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Dans le quartier de Borgo Vecchio à Palerme, se côtoient Mimmo et Cristofaro, des amis inséparables, Totò, le voleur au grand coeur, Carmela, la prostituée qui élève seule sa petite fille prénommée Céleste, Nanà, le cheval de course acheté par le père de Mimmo. Tout un microcosme, une société qui ne peut s'échapper des ruelles étroites, des places sales et des appartements décrépis. Un quartier où la misère est la norme et où le destin promet toujours d'être sombre.

« Borgo Vecchio » a l'intensité du soleil de Palerme en plein été, c'est une tragédie antique où la fin brutale est inévitable. En 155 pages, Giosuè Calaciura décrit tout ce qui est au coeur de notre humanité : le lumineux (l'amitié indéfectible, l'amour maternel, la joie) et le vil (violence, trahison, jalousie, arnaques). Comme dans « le tram de Noël », l'auteur s'intéresse à ceux qui souffrent, à ceux qui tutoient la misère, la pauvreté et la brutalité du monde jour après jour. Ses personnages sont infiniment touchants et attachants, on aimerait que l'espoir éclaire enfin leurs vies.

La plume de Giosuè Calaciura est une splendeur. Elle réussit à allier le trivial, le truculent, le grotesque et le dramatique avec une grande force d'évocation. Certains passages sont d'une poésie, d'une intensité extraordinaire. La scène du parfum du pain qui s'infiltre dans tout le quartier est de celle que l'on ne peut oublier ; de même que celle de l'enchaînement de cris d'animaux qui alerte les habitants de l'arrivée de la police. Cette écriture inventive, puissante est un véritable enchantement auquel je vous invite à succomber à votre tour.

« Borgo Vecchio » est un roman éblouissant, un bijou d'humanisme aussi sublime que douloureux. Mais qu'attendez-vous pour courir en librairie pour vous le procurer ?
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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"Lorsque le cocher, inquiet de ce silence, se retourna pour le rompre et leur demander où ils voulaient descendre, il les vit comme leur mère elle-même ne les avait pas vus, tellement abandonnés, tellement nouveau-nés malgré les signes de l'adolescence inexorable comme l'automne, il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, dans le profil dénué de douceur, prisonniers des rêves sans mystère des enfants du Borgo Vecchio."
Rarement les mots ont chanté comme ceux de Giosuè Calaciura le font dans Borgo Vecchio. Palerme raconte trois gamins sur le fond d'une partition intense et dramatique, laissant traîner le regard langoureux d'une ville antique laissant rouler les dés entre ses doigts.
Mimmo voudrait sauver son ami Cristofaro des coups répétés de son père, et vivre librement son amour pour Céleste, qui égrène les heures sur le balcon tandis que sa mère reçoit des hommes sous l'éclairage de la vierge bleue. Mais dans une ville où le vent lui-même est personnifié, où les bêtes communiquent leurs alertes par des cris inaudibles, aucun secret ne subsiste.
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Une plume incroyable pleine de poésie et de malice (même s'il faudrait parler ici de malice malheureuse). Les phrases se déploient lentement et nous emmènent dans les ruelles d'un quartier misérable de Palerme, avec des descriptions très odorantes et sonores. On oscille entre burlesque et tragédie, avec des personnages haut en couleur dont trois enfants, le premier, Cristoforo, maltraité par son père, le deuxième, Mimmo, qui se confie à son cheval et Céleste, la fille d'une prostituée. A lire !
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Bien beau livre, dur, noir même tout en violence du quotidien dans une Italie du Sud des quartiers populaires....L'histoire de 2 enfants ,d'un cheval, d'un brigand, d'une prostituée...Chacun avancant vers son destin que l'on sent vite implacable et triste. Très vite dans la lecture, je voyais un parallèle possible avec le livre "Tu, mio" d'Eri de Luca ( un de mes livres préférés) ; même monde, même lieux mais moins de noirceur chez de Lucca.....une écriture plus vers l'essentiel également ....je rends hommage pour autant à Giosue Calaciura pour sa bien belle plume....des phrases pleines de rythme...j'aime
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𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎𝚛 𝚘𝚗 𝚗𝚎 𝚖𝚎𝚞𝚛𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚙𝚊𝚛 𝚊𝚖𝚘𝚞𝚛, 𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚜𝚎𝚞𝚕𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚊𝚛 𝚑𝚊𝚒𝚗𝚎. »
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Mimmo et Cristofaro sont deux jeunes garçons amis de longue date. Originaires du quartier de Borgo Vecchio dans la ville de Palerme, ils baignent dans la misère sociale d'une zone portuaire qui offre plus de perspective à ses départs qu'à ses arrivées.
Cristofaro rentre chaque soir subir les coups de son père alcoolique, glaçant le coeur de tous les riverains avec ses hurlements de douleur, tandis que Mimmo rêve de Céleste, la fille de la prostituée de la ville, Carmela. Et puis il y a Toto, le voleur, qui met en admiration les deux amis avec son courage et son pistolet qu'il garde toujours dans sa chaussette. Pistolet que Mimmo aimerait bien utiliser pour tuer le père de Cristofaro, afin de sauver son ami d'une mort certaine...
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"Borgo Vecchio" est un roman mélodramatique qui nous emporte au coeur de la pauvreté d'un quartier populaire. Avec une écriture originale, Giosuè Calaciura nous conte la vie de ses protagonistes au destin peu prometteur. Une fatalité omniprésente nous accompagne tout le long du récit, dans ces drames ordinaires dont personne ne se soucie : corruption, pauvreté, religion, convoitise. Avec sa plume, l'auteur rend grâce à ces existences, ajoutant une touche d'humour méridional, nécessaire pour polir la crasse morale. le drame devient farce, ou peut-être l'inverse mais cela n'a pas vraiment d'importance. Heureusement, un peu de tendresse et d'amour trouve leur place dans ce récit si cruellement juste. Rondement mené, l'écriture fait son oeuvre, flirtant entre espoir et désespoir, guidant ainsi le lecteur et ses héros vers cette fin ou tout et rien semble possible. C'est beau, juste ou injuste et ainsi, profondément touchant.
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Pour tous ceux qui aime les romans aux allures d'opéra.
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Magnifiquement écrit, à un rythme à couper le souffle, j'ai adoré. J'ai senti les odeurs, on est partout à la fois, dedans dehors, emportés comme sur un manège. Tout est visuel dans cette histoire autant romantique qu'affreuse. Les vues des événements sont au ras du sol, en contre plongée, c'est photographique. Les sons bouleversent, parfois je suis comme dans la chanson de Claude Nougaro « à bout de souffle », parfois je ris ou suis glacée et le suspense est à son comble. Ce livre est une vraie révélation.
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Ce livre commence, fort bien d'ailleurs, par la naissance de Mimmo dans une famille italienne pauvre à une époque révolue qui n'est pas précisée dans le roman.

