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Citations sur Monsieur Butterfly (14)

Quand j'étais enfant, j'aimais bien imposer aux gens l'épreuve du silence qui consiste à croiser les bras sans rien dire en attendant que les autres comprennent ce qu'ils ont bien pu faire de mal. Ce qui m'a permis d'apprendre que si la parole ne vaut pas grand-chose, les mimiques sont tout aussi mal comprises des masses, et m'a donc apporté surtout l'isolement et la solitude – que je recherchais d'ailleurs, étant dès cette époque en porte à faux avec la plupart des gens et cherchant sans succès un autre moi-même pour devenir copain avec lui.
Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai appris que la communication n'a rien à voir avec les mots et se produit seulement quand deux personnes, équipées par hasard d'un émetteur et d'un récepteur de la même marque – des trucs que ne révèle aucune radiographie, aucun électro-encéphalo –, parviennent on ne sait comment à se rencontrer dans ce pauvre monde où tout un chacun se trimbale seulement avec du matériel bricolé sur mesure, ou les grandes marques, incompatibles avec la mienne et où la parole n'est vraiment qu'un des accessoires les moins importants (Seuil, 1987 : pp. 25-26).
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Au quatrième étage, j’ai fait mon numéro de chapeau pour les enfants atteints de maladies incurables. C’est eux qui ont le plus de ri. D’un seul coup, dans ma tête, j’ai vu ces deux masques, la comédie et la tragédie, qui recouvrent tous les visages de tous les gens du monde en même temps et je voulais les arracher pour voir ce qu’il y a en dessous et je les arrachais et en dessous il y avait d’autres masques.
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Je n'ai rien dit du tout. Ce n'était pas la peine. Et puis parfois les mots ne viennent pas un point c'est tout, et puis parfois c'est eux et puis parfois c'est vous. Notre espèce qui est née du langage, de la sélection naturelle, débusquant les ennemis qu'elle a elle-même engendrés, quand les mots deviennent ce qui tue, il ne nous reste que les mots pour espérer la sauver.
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Il ne dépendait que de moi de maintenir les choses en l'état par l'espoir. En marchant toujours d'un pas en retrait de son souhait, on le fait exister à jamais. En le rattrapant, on le fait disparaître pour toujours.
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Dans les fenêtres de la maison d'en face, je vis une lumière gris-bleu projetée par un poste de télévision derrière les rideaux et qui transformait ces deux fenêtres en deux yeux fixés sur notre propre demeure. Deux yeux qui ne clignaient jamais. A l'intérieur, il y avait le mari et la femme. S'embrassent-ils encore, songeai-je, au bout de tant d'années, ou jouent-ils désormais un rôle appris par coeur par la force de l'habitude ayant cessé de frotter leurs joues l'une contre l'autre et leurs lèvres sur leurs lèvres pour bavarder sur l'oreiller ? Une ombre passa sur les rideaux. La femme lisait-elle agenouillée sur quelque divan près de lui, sa chevelure tirée en une queue de cheval ? Marcherait-il jusqu'à elle en silence pour lui poser un baiser sur la tête et sourirait-elle alors en lui prenant la main, avant de la lâcher ? Car c'est un grand don de savoir aussi lâcher.
Je me demandais s'ils éprouvaient de la haine contre quelqu'un, je me demandais pourquoi j'en éprouvais, moi. J'avais toujours pensé qu'il était bon de haïr quelqu'un, afin de donner à son âme un récipient à remplir plus tard d'autre chose et afin de s'assurer qu'on connaissait la différence. Mais peut-être que je me trompais.
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Personne ne prend les enfants au sérieux, je prends les enfants au sérieux. J’en ai été un.
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"Nous sommes, disent-ils, ce que nous faisons. Ah oui ? Étais-je toutes les choses que j'avais faites quand Paula était là ? N'étais-je pas plutôt toutes celles que je n'avais jamais songé à faire, toutes celles qui eussent pu la retenir toujours – le moi secret ?"
Howard Buten, Monsieur Butterfly, p.200
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"Je suis expert en la matière qu'il s'agisse de faire tenir quarante clowns dans une petite voiture ou soixante étudiants dans une cabine téléphonique, tout ça pour moi c'est du pareil au même. J'ai même réussi à faire tenir quatre ans de vie environ à l'intérieur de trente années d'existence, alors..."
Howard Buten, Monsieur Butterfly, p.54
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"Et la peur ça me connaît, et le pire ennemi c'est l'ennemi de l'intérieur parce qu'on ne le voit pas alors qu'il est tout près tout près tout le temps tout le temps."
Howard Buten, Monsieur Butterfly, p.40
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"D'un seul coup, dans ma tête, j'ai vu ces deux masques, la comédie et la tragédie, qui recouvrent tous les visages de tous les gens du monde en même temps et je voulais les arracher pour voir ce qu'il y a en dessous et je les arrachais et en dessous il y avait d'autres masques."
Howard Buten, Monsieur Butterfly, p.14
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