AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 1489 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La réalité en miniature, à la frontière du réel.
Amsterdam 1686. Nella, 18 ans, fraîchement mariée, quitte sa terre natale pour rejoindre son époux, un marchand apparemment respecté d'Amsterdam.
A peine arrivée dans sa nouvelle demeure un malaise l'envahit. La maison, bien que cossue, est sinistre.
Sous des apparences lisses et convenues sa nouvelle famille ne l'inspire pas.
Elle est accueillie comme une intruse faisant l'objet de méfiance et de mépris. Son époux est absent, indifférent, fuyant, ses activités professionnelles sont opaques.
Les serviteurs sont énigmatiques et secrets, sa belle-soeur distante et froide.
Beaucoup de choses dissonent dans ces relations ambiguës.
La communication au sein de la maisonnée est souvent non verbale se limitant souvent à des regards complices ou hostiles appelant à la vigilance.
Tout s'accélère lorsque son mari lui offre une maison de poupée, parfaite réplique de sa nouvelle demeure.
Nella écrit à une miniaturiste de la ville pour lui commander des objets afin de meubler son cabinet miniature. Chose troublante cette artiste ajoute d'autres objets et poupées, parfois marqués, qui anticipent les événements de sa vie réelle. Elle reçoit ces objets accompagnés de messages énigmatiques qui résonnent comme des avertissements.

Le rythme est lent, l'ambiance mystérieuse et les éléments de l'intrigue révélés à petites doses.
Chaque fois qu'elle se prépare à aller chez la miniaturiste la maison la retient, des événements surviennent.
Cette femme au regard pénétrant à peine entraperçues à laquelle Nella se sent connectée l'envoûte et l'obsède.
Mais qui est donc cette miniaturiste qui semble tout connaître de sa vie ? Qu'a-t-elle à lui révéler de son existence ? Prophétesse ou espionne ? Imposteur ou précurseur ?
Puis la distance entre chaque protagoniste se transforme progressivement , au fil des drames, en solidarité profonde, dévoilant des destins de femmes fortes et dévouées.
Entre réel et imaginaire, ce livre flirte avec le fantastique.
La vie en miniature devient réplique de la vie réelle et tremplin à une ouverture de conscience fenêtre ouverte sur sa vie, ses drames et ses espoirs.
Captivant.
Commenter  J’apprécie          8219
Un époux distant, une belle soeur rigide et inamicale, une servante effrontée, un domestique exotique: la jeune Nella est devenue épouse de riche marchand mais sa nouvelle vie n'est guère heureuse. Trop seule, trop apeurée par la nouveauté, trop mise à l'écart de la vie de la maisonnée. Ce mariage apparait bien bancal.

Une centaine de pages énigmatiques met le lecteur sur le gril: questions posées sans réponse, dialogues en allusions mystérieuses, atmosphère lourde de secrets ou silence, relations entre personnes faites de cachotteries ou dissimulations. On nage dans l'incompréhension mais sensible au décor, comme une peinture de maitre flamand que l'auteur dessine dans l'Amsterdam du 17e siècle.

J'ai d'abord eu un peu de mal à appréhender la psychologie de certains personnages. Cette difficulté dérange mais participe à la fascination pour cette histoire, aux frontières du réel et de l'imaginaire. On est immergé dans le puritanisme hollandais, la bigoterie des bien-pensants d'une ville industrieuse, superstitieuse et vertueuse, où chacun s'observe pour s'enrichir ou gagner de l'influence.
"Les florins ont toujours le dessus sur la piété".

Le statut social des femmes est mis en avant et contribue peu à peu à éclaircir les enjeux d'une histoire de passions réprimées et de secrets d'une autre époque. C'est romanesque, historique, sensuel, complexe.
Une lecture originale et captivante.

