L'ombre de la menace

J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à me plonger dans ce roman. Je suppose que c'est principalement dû au fait que nos lectures précédentes influencent nos lectures suivantes. Et là, j'avais refermé le dernier roman de Pete Fromm, j'étais bouleversée, et j'ai commencé L'Ombre de la menace, et je n'y ai pas retrouvé cette écriture sensible et intime. Je crois qu'on ne peut pas faire semblant, en tant que chroniqueurs, d'être toujours objectifs et d'avoir la tête vide lorsqu'on commence un nouveau livre. Je préfère donc être honnête, je n'avais pas la tête vide !

Mais reprenons. Rachel Caine nous propose un premier chapitre dans lequel une femme rentre chez elle et découvre la porte de son garage éventrée suite à un accident de voiture. Elle est alors embarquée par la police suite à la découverte du corps mutilé d'une jeune femme dans ledit garage, sans comprendre ce qui lui arrive. On lui explique que son mari est un tueur en série, dont elle est la complice… Finalement acquittée, elle fuit avec ses enfants, changeant d'identité et de lieu régulièrement pour échapper à ses harceleurs sur internet. C'est ainsi que 4 ans plus tard, à Stillhouse Lake… Les protagonistes, enfin tranquilles, découvrent qu'ils ne le sont peut-être pas tant que ça, suite à un corps repêché dans le lac.

Bon. Il y a beaucoup de choses qui m'on déplu dans ce roman. Pour commencer, je trouve que le style d'écriture n'est pas très vivant. L'autrice se contente de décrire des faits ; si l'histoire est racontée subjectivement par Gina /Gwen, tout semble lui être extérieur. Elle décrit simplement ses sentiments, ce qu'elle fait, sans creuser, à coup de phrases génériques. Je me suis sentie très à distance, ai trouvé le style presque scolaire… En tout cas, je ne me suis pas prise au jeu.

C'est pour moi la même chose pour ce qui est des personnages. le style d'écriture n'étant pas particulièrement riche, le caractère des personnages ne l'est pas beaucoup non plus, ce qui les rend plus ou moins interchangeables. Même le mari, qui pourtant devrait avoir de réels contours, une personnalité extrême, est assez plat. En tout cas dans sa description (mais même ses actions ne sont pas particulièrement détaillées). Même Gina, alors que nous sommes dans sa tête, m'a déçue. Si elle place ses enfants au premier plan, c'est bien tout ce qu'on sait d'elle, le seul trait de caractère sur lequel on peut mettre le doigt ; elle ne parle pas de ses passions, ni vraiment de son travail (qui est annoncé de manière tout aussi terne que le reste). le dénouement, à la fin, et la révélation du coupable, m'ont déçue aussi : parce que ça aurait pu être n'importe quel autre personnage qui aurait fait le coup. Pour dire ça franchement : je les ai trouvés froids et désincarnés.

Par contre, l'intrigue elle-même est vraiment pas mal. Ça manque peut-être un peu de rythme (ou bien c'est ma lecture qui en manque, c'est possible aussi), mais même si je n'ai pas réussi à m'identifier ou en tout cas à m'intéresser au sort des personnages, j'avais quand même envie de savoir la suite, de connaître le dénouement. Je pense que c'est tout de même une bonne histoire, qui aurait mérité un peu plus de détail, un peu plus de sentiment.

Je passe quand même mon tour !
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D'un côté, le roman a une certaine originalité parce qu'il traite de la vie de la famille d'un tueur en série, des menaces qui peuvent peser sur eux, de la culpabilité qu'ils peuvent ressentir.
D'un autre, la trame n'est pas très folichone et j'ai globalement été déçue par ce bouquin. On comprend bien que des "cinglés" en veulent à Gwen et ses enfants mais l'intrigue est artificielle et les ficelles parfois trop grosses : Gwen sur les dents au moindre bruit suspect, une méfiance extrême envers les gens qu'elle croise, ...
Et enfin, je n'ai pas accroché au style, pas très vivant, trop descriptif. Et ce suspense de raccroc à la toute fin du roman ... bof bof bof trop grand public pour moi.