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sur 98 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nelson est encore jeune quand on fait sa connaissance dans ce roman. Il passe beaucoup de temps au camp scout de Chippewa et y obtient toutes les insignes qu'il peut espérer. Sans ami, moqué par tous, il se réfugie dans ses connaissances du monde et ses cartes de baseball. Adulte, il s'engagera dans l'armée américaine et combattra aux côtés d'amis soldats dans des guerres desquelles il reviendra en ayant perdu à chaque fois un petit bout d'âme. Vieil homme, il tiendra la tête de ce même camp scout qui l'aura vu grandir...
A travers les yeux de Nelson, Nickolas Butler dresse à nouveau un portrait de l'Amérique sans concession. Avec son habituelle tendresse, il nous offre des personnages attachants et qui pansent nos blessures avec les leurs... Un auteur à lire !!!
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Ce roman nous décrit la vie de Nelson, d'abord petit scout sans cesse harcelé au camp Chippewa devenu soldat charpenté pour la guerre mais toujours fidèle aux valeurs du scoutisme et à l'amitié.

Je suis peut-être passée un peu à côté de ce roman qui aborde de nombreux thèmes - la guerre, les armes à feu, la vulnérabilité des femmes face à certaines situations, l'amitié et le deuil aussi - puisque j'ai surtout été marquée par l'écriture de Nickolas Butler et par la relation mère-fils qu'il nous décrit au fil des pages.
L'écriture de Nickolas Butler est très simple mais pas simpliste et elle est surtout, ce qui m'a séduite, empreinte de tendresse et d'humanité pour ses semblables et en particulier pour les femmes.
À travers l'histoire de Nelson, l'auteur s'intéresse au rapport mère-fils et nous propose une vision un peu idéalisée, forte et chaleureuse de cette relation. Ces mamans sont douces et aimantes, souvent seules et toujours admirables. La relation avec le père est souvent difficile, maladroite, chaotique, parfois absente, la mère reste le pilier, l'îlot de tendresse et de sécurité dans un monde où tout n'est que folie, dans un monde où l'on rencontre beaucoup trop d' "hommes de peu de foi".

Au final une impression un peu mitigée pour cette lecture que j'ai tout de même appréciée. C'est sans aucun doute une ode à l'amitié, une histoire d'amour entre mères et fils, un constat sans fioritures sur la société américaine des années 60 à nos jours mais je ne peux pas dire que, pour moi, cela ait été beaucoup plus qu'une histoire bien écrite.
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Titre : Des hommes de peu de foi
Auteur : Nickolas Butler
Année : 2016
Editeur : Autrement
Résumé : 1962 camp Chippewa dans le nord du Wisconsin. le jeune Nelson est un enfant inadapté, harcelé par ses camarades scouts et raillé pour son manque de courage et son peu d'estime de lui-même. Trente ans plus tard le même Nelson est devenu chef du camp, sa silhouette s'est épaissie et la guerre du Vietnam reste une plaie ouverte dans sa mémoire.
Mon humble avis : Première lecture d'un livre de Nickolas Butler, auteur apprécié et estimé dont la réputation à aujourd'hui largement dépassé les frontières de son Wisconsin d'adoption. Butler est un écrivain qui nous parle d'histoires simples, de femmes et d'hommes se débattant dans une société où le bien et le mal sont intimement mêlés. L'auteur américain est un maître dans la description d'une nature paisible et rassurante (est-ce du nature writing?) mais aussi dans la dissection quasi chirurgicale qu'il fait de ses personnages. Des hommes de peu de foi est un roman qui couvre deux génération d'hommes dont les idéaux vont se heurter à la guerre mais aussi à leurs propres démons et l'évolution du caractère de Nelson est maîtrisé à la perfection par l'auteur. Vous l'aurez deviné j'ai beaucoup aimé ce roman qui traite de thèmes aussi larges que la filiation, le divorce, la probité, la transmission, l'honneur et la déchéance. C'est excellemment bien traité, l'écriture est simple et élégante et le message d'une simplicité et d'une humanité presque désarmante. Avec ce roman Butler réussit une prouesse : faire de tous ses personnages principaux des êtres attachants et presque vivants, le lecteur est dans cette oeuvre happé par le quotidien des deux héros dont le destin est intimement lié et passionnant. Evidemment le style n'est pas flamboyant et d'aucun le trouveront plat et sans artifices mais à l'image d'autres auteurs américains tels que Richard Russo ou Richard Ford, le fond l'emporte sur la forme et la qualité de narration est telle que l'on revient au texte avec un immense plaisir. A travers cette oeuvre l'auteur nous conte aussi l'Amérique, celle des hommes du peuple et des idéaux perdus, celle qui rêve à un monde meilleur, se targue d'humanisme mais se heurte à une réalité cruelle, celle qui prône des valeurs de virilité et d'entraide mais se drape d'individualisme. Superbe vous dis-je...
J'achète ? : Sans parler de ce grand roman américain dont on nous rabâche les oreilles depuis des décennies, des hommes de peu de foi est un roman mené de main de maître, conscient et terriblement attachant. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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1962. Nelson a douze ans, il est intelligent, fluet et binoclard. Harcelé durant un camp d'été, son amitié avec Jonathan un scout plus âgé et les conseils de Wilbur le vieux chef de camp, qui deviendra son mentor, vont déterminer sa vie. Plus jamais il ne sera une victime. Mais est-ce si simple de devenir un héros ? Déjà devenir un homme bien est vraiment très compliqué. 1962, 1996, 2019, près de soixante de l'histoire américaine. Durant six décennies, Clete, Nelson, Wilbur, Jonathan, Trevor et Thomas vont essayer et parfois réussir à être des hommes bien. Dorothy, Sarah, Rachel, même si elles en rêvent, le savent : l'homme parfait n'existe pas.

