Les femmes n'ont pas d'histoire

Dans cette région désolée des Appalaches, la vie ressemble à une damnation.
C'est un pays d'hommes déchus où l'alcool de contrebande et la religion font loi, et où les femmes vivent sous le joug masculin.

Ainsi en va t-il pour Ivy, Ruby et Wren.

Un récit prenant, très américain.

Ce roman est plutôt une déception pour moi.
Découpé en 4 parties, le récit conte la même histoire du point de vue de plusieurs de ses protagonistes.
J'ai trouvé la 1ère partie du livre "La fille du manipulateur de serpents" totalement destructurée, ce qui m'a gêné dans ma lecture.
Des allers-retours temporels & géographiques fréquents perdent le lecteur (j'aurai aimé qu'une carte des lieux soit insérée en début ou fin de roman); sans parler du style plein de redondances.
Au milieu du livre, on commence à y voir un peu plus clair dans le rôle joué par chacun des personnages de l'histoire. Les différents évènements s'imbriquent en toute simplicité, ce qui permet de retrouver une certaine logique dans la cohérence de l'histoire et des évènements passés. Toutefois, cela fait rapidement "psshiit".
Dommage car les aspects "émancipation de la femme" et "libération du patriarcat" sont des thématiques qui m'intéressent.

Mais quel roman. Si tu cherche un roman noir dans le fin fond de l'Amérique avec des personnages à la vie pauvre et bercé par des légendes, alors les femmes n'ont pas d'histoire est fait pour toi.

J'ai été happé par Wren, Ruby, Ivy mais aussi par Flynn. Et par la folie de Briard.

A travers les pages de ce court roman de Amy Jo Burns, on plonge dans l'histoire morne d'une amitié gorgeait de secret, dans la misère et la pauvreté des collines de Pennsylvanie.

J'ai tout aimé de ce roman. La plume captivante, l'habileté de l'auteure pour rendre cette histoire haletante et la beauté de l'attachement à ses personnages.

Trois parties qui épousent différents points de vue. Un dévoilement progressif de la vérité. Et c'est peut-être là le problème. LA vérité est donnée au lecteur comme s'il n'était pas assez intelligent pour comprendre tout seul. Les personnages, dans ce dévoilement, perdent de leur ambiguïté et de leur grâce et le récit abandonne peu à peu de sa poésie pour se rigidifier dans un politiquement correct qui n'a pas grand chose à voir avec la littérature. Dommage !

(...)
Après Cinderland (2014), un récit non traduit en français dans lequel elle raconte la façon dont une série d'agressions sexuelles a bouleversé la petite ville de la Rust Belt dans laquelle elle a grandi, l'autrice américaine Amy Jo Burns (1981) signe un premier roman fort et maîtrisé. Roman rural noir et roman d'émancipation, Les femmes n'ont pas d'histoire (2021) est une plongée saisissante au coeur d'une région industrielle sinistrée et dans le quotidien d'une famille survivant dans l'isolement et le dénuement le plus total dans les montagnes de la Virginie-Occidentale.
(...)
Non loin de Trap (« piège » en anglais), « un patelin coincé dans les montagnes [où il est] difficile de [se] rendre et encore plus difficile [de] partir » vit une petite communauté dont les membres sont connus pour « le mordant de leur gnôle et la pauvreté de leurs coeurs ». Les hommes sont manipulateurs de serpents ou fabricants de whisky de contrebande de père en fils tandis que les femmes leur sont soumises et n'ont pas leur mot à dire. N'existant qu'à travers les hommes, elles sont prisonnières d'une vie emplie de souffrance et de violence et ploient sous le poids de la religion, des traditions et de certaines croyances issues d'un autre temps.

C'est dans cette contrée oubliée des hommes, dans une cabane délabrée au milieu des marais que vivote une adolescente de quinze ans. Wren grandit entre une mère malheureuse embourbée dans une vie qui ne lui convient plus et un père autoritaire et violent, un prédicateur et manipulateur de serpents, une véritable légende vivante depuis qu'il a miraculeusement survécu à la foudre.

C'est dans cette cabane sans eau ni électricité qu'Oeil-Blanc maintient sous sa coupe sa femme et sa fille. Coincé dans une époque révolue et redoutant plus que tout de voir périr son mode de vie, il leur impose une vie de réclusion, refuse toute éducation à sa fille et rejette toute forme de médecine moderne. L'avenir de Wren, sombre et désespéré, semble tout tracé. Jusqu'au jour où deux accidents tragiques vont inverser le cours des choses.

