Il plongea dans les vagues bleues des lettres, des mots, des lignes, comme on plonge en apnée dans un océan de doutes.
- Pour le sauver, monsieur Grand Duc. Pour le sauver! Je vous l'ai dit, n'avez-vous pas compris? J'offrais mon enfant sans avenir à une famille aimante, sans doute riche, qui jamais en connaîtrais mon sacrifice, qui pleurerait de joie devant le miracle, ne se doutant jamais de rien. Il y avait presque quelque chose de sacré...
-Mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Pas du tout...
Izel fut tuée sur le coup. En cela, elle fut la plus chanceuse.
Elle ne vit pas les lumières s'éteindre. Elle ne vit pas l'avion se tordre comme une vulgaire canette de soda au contact d'une forêt d'arbres qui semblaient un à un se sacrifier pour ralentir la course folle de l'Airbus.
Quand tout s'arrêta, enfin, elle ne sentit pas l'odeur de kérosène se répandre. Elle ne ressentit aucune douleur lorsque l'explosion déchiqueta son corps, ainsi que ceux des vingt-trois passagers les plus proches.
Elle ne hurla pas lorsque les flammes envahirent l'habitacle, piégeant les cent quarante-cinq survivants.
Comme de fausse étoiles filantes, appelant des vœux qui ne se réalisent pas.
savoir qui nous sommes , l'un et l'autre; l'un pour l'autre"
Ne pas être tiraillé entre la colère contre un Dieu cruel qui vous enlève votre fils unique et la reconnaissance, le pardon, envers un Dieu mesquin qui par remords, par compensation peut être, accepte de sauver votre petite fille. Juste elle.
1980 : un avion s’écrase, seul un bébé survit. A qui est cette petite fille ? Deux familles de grands-parents (une pauvre, une riche) revendiquent le lien de parenté. La guerre commence.... La famille riche emploie un détective pour 18 années. 1998 : Lylie, le bébé devenu grand, reçoit les feuillets du détective qui a décidé de se suicider en se tirant une balle dans la tête au-dessus de la page du journal du crash de 1980. Et en posant les yeux sur le journal : il découvre enfin qui est Lylie ?
Bon suspens à la française, malgré cette gêne depuis le début : il était évident que ce n'était aucune des deux solutions. Personnages un peu trop caricaturés. Pari gagné quand même : lu en deux jours, car difficile de le lâcher.
(...) les douleurs ne s'additionnent pas, elles se superposent, c'est une grande chance.
On ne demande pas au soleil de s'éteindre.
La tour Eiffel grelottait dans le brouillard, on distinguait à peine ses pieds humides dans les flaques qu'un fin crachin agrandissait lentement.