Quelles valeurs veut-on transmettre à nos enfants ? Quelles valeurs leur transmettons réellement ? Sommes-nous tout puissants pour leur éviter écueils de la vie? Nickolas Butler pose, avec un formidable savoir-faire, toutes ses questions et en près de 500 pages y répond …presque.

A ce stade, je vais faire une confidence au lecteur de cette chronique. Si le livre est un gros roman américain, si la couverture est signée Norman Rockwell et si le titre a une référence biblique, alors oui je le reconnais, je craque, au risque de ne pas être objectif. Nickolas Butler tire le fil de son histoire, nous présente des hommes et des femmes attachants et se désole,avec nous, de constater que la vie ressemble plus à une toile Francis Bacon qu'à une illustration de Norman Rockwell. Encore un grand roman américain
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Nelson a invité plusieurs de ses camarades à la fête de son treizième anniversaire. Après avoir passé l'après-midi à attendre en vain, il doit se résoudre à ce terrible constat : il n'a aucun ami, la fête est un échec. Soudain, Jonathan fait son apparition un cadeau à la main. Il devient donc le seul (et meilleur) ami de Nelson. Pourtant, tout oppose les deux garçons. Nelson est excellent à l'école mais nul en sport. Il a l'ambition d'obtenir le grade scout le plus élevé. Ses qualités le rendent impopulaire auprès des garçons de son âge, c'est même le bouc émissaire de son camp. Quant à Jonathan, c'est un athlète accompli qui sait se faire respecter par ses camarades. Et le roman va suivre cette étrange amitié sur trois périodes étendues sur six décennies : l'enfance, la maturité et la vieillesse.

Le roman est très américain par son style mais aussi par les valeurs qu'il véhicule. La vertu en est la principale problématique. Dans un monde de plus en plus violent et amoral, est-il possible d'avoir une ligne de conduite, une moralité ? C'est ainsi que l'on peut interpréter le titre qui est tiré de l'Evangile selon Matthieu. « Jésus lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? ». Cette citation résume la dualité entre le doute et la foi. Il y a d'un côté les valeurs transmises par l'éducation, l'armée ou le scoutisme. Mais ces valeurs sont ébranlées dans un monde de plus en plus fragile. Les pères peuvent décamper, les mariages se briser et les héros de guerre reviennent des conflits avec des fêlures intimes. Ces « valeurs morales, ne représentent au final que des Tables de la Loi archaïques, dont les mots se fondent dans l'obscurité, effacés par les pluies acides, la pierre retournant au sable qui la réduit en particules minuscules, sable à jamais mouvant sous nos pieds. » Il faut donc fixer ses propres règles en fonction de son expérience et ce, avec détermination. Et il faut rester vigilant face aux affamés qui « portent en eux des vides impossibles à combler. »Faire le bien sans jamais douter tout en restant "toujours prêt" à affronter le mal.

J'ai été impressionné par le talent narratif de Nickolas Butler. C'est une qualité que l'on rencontre chez de nombreux auteurs américains, je pense notamment à Richard Russo et Pat Conroy. L'histoire se déroule avec légèreté. le récit est continuellement fluide, peut-être même trop. le style manque parfois de caractère. Ça n'en reste pas moins un roman agréable à lire et habilement construit.

