Voici un livre dont le titre m'interrogeait depuis longtemps.
Un titre étrange, et annonciateur d'un récit poignant.
Cette histoire, racontée par un enfant qu'on a enfermé, m'a rappelé ma lointaine lecture de
la cicatrice, de
Bruce Lowery par son côté américain.
Bien sûr,
Howard Buten va plus loin, plus fort, plus profond.
Qu'a donc pu faire Gil de si grave qu'on l'ait mis aux Home des pâquerettes?
Le lecteur ne le saura qu'à la fin du bouquin...Astucieux de la part de l'auteur qui nous dit: "Entendons l'enfant d'abord" et qui renforce ainsi l'intérêt de ce parcours.
En attendant, Gilbert déroule sa jeune histoire d'avant les Pâquerettes...
Histoire emplie de cet humour subtil et involontaire et emprunt de poésie de son langage d'enfant.
Histoire qu'il entrecoupe de son récit de réclusion entre les mains des thérapeutes: Celui qui ne comprend pas le langage de Gil et celui qui parle enfant. Celui qui est confit dans sa science-certitude, et l'autre qui cherche et secoue.
Certaines scènes des Pâquerettes m'ont rappelées Vol au-dessus d'un nid de coucous, de
Ken Kesey.
J'ai le coeur un peu serré en quittant Gilbert Rambrant après la dernière lettre du livre... Mais ce livre m'a fait du bien en me ramenant à une période lointaine mais sur laquelle toute vie se construit. Cette enfance, si sujette aux malentendus qui peuvent tourner aux drames.
Merci à
Howard Buten, clown pénétré et bienveillant, dont je vais poursuivre la lecture de son oeuvre. Merci aussi, bien sûr, au traducteur du livre sans qui je n'aurais pas lu
Quand j'avais cinq ans je m'ai tué.