A travers l'histoire de deux générations de femmes, Amy Jo Burns dépeint avec force et beaucoup de talent une contrée hostile et économiquement dévastée, dit le désespoir et les vies brisées mais également l'amitié, la solidarité et la volonté de s'en sortir.

Lien : https://livrescapades.com/20..

Excellent premier roman américain qui évite l'usage abusif d'énumérations longues de synonymes, que pour ma part je trouve agaçante, il n'y a pas non plu abus de langage « jeune » «  moderne »
Le style est plutôt épuré, l'histoire est habilement construite. On y découvre d'étonnantes pratiques religieuses. Ce livre est écrit par une femme
de la jeune génération, il décrit une vie de femme dans une région, les Appalaches , où ce sont les hommes, l'alcool et la religion qui dominent.

Wren, quinze ans, est le personnage principal de ce roman. Elle vit dans les Appalaches, plus précisément, dans les montagnes de Virginie-Occidentale. Là-bas, vivent quelques familles, en marge de la société. Il n'y a pas de travail, les hommes vivent de petits travaux, légaux ou non : réparation de voitures, fabrication artisanale d'alcool, ou, comme le père de Wren, Briar, de la manipulation de serpents et prédicateur au sein de la communauté. Et les femmes dans tout ça ? Elles vivent dans l'ombre de leurs pères, frères et maris. Elles restent sagement à la maison, enfantent et élèvent leur progéniture comme elles le peuvent. Elles n'ont ni rêves ni avenir. Wren, en pleine adolescence, en a encore, des rêves. Et si un drame pouvait changer la donne ? Les femmes n'ont pas d'histoire est un roman d'émancipation percutant sur la place des femmes dans cette société. Ce récit est surprenant, le lecteur oscille aisément, entre la beauté de la nature, le silence des montagnes et la violence et la désolation, omniprésentes. Un grand roman qui met en lumière ces femmes, ces mères et qui les rend inoubliables. Merci beaucoup à Léa du Picabo River Book Club et aux éditions Sonatine pour cette magnifique découverte !
Lien : http://romansurcanape.fr/les..

Un livre dans lequel j'ai d'abord eu un peu de mal à entrer. Je n'arrivais pas à bien visualiser les personnages, leur environnement, malgré quelques recherches sur cette région de la Virginie occidentale et la ville de Trap. Mais page après page, la magie de cette histoire, répétée par différents protagonistes et dans un ordre chronologique différent, à opérée même si le tout reste un peu confus, dans un brouillard, mais je pense que cela est sans doute voulu par l'auteure.

J'avoue avoir eu un peu de mal en début de lecture à entrer dans cette histoire d'un monde rude, masculin, éloigné de la vie citadine. Puis peu à peu la magie de l'écriture m'a emportée et très vite j'ai dévoré ce livre magnifique. L'auteure sait à merveille d'écrire un monde de rudesse et de tendresse, un monde où les hommes ne sont pas des héros mais plutôt des êtres en perdition, pétris de douleurs et de rancoeur. Les femmes portent la famille avec aussi des histoires personnelles douloureuses. Les personnages sont complexes, la nature est omni-présente. Il s'agit du premier livre de Amy Jo Burns et j'ai hâte de lire le second. J'ai beaucoup pensé à Betty de Tiffany Mc Daniel en lisant ce livre.

Un portrait social d'une famille vivant dans les Appalaches de nos jours, narré par Wren, fille d'un prêcheur charmeur de serpents et d'une mère qui a sacrifié sa vie après être tombée amoureuse de la légende entourant son mari.

Portrait sobre et d'une fluidité totale, on plonge dans un monde dans lequel le temps semble s'être arrêté à l'époque des bootleggers, où les légendes sont aussi importantes que d'avoir la Foi (peu importe laquelle), où les femmes abandonnent leur rêve de quitter La Montagne par survie et par tradition. Les hommes y sont durs, les femmes les craignent mais les tiennent néanmoins en respect à force d'observation.

J'ai beaucoup aimé. C'est pas le plus original des romans, mais la dimension sociale et le style de l'autrice font de ce texte, un très bon livre, permettant de mieux appréhender de grosses désillusions.

PAR-FAIT ! (couverture trop belle aussi, tu trouves pas minou ?)
Lien : https://www.instagram.com/p/..