Je remercie Babelio et les éditions Autrement pour ce beau cadeau dans le cadre d'une Masse critique.
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Qu'ils s'appellent Nelson, Jonathan ou Trevor ils ont en commun, outre des liens familiaux ou amicaux, d'avoir participé à des réunions d Scouts dans le Wisconsin à des époques différentes. on leur a inculqué des valeurs mais la vie vous en propose d'autres. L'un aura subi l'humiliation qui le fera devenir un héros, un autre ne se remettra jamais de sa trahison et le dernier souffrira de l'absence paternelle sans compter les cicatrices personnelles ou les traumatismes des guerres.
Un roman qui plonge le lecteur dans trois époques, dans trois vies sans oublier la femme, la mère de ces hommes de peu de foi mais de grandes fragilités dissimulées.
Lecture qui ne peut laisser indifférent.
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Indéniablement, cet auteur a le talent qu'il faut pour brosser un portrait sans concession de l'Amérique, celle qui tue, celle qui guerroie, celle qui divorce, celle qui apprend à faire des noeuds coulants... A travers l'histoire d'un camp de scouts, trois générations d'hommes se succèdent pour montrer les affres de la famille, de la société, etc...

Des personnages attachants, surtout Nelson, le "héros" du début, figure incroyable. Par contre, j'ai été un peu déçue par la fin, focalisée sur le personnage féminin, qui m'a semblé plus gnan-gnan, ce qui était dommage...

Mais, sans aucun doute, un auteur à découvrir, je me tournerai très vite vers ses romans précédents !
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Encore un très beau roman pour cet auteur américain déjà récompensé au festival América.
En se basant sur un camp scout du Wisconsin, il évoque le destin d'hommes à trois époques différentes. Il détaille les préoccupations de ces hommes, et comment les changements culturels les changent.
Les personnages sont attachants, tout en finesse, et les suivre est un vrai régal grâce au style de l'auteur.
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Lire un livre qui parle de scoutisme n'a rien de très attirant et pourtant, passé les premières appréhensions, j'ai découvert un roman profond sur la transmission, sur les valeurs, les règles.
Mais pour être complète cette transmission doit aborder le fait que la vie est faite d'adaptation aux situations, quelques fois différente de l'idéal espéré.
Tout cela dans une fresque sur la désillusion d'une certaine Amérique.
un livre important.

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Nelson 13 ans passe ses vacances dans le camp de scout Chippewa dans le nord du Wisconsin aux côtés de son père, un homme peu affable. Nous sommes à l'été 62, les camps scouts sont synonymes de camaraderie, veillées au coin du feu, courses d'orientation dans la forêt. En théorie. Mais Nelson a peu de camarades, il reste exclu et cette année-là des soirées clandestines peu orthodoxes ont lieu... Nelson aura des choix définitifs à faire. 

Nous retrouverons Nelson à trois étapes de sa vie : en 1962, 1996 et 2019, toujours avec en toile de fond ce camp Chippewa, fondateur des valeurs américaines. Ces différentes étapes mettront en valeur les difficultés d'être père, mari, ami,bon patriote dans une Amérique en pleine mutation.  

Si la décence et la générosité sont promues et récompensées : "La récompense est de ne pas avoir à mentir, de n'avoir rien à cacher, de n'avoir honte de rien. Vous n'aurez jamais besoin de présenter des excuses." , suivre une ligne de conduite rectiligne reste difficile. 

"Les héros sont toujours gouvernés par le coeur ; les lâches par le cerveau? Ne l'oublie jamais. Les héros ne calculent pas, ne calibrent pas. Ils font le choix du bien." p. 284

Les années 2000 sont l'occasion d'une description assez pessimiste de l'Amérique actuelle :

"Les mariages ne durent pas, personne n'est innocent et les valeurs scoutes, à l'instar des autres valeurs morales, ne représentent au final que des Tables de la Loi archaïques, dont les mots se fondent dans l'obscurité, effacés par les pluies acides,la pierre retournant au sable qui la réduit en particules minuscules, sable à jamais mouvant sous nos pieds." p. 302

Dans un monde chaotique, comment garder la foi dans les valeurs fondamentales transmises par l'armée, le scoutisme ou l'éducation  ? Tel est sans doute le sens du titre tiré de l'Evangile selon Matthieu : "Jésus lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?" Il est souvent difficile de garder la foi...

Ce que j'ai moins aimé : La dernière partie consacrée à Rachel et notamment ce qu'il lui arrive à elle et Nelson semble un peu abrupt. L'auteur utilise cette expérience pour s'interroger sans doute sur le rapport hommes femmes en adoptant ici le point de vue féminin mais cela tombe malheureusement dans la caricature. C'est dommage ...

Bilan : Un magnifique roman profondément humain qui est prétexte à une myriade de questions essentielles : Qu'est ce qui fait de nous des gens bien ? Une belle personne ? Quel est le prix à payer pour être quelqu'un de bien ? A méditer...
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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