Dernier point passionnant: la maison miniature, que j'ai eu la chance de détailler au Rijks muséum d'Amsterdam, sans me douter qu'un jour, je la croiserais dans les pages d'un roman. Elle était très célèbre à l'époque, on venait la visiter comme une représentation théâtrale. Elle donne une image exceptionnelle de l'intérieur et du mobilier d'une famille riche de la fin du 17e.
Objet luxueux, raffiné, hors de prix, qui illustre bien le paradoxe d'une société calviniste intransigeante et étalant néanmoins fièrement richesse et opulence.
Commenter  J’apprécie          828
C'est la couverture de ce livre qui a retenu en premier lieu mon attention. Puis, est venu ensuite le sujet, certes, mais pas seulement. J'ai été séduite par la genèse de ce premier roman : cette évidence d'écriture qui s'est imposée à son auteure, Jessie Burton, à la vue de la Maison miniature de Petronella Oortman au Rijksmuseum, à Amsterdam. Partir de ce véritable coup de foudre et inventer la vie de cette Nella, femme du XVII ième siècle, dont personne ne sait plus rien. Lui inventée cette vie de jeune mariée pleine d'espoir, arrivée dans cette maison bourgeoise de marchands à Amsterdam, et qui ne comprend pas pourquoi son mari la fuit, et ce qu'il peut bien attendre d'elle.
Tout juste débarquée de sa campagne natale, l'accueil est froid. Nella sait d'emblée qu'il va être difficile de se faire une place au sein de cette maisonnée, tenue d'une main de fer par Marin, sa belle-soeur, dévote fervente et véritable maîtresse des lieux !
Elle se voit offrir par son mari pour cadeau de mariage une maison de poupée, réplique exacte des lieux qui sont dorénavant sa demeure - maison vide, qu'elle s'apprête à meubler grâce au savoir faire d'une miniaturiste, sorte de prophétesse énigmatique qui s'impose et s'immisce de plus en plus dans son existence -. Entre menaces et mises en garde, Nella ne sait comment interpréter cette intrusion dans sa nouvelle vie. Qui est cette femme ? Que sait-elle de son mari et des habitants des lieux ?
Si vous voulez le savoir, il faudra entamer la lecture de Miniaturiste.

J'espère qu'il vous plaira autant qu'il m'a plu. Je ne pourrai lui reprocher qu'une chose : la fin est emballée assez vite et l'on aurait aimé que les choses prennent de l'étoffe et qu'elles se prolongent un peu plus sans se précipiter dans les dernières pages. La miniaturiste aurait méritée à elle-seule un portrait peaufiné tout en restant aussi mystérieuse. Cela manque !
J'ai beaucoup apprécié également les remerciements de l'auteure, entre humour et véritable élan de reconnaissance :
« Je suis tellement chanceuse d'avoir ces amis-là que je crains, pour ma prochaine vie, d'être réincarnée en moucheron. »
« Linda et Edward, connus aussi sous le nom de Mum et Dad, pour m'avoir fait la lecture quand j'étais petite, pour m'avoir conduite à la bibliothèque et pour m'avoir acheté des livres. Aussi pour avoir dit : « Pourquoi n'écrirais-tu pas une histoire ? » quand je m'ennuyais à six ans, puis à douze, puis à vingt-sept. Et pour avoir toujours, toujours été là. »
Je ne sais pas vous, mais moi j'aime !
Jessie Burton, est-ce que je dois vous souhaitez des tonnes d'ennuis dans votre nouvelle vie d'écrivant, pour espérer un autre roman de cette veine-là ?!

En tout cas, une chose est sûre, à la lecture des toutes premières pages, vous saurez déjà comme moi, qu'aussitôt les dernières lues, vous vous précipiterez pour les relire. Et enfin, vous pourrez le refermer, le ranger, le prêter ou le donner pour qu'il s'envole vers une autre vie...
Commenter  J’apprécie          7318
C'est insidieusement que le charme agit. D'abord, on découvre avec intérêt la vie sociale de la cité commerciale d'Amsterdam à la fin du 17è siècle au temps où les bateaux parcouraient les mers à la recherche des précieuses épices. Puis Nella, l'héroïne du roman, vous rallie rapidement à sa cause, celle d'une jeune fille de 18 ans, qui pour échapper à une vie misérable à la campagne, épouse un riche marchand de la ville. Les personnages secondaires entrent alors en scène, la jeune orpheline et l'africain, au service du maître de maison, et la belle soeur, dont on pressent qu'elle « ne nous dit pas tout ».
C'est alors que l'irrationnel surgit, par le biais de livraisons étranges, des miniatures destinées à meubler une maison de poupée, cadeau de noces du marié à sa jeune épouse. Prédictives ou révélatrices, les miniatures parlent, dévoilent, trahissent, et entraînent Nella sur des terrains dangereux. La mystérieuse femme qui semble contrôler le moindre détail de leur vie, est-elle la « clé de leur salut ou l'architecte de leur destruction »?

La puissance dramatique s'intensifie au fil des pages au point de ne plus pouvoir fermer le livre. Les drames se succèdent, les langues se délient et les vengeances s'assouvissent.

La dernière page tournée, c'est le sentiment de manque qui se manifeste, et les questions aussi : que va devenir cette jeune femme après toutes ces épreuves traversées? Y aurait-il une suite prévue?
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          6910
Attirée par la couverture et le résumé atypique, je ne suis nullement déçue de m'être lancée dans ce roman !

