Il y a deux manières de diriger une organisation - tu essaies de ne pas être trop gourmand , tu acceptes de partager en sous-traitant les opérations à des intermédiaires , et tu te conduis correctement avec les gens . Tu as alors la conscience claire , on te respecte dans la communauté , les gens te font confiance . Et quand quelqu'un commence à enfreindre les règles et se montre trop gourmand en essayant de bloquer tes livraisons pour te bousiller le marché , tu lui fais sauter sa putain de cervelle . Et quand tu en arrives là , tu ne t'amuses pas à déconner pour le faire . C'est comme une zone franche . Personne n'aime ça , mais la seule chose qui importe , c'est de savoir qui ressort vivant de la fumée , quand la poudre a parlé .
La Louisiane du Sud est une soirée de fête , et je suis aujourd'hui assez vieux pour mettre de côté les soucis vains et stupides de ma condition de mortel , et cesser d'imposer la mesure erronée du temps que nous offrent calendriers et horloges à mon existence et , ce faisant , à l'éternité .
J'avais l'impression d'avoir un corps de bois aux bras et aux jambes disloqués. Le reflet de soleil sur un pare-brise au dehors me fit l'effet d'une écharde de verre dans l’œil.
[...] il y a une chose que j'ai apprise en vieillissant. Je n'essaie plus de corriger les fautes d'hier dans l'instant présent. Je les efface de ma mémoire. Vraiment, je les élimine. Une personne donnée ne me fait mal qu'une seule fois.
Nombre de gens manifestent aujourd'hui une grande passion pour la culture cajun, mais ils n'en connaissent guère les côtés sombres : tous les combats organisés de coqs et de chiens, l'exploitation sexuelle des femmes noires perçue comme allant de soi, une ignorance des problèmes de l'environnement qui avait conduit à l'assèchement et à l'empoissonnement des marais par l'industrie. Qui plus est, rares sont les étrangers à cette culture qui soient à même de comprendre la violence des sentiments qui animent les Cajuns quant à la nature de la fidélité et de la possession humaine.
Ce sont ceux qui comptent le plus pour nous qui nous font le plus mal. Et il est rare qu'ils le fassent délibérément.
Il arrive parfois que le cœur sombre, lourd du sens de la perte et du sentiment d’être mortel, avec la brutalité soudaine d'une porte qui s'ouvre sur une boutique pleine d'horloges aux ressorts qui ronronnent.
Le soleil brule dans le ciel, mais je suis incapable de le voir au travers de l'épaisse marquise d'arbres au-dessus de ma tête. La lumière se diffuse en reflets jaune verdâtre en perçant les frondaisons suantes d'humidité, comme si je la voyais de sous la surface de l'eau. Les troncs des banians se zèbrent de coulures moites ; les lames d'herbe à éléphant, capables de vous balafrer la peau en coupures aussi minces que du papier à cigarettes, se perlent de gouttelettes en têtes d'épingle de lumière mouillée.
Saint Augustin a dit un jour que la vérité ne devait jamais servir à blesser.
Il arrive parfois que le cœur sombre, lourd du sens de la perte et du sentiment d'être mortel, avec la brutalité soudaine d'une porte qui s'ouvre sur une boutique pleine d'horloges aux ressorts qui ronronnent.