AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 125 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est typiquement le genre de livre que j'aimerais aimer. Premier roman d'un auteur, qui l'autoédite en 2016, finalement désigné lauréat du concours organisé par Préludes, Babélio et kobo, en 2019, il porte l'idée qu'il est possible d'être remarqué. Cela ne peut évidemment laisser personne qui écrit un peu indifférent.

L'idée est bonne. Je ne révèle rien – on le sait très vite – en indiquant que l'on a ici une sorte d'adaptation des chasses du comte Zaroff dans la campagne française, avec des motivations bien différentes, mais, justement, cela aurait pu ajouter de l'intérêt.

Pourtant, la construction de ce livre ne m'a pas parue adaptée, justement parce qu'elle enlève tout suspense, ou pratiquement. Oh, certes, il reste quelques questions dont la réponse arrive plus tard dans le livre, mais, dès les 20 premières pages, pratiquement, on sait tout ce qui va se passer, en tout cas la ligne directrice. Et, pour moi, c'est vraiment lié à la construction du roman, fait de passages permanents entre le passé et le présent. Et ce gimmick m'a semblé à la fois trop répétitif, parce que trop systématique, et trop explicite, faisant retomber une partie de la tension.

Résultat, là où cela aurait pu être une lecture coup de poing, on a une honnête lecture, avec des personnages assez clichés, un peu trop appuyés. Et, pour l'avoir vu signalé dans d'autres critiques, j'ai également trouvé le choix lexical curieux, parfois très relâché, y compris en dehors des dialogues, dans lesquels cela pouvait s'expliquer, alors qu'à l'inverse j'ai tiqué sur l'apparition à plusieurs reprises du terme « pourchasseur », que je n'avais jamais vu employer. Alors j'ai vérifié, dans le Trésor de la langue française, et ce substantif apparait comme rare, avec quelques exemples, chez Baudelaire par exemple. Un grand écart pas si évident… C'est idiot, mais, dans le même ordre d'idée, quand on me parle d'un objet contondant en parlant d'une flèche (p. 194), cela me fait sortir de ma lecture.

Enfin, j'ai par moment eu un petit peu de mal avec la vraisemblance de certains éléments. Je n'ai jamais essayé de fuir en forêt devant un chien, mais l'idée que le molosse perde, à 20 mètres, la piste de celui que son maître à contraint à manger dans sa gamelle, j'ai un doute. Qu'en forêt, on puisse marcher sur un tesson de bouteille, certes, mais la description qui nous est faite (p. 95) de Mehdi s'empalant le pied sur un « pic d'une dizaine de centimètres » me pose question. Que le gendarme, après avoir fait son discours de bon petit soldat – « … je ne peux pas engager de procédure judiciaire. Toute personne majeure est libre d'aller et venir comme elle veut. Et même de disparaître si elle le souhaite. » -, décide tout d'un coup, pour les beaux yeux de la soeur du disparu, qu'il peut quand même essayer de leur donner un coup de main… bon… Et puis, surtout, que Claire, toute seule, parvienne à mettre la main sur la preuve ultime, ou presque… c'est presque trop facile !

Bref, je suis d'autant plus critique que je trouve que l'idée de départ méritait un traitement encore plus emballant. Connaissant sa prédilection pour les ambiances glauques, je me dis que Sandrine Collette, par exemple, à l'image de Des noeuds d'acier, nous en aurais sans doute fait un truc étouffant à souhait, à lire en apnée, et qui m'empêcherait de dormir ensuite pendant un moment…
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
Commenter  J’apprécie          470
Pour tout vous dire, l'idée de départ et sa promesse d'une chasse à l'homme endiablée avait tout pour me plaire. Je me faisais une joie de me lancer dans cette aventure qui s'annonçait bien. Dès les premières pages, on constate que l'écriture d'Anthony Bussonnais est simple, parfois même très simple. Optimiste, je me suis dit que si l'histoire était efficace, le style n'aurait aucune d'importance et la lecture en serait même facilitée.

Alors oui, le récit est agréable, on ne s'ennuie jamais. Certaines scènes sont bien menées, avec de bons moments de tension. Mais le déroulé global des évènements est assez banal et souffre d'un manque d'originalité. Plus j'avançais dans le livre, plus je déchantais. Les évènements sont assez prévisibles. Je m'attendais constamment à être surpris par une péripétie au détour d'un chapitre, qui malheureusement n'arriva jamais.

Mais là où le bât blesse vraiment, c'est au niveau des personnages qui n'ont aucune nuance. Les gentils sont irréprochables et pacifiques pendant que les méchants sont étroits d'esprit et violents. Ils sont si caricaturaux qu'ils desservent au final le message que voulait passer l'auteur. de plus, même unis par la même haine, certaines alliances entre les protagonistes sont improbables. J'ai eu du mal à croire à tout ce petit monde.

