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Monsieur Butterfly, il est le clown au nez rouge qui fait les rires les enfants en stade terminal, avec son visage blanc, il détourne la violence et continue de faire rire, il est aussi un peu seul, un peu paumé dans ce monde qui ne tourne pas toujours rond. Monsieur Butterfly il ne comprend pas bien comment peuvent cohabiter dans la même pièce la comédie et le tragique. En clown ou en homme, il voit toujours les mêmes images. Des tas d'enfants abandonnés que personne ne veut parce qu'ils sont différents, attardés mentaux, traumatisés, malformés, schizophrènes, trisomiques, ces enfants sont seuls avec leurs démons dans l'hôpital des enfants. Des enfants en mal d'amour. Alors Hoover, Monsieur Butterfly, il va en prendre quatre de ces enfants délaissés. le quotidien ne sera pas simple, il faudra gérer les crises, les questions, les peurs mais aussi il faudra s'accrocher le coeur car ces enfants ne sont pas que handicapés, ils ont aussi des talents, des richesses, ils savent se montrer beaux.

Sous ces airs parfois burlesques et humoristiques, ce roman témoigne d'une profondeur et d'une humanité autant subtiles que saisissantes. Petit bémol quant à la traduction que j'ai trouvée souvent hasardeuse. Sinon, ça n'en reste pas moins un roman qui secoue et nous rassemble, qui a le mérite de faire tomber les masques pour révéler le meilleur en chacun.
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Howard Buten a vécu quasi-simultanément trois vies : auteur, clown, et psychologue.
Ce livre allie ces trois casquettes.

Hoover, clown impécunieux qui intervient dans un hôpital pour enfants se voit confier quatre enfants psychotiques profonds contre rémunération dans le cadre d'un nouveau projet : placer des handicapés mentaux dans des familles d'accueil.

Il va se reconnaître en eux, lui, l'asocial d'un monde dans lequel il ne se sent pas à sa place, «Je me suis senti chez moi avec ceux-là, ces enfants-là, et plus jamais je ne serai sans eux. (…) Pour la première fois de ma vie, je me contentais de ma propre maison, peuplée de ma propre famille, ceux que j'aimais, ceux pour lesquels j'aurais fait n'importe quoi, ceux auxquels je pouvais parler.»

Dans un premier temps, il ne voit pas l'utilité d'«éduquer» ces enfants : «Je n'ai pu m'empêcher d'hésiter à arracher Mickey à ses propres tortures pour l'amener dans les nôtres, plus distinguées mais infiniment plus avides, là où nous menons nos duels avec courtoisie et rigueur, échanges débordant de signification et malentendus et coeurs brisés qui vous tuent aussi net que la première tumeur venue, là où vous vivez, dans votre âme.»
Il se contente de rentrer dans leur univers et d'essayer de décrypter le mode de communication de chacun d'eux : «J'ai appris que la communication n'a rien à voir avec les mots et se produit quand deux personnes, équipées par hasard d'un émetteur et d'un récepteur de la même marque (des trucs que ne révèle aucune radiographie, aucun électroencéphalo) parviennent on ne sait comment à se rencontrer dans ce pauvre monde où chacun se trimbale seulement avec du matériel bricolé sur mesure.»


Dans un deuxième temps, menacé de se voir retirer ses quatre protégés, il accepte de se faire aider : aide ménagère, école, psychiatre, etc… Ces quatre enfants deviennent sa raison de vivre : il va prendre ses responsabilités et évoluer avec eux en s'efforçant avec réalisme, courage, tendresse et un immense amour de les faire sortir de leur enfermement mental. « Je voudrais les sortir de l'obscurité. (…) Je vais veiller sur eux tandis qu'ils voyagent loin d'ici. Loin de ce monde, ces enfants qui n'ont jamais été faits pour y vivre, jusqu'à des pays de rêve vers lesquels chacun d'entre eux jouit sur nous d'une avance particulière et inexplicable. »


Un combat permanent pour le bonheur, une histoire bouleversante non dénuée d'humour malgré la violence et la crudité de certaines situations et un magnifique livre d'amour qui parle des handicapés et de leur monde sans tabou ; vous ne pourrez plus le lâcher une fois commencé...