Nella, femme du XVIIe siècle a été élevée pour devenir une épouse comme toutes les femmes de son époque. le moment venu, elle aura la "chance" de se marier avec un grand commerçant d'Amsterdam. Quittant sa campagne, elle se retrouve avec un entourage auquel elle ne s'attendait pas : une belle-soeur caractérielle et froide, une servante sans aucune limite, un majordome de couleur noire et un mari qui l'ignore. Un jour, celui-ci va malgré tous lui offrir un cabinet représentant la maison en miniature, et c'est à ce moment-là que des secrets vont être découverts.

Le roman a un rythme vraiment haletant, difficile de le lâcher une fois que les intrigues et les secrets de famille commencent à se dévoiler.

L'auteure a fourni un travail de documentation vraiment impressionnant. Pour le coup, je ne pensais pas qu'Amsterdam était aussi encadré par la religion au XVIIe.

Les différents habitants de la maison, au premier abord, sont quand même très étranges mais une fois que l'on commence à les connaître un peu mieux, difficile de ne pas s'attacher à eux.

Miniaturiste restera donc pour moi une lecture de qualité et qui m'aura fait réfléchir sur divers sujets !
Commenter  J’apprécie          581
Aujourd'hui, la charmante capitale des Pays-Bas incarne la tolérance, la mixité et la liberté. Au moins pour les touristes.
En 1686, Amsterdam est une ville austère - opulente et ouverte au commerce, certes, mais verrouillée par des principes sociaux et religieux rigoureux et castrateurs.

Lorsque Nella Oortman quitte son village de province à dix-huit ans pour épouser Johannes, un riche marchand, elle ne s'attend pas à être accueillie aussi froidement. Quels secrets cachent son mari, sa belle-soeur, les domestiques, les voisins ? Pourquoi cette maison de poupée en guise de cadeau de mariage, comme si elle devait se contenter de jouer comme une enfant à la vie de femme, de mère et de maîtresse des lieux qu'on lui refuse ? D'où viennent les objets et figurines, étonnamment ressemblants, qu'elle reçoit pour peupler cet univers parallèle miniature ?

Beaucoup de mystères dans ce roman à la fois riche et étouffant. On devine certaines clefs, on en découvre d'autres, mais il reste des questions en suspens à la fin.
Il est excellemment écrit, l'atmosphère est troublante à souhait, les miniatures fascinent, questionnent, et font penser à nos modes de vie actuels par procuration (la télé, internet) et aux accompagnements auxquels on peut avoir recours pour tracer sa route, affronter ses difficultés (l'artiste-miniaturiste comme coach, psychothérapeute ?).
Je me suis émerveillée du contenu, des idées, des messages, mais je me suis surtout ennuyée, trouvant l'intrigue beaucoup trop lente...

• En tête tout au long de ma lecture : « Play-mo-bil, en avant les histoires... ♪♫ » - j'adore les Playmo et les détails dans les petits accessoires ! ♥

- pour voir la maison : http://canelkili.canalblog.com/archives/2017/06/04/35328780.html
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          5510
J'avais apprécié " Les secrets de ma mère" et encore plus " Les filles au lion", je vais un peu à contre-courant en découvrant enfin le premier roman de Jessie Burton, qui a eu beaucoup de succès. Auprès de moi aussi, je l'avoue!

Je ne suis pourtant pas très attirée par les romans historiques, mais je me suis complètement fondue dans la population de cette Amsterdam florissante du 17 ème siècle. Fabuleux don de l'auteur de nous transporter dans le temps , et grand travail de recherche, pour rendre aussi bien l'atmosphère de cette ville et l'époque. Et une écriture sensuelle, des dialogues énigmatiques.

Une toute jeune femme, Nella, sera le personnage principal de cette étrange histoire, inspirée à l'auteure par une véritable maison miniature exposée au Rijskmuseum . J'y suis allée mais ne me souviens pas l'y avoir vue...

Nella vient d'épouser un riche négociant de la ville, Johannes Brandt , mais leur relation distante la froisse. Son mari lui offre cette version miniature de leur habitation, et une mystérieuse femme aux cheveux clairs lui envoie des éléments symboliques pour remplir ce " jouet", cette " distraction"...Les autres protagonistes de cette histoire envoûtante sont originaux, difficiles à cerner.

Bien des secrets seront révélés , bien des masques tomberont; néanmoins, comme d'autres lecteurs, j'ai été un peu déçue par les révélations concernant la fameuse miniaturiste.

Peu importe! J'ai adoré marcher frileusement le long des canaux, dans cet hiver amstellodamois, où les eaux sont de glace, de même que les règles rigides des dévots, où les florins s'échangent contre du sucre. J'ai aimé me régaler par procuration de ces olie-koecken, beignets aux épices et aux pommes. Une immersion troublante et délicieuse ! Un livre atypique et addictif!
Commenter  J’apprécie          467
Quel étrange roman que celui-ci. Nella Oortman rejoint son mari, Johannes Brandt, riche marchand, à Amsterdam.