Je dois vous paraître un peu sévère, mais c'est à hauteur de ma déception. J'en attendais beaucoup. Malgré ces défauts qui m'ont chagriné (je m'excuse auprès de l'auteur, mais je me dois d'être honnête), je dois quand même reconnaître qu'Anthony Bussonnais a réussi à m'embarquer dans son histoire. Il possède un véritable potentiel pour le suspense et pour dénoncer des préjugés et les comportements de certains extrémistes. En façonnant plus ses acteurs, il peut donc devenir un bon représentant du thriller français dans l'avenir. Je vous laisse bien sûr vous faire votre propre avis. Pour ma part, je réitèrerais l'expérience avec cet auteur, en espérant que ce n'était qu'un léger faux pas entre nous.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          152
J'ai trouvé ce roman bien particulier dans le paysage actuel du thriller français.
Par son thème, la chasse à l'homme ; personnellement je ne me souviens pas avoir déjà lu de récit dans lequel un groupe de « notables » organisaient une expédition punitive. Et par son style, un peu lourd parfois du fait de longues descriptions que l'on pense d'abord inutiles, et puis qui finalement, servent à introduire une scène narrée de manière plus brève ; mais une scène qui claque bien aux yeux du lecteur !!! J'avoue avoir été choquée, malaisée par moment par ce que Bussonnais me racontait ! C'est glauque, c'est cru, c'est vulgaire… et pourtant, ça doit tellement coller à la réalité (il n'y a qu'à regarder le JT pour s'en rendre compte) !

Nous sommes dans une petite ville de campagne, là où le vétérinaire, le médecin ou le juge qui y habitent forment le cercle de notables respectables qu'on ne doit surtout pas égratigner. Leur fonction intime « naturellement » le respect des autres habitants. Quand François, le vétérinaire, décide d'organiser une chasse nocturne, personne ne remet en question le principe. Les pervers de la haute société se frottent les mains devant l'inédit de la soirée, tandis que les « petites têtes » sont invitées là pour qu'elles ne puissent pas témoigner contre les premiers si cela se passait mal.

Nous avons également Claire, la fille de François, qui se retrouve bien embêtée ce vendredi soir car son petit- ami, Mehdi, n'est pas venu la chercher comme prévu. En six mois de relation, il n'a jamais fait faux bond. Son embarras est accentué par le fait qu'elle n'a pas encore parlé à ses parents de sa relation avec Mehdi ; ils sont extrêmement racistes…

Tous ces éléments, vous l'aurez compris, vont s'entremêler.

Le schéma narratif est vraiment très bien ficelé, les personnages sont très bien construits au niveau psychologie. Les choix de l'auteur peuvent s'apparenter à des clichés, c'est vrai. Les propos tenus par les personnages sont eux aussi d'une vulgarité qui aurait pu être évitée dans un roman. Malgré tout cela, malgré des moments malaisants, je l'avoue : j'ai été captivée par ma lecture.
Commenter  J’apprécie          140
J'adore l'histoire, efficace, glaçante, effarante, qui démarre sur les chapeaux de roue, directement en tension. Un enchainement de chapitres au timing très serré, avec un rythme nerveux, du stress. le suspens est ménagé longtemps.
Mais mon emballement premier a progressivement baissé en cours de lecture.
C'est un texte qui se lit très vite, on n'oublie pas les personnages ni l'intrigue, alors il est inutile de nous rappeler qui est qui à tout bout de champ. Il y a plusieurs redondances, voire des répétitions, comme si l'auteur avait oublié ce qu'il nous avait déjà dit. C'est lourd, ça casse le rythme de lecture.
Quelques erreurs grossières m'ont gênée : une flèche n'est pas un objet contendant ! Un mouvement en arrière qui tire sur une cheville attachée ne met pas en jeu le muscle adducteur. Et j'ai du mal à croire qu'un chien de chasse perde sa piste sanguinolente au dernier moment, au profit d'un autre gibier qui ne l'est pas…
Dans les 60 dernières pages, je ne suis plus dans le même livre, il n'y a plus aucun rythme ni tension. C'est d'une telle platitude que j'ai l'impression d'être prise pour une neuneu. Inutile par exemple de nous dire que les TIC (techniciens en identification criminelle, c'est précisé) est une « unité qui s'apparente aux « experts » de la série télé du même nom » (sic) ; c'est insultant.
Quel dommage, cela démarrait si bien…
Commenter  J’apprécie          50
Le livre est plein de bons sentiments, mais est-ce que cela suffit à faire un bon livre ?
- le style est lourd.
- Très manichéen: les gros racistes, qu'ils soient des bouseux ou des notables, bien bornés d'un côté, et de l'autre les musulmans gentils comme tout.

On peut lire, ou pas...
Commenter  J’apprécie          40
"Une chasse à l'homme à glacer le sang ... Captivant !"
Ces accroches racoleuses commencent vraiment à me saouler ...

J'ai trouvé l'histoire relativement "bateau" et il ne se passe pas vraiment grand chose. Les séquences prévisibles se succèdent mais manquent cruellement de punch : Un groupe de personnes enlève un maghrébin, le séquestre, le chasse, le blesse, l'enferme, il s'échappe, [spoil] ... les méchants sont arrêtés, interrogés, confondus ... "circulez, y'a plus rien à voir !".

