1967 : Odelle, jeune londonienne d'origine caribéenne est dactylo dans une galerie d'art ; elle écrit en cachette et rêve d'être publiée. Odelle vit sa première histoire d'amour avec Lawrie un jeune anglais qui possède un tableau dont lui-même ignore l'origine. Quick, la supérieure d'Odelle, semble en savoir beaucoup sur ce tableau ce qui pique la curiosité de la jeune femme et la pousse à mener son enquête.
1936 : Odile (on remarquera la proximité des consonnances des prénoms des 2 jeunes filles) et ses parents s'installent en Andalousie. La jeune femme peint en cachette de son père célèbre marchand d'art. Ils font la connaissance de deux jeunes espagnols Isaac, artiste peintre, et sa demi-soeur Teresa.
Jessie Burton déroule alternativement les deux histoires jusqu'à ce qu'elles se rejoignent et que le mystère du tableau soit résolu.
Exposé ainsi le livre peut sembler fade et cousu de fil blanc. Il n'en est rien.
Sur fond d'amour, de guerre, d'art… l'auteur entame une réflexion sur le place des femmes dans le milieu extrêmement misogyne de l'Art, de la difficulté qu'elles ont à s'y faire connaître et reconnaître, des expédients qu'elles pourraient employer pour qu'au moins leur oeuvre soit connue à défaut de leur nom. J'ai repensé en lisant ce livre au roman, basé sur ce thème, «
Un monde flamboyant » de
Siri Hustvedt.
En second plan, une seconde thématique est effleurée : le racisme latent envers les noirs, ici les femmes noires, encore plus marqué si elles se targuent d'être cultivées et d'être un auteur.
Avec une intrigue moins prenante que celle de «
Miniaturiste »,
Jessie Burton livre un livre intéressant, facile à lire, qui, bien qu'il soit en deçà du précèdent, est de très bonne qualité.