PS – Pourquoi le titre ‘'Monsieur Butterfly'' ? Hoover s'identifie à l'héroïne de l'opéra de Puccini : «Le rôle de Madame Butterfly brisée par le chagrin frappait mon système nerveux central. Car il est de certains moments et de certains cas où la vie imite l'art, où les deux créations s'entremêlent tellement inextricablement qu'elles se reflètent l'un l'autre et ce faisant se reflètent elles-mêmes. Jusqu'au visage poudré de blanc, quand je me regardais dans le miroir, je l'y voyais, Cio-Cio-San, sans parole et sans pareille, assise devant sa fenêtre dans l'attente des vaisseaux qui ne peuvent apporter, s'ils viennent, que le chagrin d'un autre monde, ce monde dans lequel elle ne peut vivre, car nul d'entre nous ne peut s'empêcher d'être qui il est.»
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Le style de Butten est très particulier : il écrit comme on parle. Il faut quelques pages pour s'y habituer. Passé ce détail, on découvre un personnage d'une humanité rare. Son premier réflexe est vénal et c'est pour l'argent qu'il accueille chez lui des enfants très particuliers. Et très vite l'argent n'a plus d'importance. Il les aime, et moins il peut les comprendre, plus il les aime.
Rares sont les livres qui contiennent autant de tendresse. Monsieur Butterfly est l'oeuvre majeure de cet auteur tellement à part.
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J'ai lu ce livre après avoir vu son spectacle (génial) au Ranelagh ; ce livre est à la fois scientifique et en partie auto-biographique, ce qui fait sa force ! On est en prise directe avec l'expérience ! le style est déroutant au début, très parlé, mais on s'y fait vite, surtout que c'est le langage des principaux héros handicapés du livre. L'humour, parfois presque trop, peut-être dérangeant mais il y a surtout une immense tendresse. Howard Butten est véritablement barré, et le livre est à la hauteur du personnage.
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c'est la formatrice des mes stages de clown qui m'a conseillé ce livre!
un livre touchant à cause du narrateur: Hoover Sears est un double de l'auteur parce qu'il est comme lui clown et doué dans la communication avec les enfants "différents" (psychotiques, autistes, trisomiques). C'est un personnage très humain: il va accueillir chez lui des enfants dont personne ne veut car ils sont étiquetés arriérés ou fous. Lui qui a quitté la femme qu'il aimait parce qu'il refusait de devenir père va devenir le papa de substitution dont on rêve tous... il lui faudra apprendre à protéger ces enfants, mais aussi à les laisser s'envoler, le quitter... C'est un narrateur qui apparait hors norme, détaché, marginal, mais plein de sentiments.
j'ai retenu plein de citations superbes, par exemple "la haine, c'est la peur retournée comme une chaussette".
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Dans ce récit largement autobiographique, Howard Buten se présente en Hoover, un clown un peu las, un peu paumé, à qui on va confier quatre enfants handicapés, tous différents.
Il doit essayer de les "éduquer" pour qu'ils puissent être placées en famille d'accueil.
Seulement, voilà, il va se reconnaître un en chacun d'entre eux et s'y attacher de tout son coeur.
Il devra ensuite accepter de les laisser s'envoler.
La langue traduit celle des enfants, simple, brute. Il y a parfois des scènes crues, mais c'est un beau témoignage qui fait changer le regard sur le handicap.
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Encore un bon livre comme c'est souvent le cas avec Howard Buten.
Une belle histoire, où on suit bien l'évolution des personnages, le bénéfice n'est pas que pour les enfants ...
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Un personnage que l'on qualifierait aujourd'hui de neuro-atypique, en complet décalage avec les codes sociaux habituels. C'est une plongée dans les pensées, le fonctionnement intellectuel de cet homme.
La qualité d'écriture ne laisse pas par contre un grand souvenir. Peut-être du à la traduction ?
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Un livre qui à influencé ma façon de regarder le monde. Merci Buffo/Howard
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Hoover Sears est clown. Avec la tête dans les nuages et les pieds jamais, mais alors jamais sur terre. Il accepte de recueillir, contre rémunération, quatre enfants handicapés :
un schizophrène, un mongolien, un enfant battu à en devenir fou, et une fille intelligente mais handicapée physique.
L'histoire démarre sur cette nouvelle vie pour tous les quatre ; on ne peut pas dire que leur éducation soit très classique, mais Hoover met un tel amour dans ce rôle que tout lui sera pardonné. Les enfants ont besoin de lui, mais c'est surtout lui qui a besoin d'eux, qui sont devenus sa vie. Au point qu'il sera un peu nostalgique face aux « progrès » de ses protégés.
Une fin pas très morale pour un roman hyper-chaleureux, où les sentiments sont pudiquement atténués par un humour anglais omniprésent. C'est un autre regard sur les handicapés que nous propose Howard Buten.
Mais le roman abuse souvent de cet humour décalé, et certains passages se traînent un peu
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