Si ce roman était transposé en film, ce serait un série B ou un téléfilm.

Les personnages sont assez "typés" mais la partie chasse / séquestration est tellement courte que l'auteur ne peut les "sublimer" dans leur perversité.

Dommage ...
Commenter  J’apprécie          30
J'ai un peu été déçue par la façon de traiter l'intrigue dans ce livre il m'a clairement manqué du suspense. Mais je pense que ce livre peut plaire à un très grand nombre car malgré tout, il est bien ficelé. A lire pour se faire son propre avis. Une lecture facile et agréable qu'il faut souligner.
Lien : https://heylowdylitdeslivres..
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman divise la sphère bookstagram et il m'a divisé aussi ! J'ai aimé certains éléments mais d'autres ont considérablement gêné ma lecture.

L'intrigue se déroule en rase campagne. Medhi et Claire sont ensemble depuis 6 mois et forment un couple heureux et uni. Claire participe au repas qui casse le jeûne du ramadan dans la famille de Medhi dans laquelle elle est accueillie comme faisant partie des leurs. Un soir Medhi n'est pas au rendez-vous et pour une bonne raison : il a été kidnappé par deux beaufs pas racistes mais qui n'aiment pas les bougnoules (je cite). François organise de temps en temps des samedis soirs entre amis. Au programme, une chasse à l'homme. Et ce soir c'est Medhi qui est traqué.

J'ai trouvé le style assez lourd et répétitif. Lorsque les procédures policières arrivent dans le récit, j'ai trouvé les explications tellement scolaires que ça m'a cassé la fluidité de lecture. J'ai aussi beaucoup comparé avec d'autres romans sur le thème de la chasse à l'homme et c'est un sujet déjà bien usité. Dur d'innover sur ce thème ! Quelques éléments m'ont parus assez incohérents notamment dans la traque du chien dans la forêt ou des procédures judiciaires (que je n'ai l'habitude de lire que dans des romans policiers). Un détail hyper malsain en début de récit n'avait, pour moi, pas lieu d'être aussi glauque puisqu'il ne ressert plus jamais. La violence à l'extrême ou le malsain doit servir un propos, sinon c'est juste de la provocation.

Côté positif, j'ai aimé le rythme du récit et les constants aller-retours passé, présent, passé avant le passé et présent aussi entre les deux ou après. Ça semble confus ? Eh bien c'est parfaitement maîtrisé et je n'ai pas eu besoin de dessiner une frise de ces 3 petits jours ! Bon petit bémol, j'ai la trouvé que cela casse un peu le suspense parce qu'on avance dans la chasse à l'homme en même temps que les recherches ou la vie des personnes participant à la traque. L'implication de la famille de Medhi dans les recherches était intéressante. le côté racisme facile, un peu cliché, mais qui dénonce une certaine réalité est un bon élément. le récit ne stigmatise pas (trop) et ne généralise pas, tout en pointant un problème malheureusement encore trop commun de racisme et de peur de l'étranger (et pas qu'à la campagne).

En bref, il y a du mitigé dans les points positifs aussi. Ce n'est pas une lecture qui marquera mon année mais elle n'a pas non plus été éprouvante comme cela peut arriver parfois. Trop de points négatifs ou mitigés restent après la lecture. C'est dommage, le pitch m'attirait beaucoup.
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
Commenter  J’apprécie          10
La lecture d'"Un samedi soir entre amis" se déroule facilement et rapidement, grâce à un style abordable et une thématique d'actualité, le racisme, mais poussée sur une pente dangereuse. L'intrigue est temporellement resserrée (du vendredi 17 au mardi 21 juin 2016), le roman porte donc bien son titre puisque le noeud de l'action se situe ce fameux samedi soir, mais le crime au coeur de l'intrigue ne porte pas de réelle motivation, et c'est bien cette banalité terrifiante qui semble d'abord originale, qui ne paraît finalement pas assez aboutie. Les personnages ne sont pas assez approfondis dans leur psychologie, les quelques rebondissements sont la plupart prévisibles (du moins, pour moi, grande lectrice de thrillers/policiers) et la façon dont les coupables sont appréhendés se révèle trop linéaire, pas assez travaillée.
Cette dangerosité du propos se retrouve également dans le traitement de ce microcosme extrémiste, où la vision des personnages reste très manichéenne entre les "bons" et les "méchants", les magrébins et les "français". Pour preuve, la seule scène sexuelle, choquante et provocatrice d'inceste, n'apporte rien à l'intrigue si ce n'est d'appuyer le côté vraiment bizarre de cet univers raciste et pétri de préjugés. Alors oui, le thème est d'actualité, son traitement se voulait probablement original mais cet ancrage dans le réel, loin d'être bénéfique, enlève de la vraisemblance car poussé aux extrêmes.
Néanmoins, la lecture est demeurée un bon moment de divertissement et finalement d'amorce de réflexion, mais l'histoire ne restera pas gravée dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (321) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}