'est
des cours de langue américaine
et des poètes sortis tout droit
des mines
des docks
des usines
des hôpitaux
des prisons
des bars
des bateaux
et des aciéries
des poètes américains,
déserteurs des armées
échappés des asiles de fous
déserteurs de femmes et de vies étouffantes ;
des poètes américains :
marchands de glace, commerciaux en cravate, distributeurs de journaux, manutentionnaires, chauffeurs-livreurs, maquereaux, liftiers, plombiers, dentistes, clowns, promeneurs de chevaux, meurtriers (on a entendu parler des victimes), barbiers, mécaniciens, garçons de café, groom, passeurs de drogue, boxeurs, barmen, des autres, des autres,
des autres

Tant que ceux-là n'arriveront pas
notre pays restera
mort en honteux


Ventres mous des lettres (extrait)
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on évite les gens seuls parce qu'ils sont
seuls mais ils sont seuls parce qu'on les
évite


Rêveries
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le meilleur livre est celui que vous n'avez jamais lu ; la
femme idéale, celle que vous n'avez jamais rencontrée.

si l'homme était destiné à voler il serait né
avec des ailes fixées sur son corps.
je reconnais qu'il m'est arrivé de voler sans mais c'est
un acte contre-nature, raison pour laquelle je continue de réclamer
à boire à l'hôtesse de l'air.

[extrait : rêveries]
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quand un poème ne fonctionne pas, oublie-le, ne lui cours pas après, ne le
couvre pas de caresses ni de coups, ne l'oblige pas à rejoindre les alcooliques anonymes ou à
devenir un Chrétien
Evangéliste.

quand un poème ne fonctionne pas, retire juste la feuille de la
machine, déchire-le et balance-le à la poubelle - ça fait du bien.

écoute, tu écris qu'il s'agit du dernier fusil-mitrailleur sur la dernière colline restante.
tu écris parce que tu es un oiseau posé sur un fil, et puis
soudain tes ailes se mettent en mouvement et ton petit cul d'imbécile se
retrouve dans les airs.

tu écris parce que l'asile t'attend au tournant
l'asile empli de vomi et de pets, encombré de corps et d'esprits, tu écris parce que
tu redoutes par-dessus tout la folie...

quand un poème ne fonctionne pas, il ne fonctionne pas ; oublie-le
l'essence c'est le rythme.

[extrait : déchire-le]
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Je ne crains rien ni personne, la pluie s'abat
sur la porte et je suis devant cet ordinateur
écoutant du Rachmaninov à la radio.
la pluie tambourine violemment à la porte,
alors je souffle la fumée d'un cigare à son intention
et souris.
derrière la porte il y a un petit balcon
sur lequel est posé une chaise.
je m'assieds parfois sur cette chaise quand il y a
de l'eau dans le gaz.
(bon sang voilà que la pluie rentre à l'intérieur !
formidable ! Une pluie battante sur ma chaise en bois
dehors !
les arbres et les câbles de téléphone s'agitent
sous la pluie.)
Je m'assois parfois sur cette chaise quand il y a
de l'eau dans le gaz.
et je sirote ma bière là dehors,
regardant passer les voitures la nuit sur l'autoroute,
remarquant au passage le nombre de lumières nécessaires
dans une ville, tellement de lumières.
et je reste assis là et me dis, bon, c'est peut-être
un sale moment
mais au moins tu n'es pas à la rue.
et tu n'es même pas encore au cimetière.
courage, vieux garçon tu as remporté des batailles
pires que celle-ci.
descends ta bière.

mais ce soir je suis à l'intérieur,
et Rachmaninov joue pour moi.

[extrait : tempête pour les morts et les vivants]
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« J’ai mangé ta chatte comme une pêche,
J’ai avalé le noyau
Le duvet,
Calé entre tes jambes
J’ai sucé mâchouillé léché
Avalé tout ton être,
Ai senti tout ton corps se tendre et tressaillir comme un
Fusil-mitrailleur
J’ai fait de ma langue une flèche
Et le jus a coulé
Et j’ai avalé
Pris de folie
Suçant l’intégralité de tes entrailles –
Ton con tout entier dans ma couche aspiré
J’ai mordu
J’ai mordu
Et avalé
Et toi aussi
Tu as cédé à la folie
Alors je me suis retiré pour recouvrir
De baisers ton nombril
Avant de glisser entre les fleurs blanches de tes jambes