Elle est accueillie par sa belle-soeur, assez froide, et par deux domestiques, Cornelia et Otto qui est noir. Quant à son mari, il l'évite un maximum.

Arrivera-t-elle à se faire aimer par Johannes ? Et sa belle-soeur, quels secrets cache-t-elle ?

Quelque temps après son arrivée, Johannes, lui offre une maison en miniature, qui ressemble en tout point à celle qu'ils habitent. Mais elle est vide. Elle fait appel à un miniaturiste pour la meubler. Mais cela suffira-t-il à Nella ?

Et si on était loin de la vérité ? Et que tout ce à quoi l'on pensait était en dessous de tout ce que l'on peut imaginer ? Quel rôle joue le miniaturiste au sein de cette ville ? Ville qui a peur de perdre de sa superbe et surtout ses richesses ? Organisée, structurée, en cette année 1686, en sorte que les voisins espionnent les voisins ?

Ficelé comme un thriller, captivant, vous ne le lâcherez pas avant la fin.
Commenter  J’apprécie          465
Nella n'est âgée que de 18 ans à peine quand elle arrive à Amsterdam, découvrir son nouveau foyer et apprendre à vivre avec son mari, Johannes. Ce dernier est un riche marchand, qu'elle n'a pu apercevoir qu'une fois, le jour de leur mariage. Alors qu'elle attend sur le seuil de cette nouvelle demeure, il est absent. C'est donc accueillie par sa belle-soeur, Marin, une femme froide et mystérieuse, des deux serviteurs Cornelia et Otto, que Nella comprend toutes les difficultés qu'elle devra affronter pour se faire sa place. Aider d'une étrange miniaturiste, la jeune épouse va au devant de son destin, passant de chagrins en sourires, s'accrochant à l'amour et à la vie...
Même si l'histoire et les personnages ne prennent réellement forme qu'au bout de 200 pages, c'est un roman très bien construit et qui possède ensuite un rythme plutôt soutenu. L'écriture rend pleinement l'atmosphère de l'époque et les secrets donnent du relief aux liens qui unissent les personnages. Un très belle lecture et un beau portrait de femme...
Commenter  J’apprécie          440
Amsterdam au 17ème siècle est une ville prospère.
Lieu d'échange de la plupart des marchandises qui transitent dans le monde et place financière très active, elle vit son "âge d'or".
Mais Amsterdam, à cette époque, c'est aussi un esprit puritain peu enclin à la tolérance, une ville ou le pendule oscille entre Dieu et florins.
Fraîchement débarquée d'Assendelft, petit bourg campagnard, Petronella vient rejoindre Johannes Brandt qu'elle a épousé quelques mois plus tôt et qui fait commerce sur le Herengracht.
Elle est reçue froidement par sa belle-soeur Marin ainsi que par Cornelia et Otto, tout deux au service de la maisonnée.
Délaissée par son mari, la jeune femme trouve refuge dans le cadeau pour le moins original que lui fait celui-ci, une maison de poupée en tout point semblable à leur propre maison.
Elle entreprend de la meubler à l'aide de petits objets qu'elle commande à une miniaturiste de la ville.
Face aux évènements tragiques qui s'abattent sur la famille, Nella s'interroge sur le rôle prémonitoire de ces objets qui semblent de funestes présages.

Roman historique un brin mystérieux, Miniaturiste nous plonge dans la vie trépidante d'une ville portuaire dont le puritanisme des habitants semble être le garant de leur perennité.
Comme si la lutte constante qu'ils mènent contre les flots ne pouvait être remportée qu'au prix de la rigueur de leur foi et de leur ardeur au travail.
Une société dans laquelle la femme n'a que peu de place et aucune légitimité.

J'ai rarement lu des romans historiques se passant dans Les Provinces Unies des Pays-Bas et je dois dire que ce fut un plaisir d'imaginer tous ces personnages déambulant le long des canaux et des maisons à pignon en gradin.
Un plaisir de lecture en dents de scie, le récit tirant parfois un peu en longueur, mais avec des moments très forts, telle la relation de l'accouchement de...( je ne dévoilerai pas qui..) que j'ai lu en apnée, à la fois horrifiée et fascinée.
Un livre qui se démarque assûrément par sa singularité.
Commenter  J’apprécie          439




Lecteurs (2938) Voir plus



Quiz Voir plus

Les filles au lion

Quel est le prénom du père d’Olive?

Isaac
Reede
Lawrie
Harold

5 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Les filles au lion de Jessie BurtonCréer un quiz sur ce livre

{* *}