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Citations sur Poèmes (24)

Au Temps


Temps ! par ton aile arbitraire, les heures
Changeantes doivent languir ou voler ;
Ton hiver lent, ton fugace printemps
Ne nous poussent ou traînent qu'à la mort :

Salut à toi ! qui à mon aube offris
Ces dons connus de ceux qui te connaissent ;
D'autant mieux je soutiens ton faix
Qu'en porte à présent le poids seul.

Qu'un tendre cœur ne doive partager
Les âpres moments que tu dispensas ;
Et pardon à toi qui pus ménager
À ceux que j'aimais, la paix ou le ciel.

Pour peu qu'ils aient joie ou repos, sur moi
Tes futures rigueurs resteront vaines ;
Je ne te dois que des années,
Dette déjà payée en peine.

p.47
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J'achève ce jour ma trente-sixième année*


I
Il est temps que ce cœur se fige,
Qui cesse d'émouvoir les autres :
Or, lorsqu'on ne peut plus m'aimer,
Que j'aime encore !

II
Mes jours sont une feuille jaune :
Fleurs, fruits de l'amour en allés ;
Le ver, le chancre, puis la peine
Sont seuls miens !

III
Le feu qui fait mon sein sa proie,
Seul comme une île volcanique,
N'embrasse à sa flamme de torche —
Un bûcher funèbre !

IV
L'espoir, la peur, les soins jaloux,
L'ardente souffrance et la force
De l'amour, guère n'en partage
Plus que la chaîne.

V
Mais ainsi, ici, ces pensées
Ne doivent m'ébranler : la gloire
Pare la bière du héros
Ou ceint son front.

VI
L'épée, la bannière et le champ,
La gloire et la Grèce m'entourent !
La spartiate mis au pavois
N'était plus libre.

VII
Debout ! (Non toi, Grèce, tu l'es !)
Debout mon esprit ! Pense d'où
Ton sang tire son premier lac,
Et frappe juste !

p.107-109

* ces vers sont les dernier que Byron ait écrits, trois mois avant sa mort.
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À Thomas Moore *


I
Mon bateau est sur la rive,
Et ma barque sur la mer,
Mais, avant d'aller, Tom Moore,
Voici deux souhaits pour toi !

II
C'est un soupir pour qui m'aime,
Un sourire à qui me hait ;
Quelque soit le ciel sur moi,
C'est un cœur pour tout destin.

III
Quoique gronde l'océan,
Il me portera encore ;
Si me cernait un désert,
J'en pourrais atteindre l'eau.

IV
Fût-ce l'ultime eau du puits,
Haletant au bord avant
Que mon faible esprit chavire,
Je voudrais à toi la boire.

V
Par cette eau, comme ce vin,
La libation que j'espère
Serait : paix aux tiens, aux miens,
Et souhait pout toi, Tom Moore.

p.95-97

* Lord Byron improvisa ces vers lors de la dernière visite que lui fit son ami, poète, en Italie.

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Seconde Sonnet à Genevra

Ta joue est pâle de pensée, non de la peine,

Tant belle ainsi, que si la Joie allait emplir

Sa blanche rose du rouge vif, le désir

De mon cœur voudrait au loin cette ardeur trop pleine :

N’aveuglent tes yeux au bleu profond – quand ils viennent

Se poser dessus eux, les yeux les plus durs pleurent ;

Et dans les miens, c’est la faiblesse qui affleure,

Douce, l’ultime eau plue de l’arcade aérienne.

A travers la chute de tes noirs liens ténus,

L’âme de la mélancolique Gentillesse

Brille comme un ange qui descende des nues,

Dessus toute peine, plaignant toute détresse :

Par telle majesté à la douceur venue,

Je te vénère plus, mais de t’aimer ne cesse.
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A fragment
The dead are thy inheritors - and we
But bubbles on thy surface; and the key
Of thy profundity is in the grave,
The ebon portal of thy peopled cave,
Where I whould walk in spirit, and behold
Our elements resolved to things untold,
And fathom hidden wonders, and explore
The essence of great bosoms now no more.
Diodati 1816
Les morts te sont des héritiers, et nous
Rien que bulles à ta surface; la clef
De ta profondeur gît dans le sépulcre,
Portrait d'ébène des antres peuplés
Où mon esprit voudrait marcher scruter
Nos êtres défaits en choses sans nom,
Sonder les trésors enfouis, explorer
L'essence des grands coeurs qui ne sont plus.
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A fragment
What is this Death? - a quiet of the heart?
The whole of that of which we are a part?
For life is but a vision - what I see
Of all which lives alone is life to me,
And being so - the absent are the dead,
Who haunt us from tranquillity, and spread
A dreary shroud around us, and invest
With sad remembrances our hours of rest.
The absent are the dead - for they are cold,
And ne'er can be what once we did behold;
And they are changed, and cheerless...

Qu'est la mort? une quiétude du coeur?
Le tout dont nous ne sommes qu'une part?
La vie n'est que vision - ce que je vois
Parmi tout ce qui vit, seul vit pour moi,
Et par cela - les absents sont les morts,
Qui hantent notre paix, et qui déploient
Un linceul morne sur nous, revêtant
De tristes souvenirs notre repos.
Les absents sont les morts - car ils sont froids,
Ne sont plus ceux une fois entrevus;
Et ils sont changés, las...
A fragment (Diodati 1816)
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Epistle to Augusta XVI
For thee, my own sweet sister, in thy heart
I know myself secure, as thou in mine;
We were and are - I am, even as thou art -
Beings who ne'er each other can resign;
It is the same, together or apart,
From life's commencement to its slow decline
We are entwined - let death come slow or fast
The tie which bound the first endures the last!

Pour toin douce soeur mienne, dans ton coeur,
Je me sais sûr, comme toi dans le mien;
Nous fûmes, nous sommes, je suis comme tu es -
Des êtres ne pouvant s'abandonner;
Et c'est ainsi, ensemble ou séparés,
De l'aube de la vie au lent déclin
Enlacés. - Vienne la mort lente ou prompte,
Toujours le lien premier sera le lien ultime!
(Diodati 1816)
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Pour toi, douce sœur mienne, dans ton cœur,
Je me sais sûr, comme toi dans le mien;
Nous fûmes, sommes — je suis comme tu es —
Des êtres ne pouvant s’abandonner;
Et c’est ainsi, ensemble ou séparés,
De l’aube de la vie au lent déclin
Enlacés. — Vienne la mort lente ou prompte,
Toujours le lien premier sera le lien ultime!
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Lorsque autour de moi sourit la nature,
Du dernier souris qui répond au mien,
Je ne crois pas qu’il me soit un parjure,
Car il me rappelle le tien.
Lorsque à l’océan les vents font la guerre,
Tels les cœurs que je croyais avec moi,
Si leurs lames un trouble me suggèrent,
C’est qu’elles m’éloignent de toi.
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Quand de mon destin le jour a sombré,
Son étoile cessé d’étinceler,
Ton tendre cœur ne voulut dénombrer
Les fautes que tant surent déceler;
Ton âme, quoiqu’elle sût mon chagrin,
N’en craignit pas le partage avec moi :
Ainsi l’amour que mon esprit a peint
Ne s’est jamais découvert, hors en toi.
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