J’ai embrassé croqué
Mordillé,
Encore une fois
Tout du long
Ces merveilleux poils pubiens
Qui m’attiraient m’attiraient toujours plus
J’ai résisté tant que possible
Et puis j’ai bondi sur la chose
Suçant et lapant,
Des poils dans mon âme
Un con dans mon âme
Ton être entier dans mon âme
Dans un lit miraculeux
Avec dehors des cris d’enfants
S’amusant sur leurs vélos
A roulettes aux environs de
5 heures de l’après-midi
Tous les poèmes d’amour étaient écrits :
Ma langue est entrée dans ta chatte et dans ton âme
Le couvre-lit bleu était là
Sans oublier les enfants dans l’allée
Et ça chantait et ça chantait et ça chantait et
Ça chantait. »

[Chanson d’amour]
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... j'ai enfilé mon short jaune et pris la caisse pour aller au champ de courses. Je me suis garé et
suis rentré.

le premier que j'ai vu c'est mon biographe. je l'ai aperçu
de profil et me suis accroupi pour l'éviter. il était habillé classe,
fumait une pipe et tenait un verre à la main.
la dernière fois qu'il est venu chez moi il m'avait passé deux livres :
Scott and Ernest et The Letters of John Steinbeck.
c'est ce que je lis quand je vais chier. je bouquine toujours quand je chie
et plus le livre est mauvais meilleur est le transit intestinal.

ensuite après la première course mon médecin s'est assis derrière moi.
on aurait dit qu'il sortait juste de chirurgie sans
s'être trop nettoyé. il est resté jusqu'à la fin de
la 8e course, jactant, sifflant de la bière et s'enfilant des hot dogs.
ensuite il a commencé à parler de mon foie : "tu picoles trop bon sang je veux jeter un œil à ton foie, passe me
voir dès que possible." "très bien", j'ai dit, " mardi après-midi".

je me suis souvenu de sa standardiste, la dernière fois que j'y avais été
les toilettes avaient débordé et elle s'était mise à quatre pattes
pour éponger le sol avec sa robe relevée
bien au-dessus des cuisses. j'étais resté à côté pour me rincer l’œil,
en lui disant que les deux plus grandes inventions de l'Homme avaient été
la bombe atomique et la plomberie.

[Extrait : les lettres de John Steinbeck]
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prenons celui-là :
d'abord avant de poser une pêche il essuie avec
la grâce du seigneur
l'abattant des WC, il fait vraiment briller le foutu
bordel
ensuite il étale du papier toilette sur le siège,
avec le plus grand soin, faisant même pendre un bout là où ses puissants organes génitaux se tiendront, et ensuite il abaisse avec
dignité et virilité
son caleçon et son froc
et
S'assoit avant de
Chier
presque sans passion
dépliant un vieux journal dégueulasse
à ses pieds et lisant un article sur le matche de basket
de la veille -
ceci voyez-vous est un Homme : fameux, et pas l'ombre d'un morpion pour ce matelot, juste une simple
très simple
pêche, après quoi il se torchera le cul
tout en discutant le bout de gras avec l'homme qui se lave les mains
au lavabo le plus proche,
et si vous vous trouvez à côté
ses petits yeux de souris se poseront sur les vôtres sans un frémissement, et alors -
calbute remis, froc remonté, boucle de ceinture, chasse d'eau,
mains propres
il se tiendra face au miroir
étudiant sa propre gloire
remettant l'ordre dans ses cheveux
à coups de peignes chaloupés, l'affaire entendue,
il collera ce
visage
à deux doigts du miroir
pour s'examiner de haut en bas, avant
satisfait
de lever le camp
prenant soin au passage de vous adresser un coup d'épaule ou bien l'insulte encombrante et cauchemardesque de son regard
vide, à la suite de quoi
porté par le tortillement de son cul narcissique à l'air ébahi
il débarrassera le plancher des chiottes pour hommes,
et je me retrouverai avec des essuie-mains comme des fleurs
des miroirs comme des océans
et je me retrouverai avec l'espoir le plus fou
qu'un jour le véritable être humain arrivera
de sorte qu'il y ait quelque chose à sauver
sorti
de toute
cette merde

[Chiottes pour hommes]
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