La boisson était devenue sa compagne et sa berceuse, son aiguille et son oreiller. » p 30
Personne ne joue de la guitare comme ça. Si tu prends des cours ou que tu vas au conservatoire ou une connerie dans ce genre, ils t’interdisent de jouer comme ça. Seulement voilà, c’est le son du Wisconsin. Et c’est l’hiver qu’on entend. » p 116
La voûte automnale des érables formait un tunnel de feu au-dessus de ma tête – oranges, rouges, jaunes et quelques verts retardataires. » p 162
Dans la vie, certaines personnes sont des anges. Qui prennent le téléphone au bon moment pour vous appeler, parce qu'ils se font du souci pour vous ou parce qu'ils ont envie d'entendre votre voix. Qui vous disent que ça vous fera du bien de pleurer, ou qu'il est l'heure de passer à autre chose. Qui vous disent que vous êtes belles, qu'ils n'en demandent pas plus, qu'ils vous aiment.
Ces hommes qui se sont toujours connus. Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont été mis au monde par le même obstétricien. Ces hommes qui ont grandi ensemble, mangé la même chose, chanté dans les mêmes chorales, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, une communication par signes invisibles, comme des bêtes sauvages. Et parfois, être ensemble, tout simplement, leur suffit, quand ils se baladent en forêt, regardent la télé ou font griller des steaks.
« J’avais dans le cœur un énorme puits d’amour que je sentais déborder, tout en le sachant intarissable. Devant nous, notre ami chantait, sa voix mêlée aux nôtres. » (p. 41)
« Ils s’installaient tous les deux sur l’énorme véranda, en silence. Ils observaient les vols en piqué des chauves-souris qui se détachaient sur fond d’étoiles. Ils écoutaient les chouettes. Ils regardaient les cerfs brouter dans les champs. »
Renfrognés, le cœur gros, nous désirions tous deux redevenir amis en notre for intérieur, mais nous n'étions pas certains de ce qui était encore possible, ni de ce que nous étions ou non capables d'oublier ou de réparer. Je ne pense pas me tromper en disant que, tacitement, nous sentions tous les deux qu'à plus de trente ans nous étions enfin sortis de l'enfance. Que l'amitié facile et tranquille de notre jeunesse avait vécu; Nous avons passé une demi-heure sanas échanger plus d'une centaine de mots. Pas même à propos de la pluie et du beau temps. Les gorgées que nous avalions avaient toutes un goût de désespoir. Nous buvions pour nous soûler, pour nous lâcher.
Si vous voulez mon avis, c'est ce qu'il y a de mieux à faire, épouser sa meilleure amie. Croyez-moi, une fois que le désir sexuel finit par se tarir - et il finit toujours par se tarir -, vous êtes condamnés à vous regarder dans le blanc des yeux. Alors autant choisir quelqu'un avec qui on peut avoir une bonne conversation. Quelqu'un qui vous aime et se soucie de vous pour de bon.
Je n'ai jamais été un seul instant jalouse de la vie de Félicia, qui dégageait une impression de stérilité à la mode. Chez nous, c'était un foyer. Un nid. Un endroit dans lequel on vit et on aime. Il est peut être parfois utile d'espionner la vie des autres. Pour moi, en tout cas, çà m'avait fait réaliser combien j'aimais la vie.
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