Le père est charcutier et vole ses clients l'air de rien après avoir trafiqué la balance de pesée. Mimmo grandit avec son meilleur copain Cristofaro, qui subit chaque soir la violence inouie de son père abruti et alcoolique dans l'indifférence relative des gens du quartier qui entendent chaque soit l'écho de ses cris. Seul le voleur au grand coeur Toto semble vouloir faire cesser la violence de ce père indigne. Et bien sûr, Mimmo qui serait prêt à engager un tueur à gages pour se débarrasser de ce père avant qu'il ne tue son fils.

Tout semble noir de noir dans cette histoire italienne jusqu'au moment où Toto, si véloce qu'aucun policier n'a réussi à l'attraper après ses larcins, envisage d'épouser la prostituée du quartier la belle Carmela dont la fille Céleste attire le jeune Mimmo très amoureux. La joie et la rédemption semblent soudain possibles mais ce serait trop beau dans ce roman si noir dont la fin laisse cependant un petit espoir inattendu et romantique.
Dans ce livre, j'ai d'abord aimé le style de l'auteur très dense et précis, certains passages sont vraiment somptueux. Ensuite, je me suis attendrie au sort de ces 3 enfants au sort malheureux mais si volontaires et pleins des vie.

Mais, tout au long du roman, des passages entiers, si beaux soient-ils, cassent le fil du récit et cela m'a gâché mon plaisir de lecture. Aussi, ce roman me laisse un souvenir mitigé.
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Magnifique oeuvre où il sent bon l'Italie chaud les ruelles de Sicile la Méditerranée l'histoire de petites gens qui vivent une vie de débrouillardise ou l'amour la haine la trahison se confond dans une résilience commune celle d'une vie meilleure…. À lire !

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Un livre haut en couleurs, à l'écriture si vivante ou réalisme et imaginaire s'entrelacent pour notre plus grand plaisir. On appartient tous quelque part au 'Borgho Vecchio' à ces histoires d'habitants. Les larcins et arnaques de Toto, la poésie et les croyances de Carmela, qui offre son corps quand elle ouvre ses rideaux, l'ami fidèle Cristofaro au quotidien tragique, une histoire d'amour naissante entre 2 enfants, et Nana, l'animal qui écoute et compatie et, et....font de ce livre une belle découverte de ce début d'été.
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Il n'y a pas que Toto RINA au Royaume de Sicile… cette terre septentrionale au sud de la botte italienne est aussi génitrice de poésie même si le sicilien est capable d'assassiner des enfants et de dire les détails de ses crimes dans des poèmes…dixit cette jeune femme, Antonella, de descendance palermitaine croisée à Bruxelles, sa ville d'origine où des études de littérature l'avaient amené à se plonger dans les labyrinthes de textes obscures.
Magistral … cette prose nous immerge dans les dédales de ce quartier pauvre de Palerme, cour des miracles où la police n'a d'autre issue que de frapper à la porte du curé pour échapper à la colère de la foule. Parce qu'en Sicile, comme me confiait cet hôtelier de Syracuse, les gens sont atteints d'une folie séculaire, les vents migratoires provenant de toutes les directions de la rose des caps en seraient l'explication. Tantôt Phéniciens puis Arabes puis Normands puis Germaniques et parfois un peu Grecs, substance sanguine détonante d'où seule l'église sort indemne, enfin presque. Les catacombes de Palerme, non loin de Borgo Vecchio, rient avec toute la dentition de ses morts afin de saluer le chimiste talentueux pour cet embaumement hors du commun du corps et du visage de Rosalia Lombardo. Incarnation peut-être de la madone au manteau qui scrute et semble absoudre celle qui donne son corps pour de l'argent dans le livre. La bénédiction de l'église est partout et pardonne la déchéance humaine dans tout ce qu'elle a d'abject. On sent bien la présence de la proximité de la mer, les sirènes des bateaux qui appellent le voyage, une ville de soleil orientée au nord, les façades d'ombres et de lumières sur un fond azuréen. Une ville construite sur le partage entre l'eau du large et le sang.
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