Partir, c'est mourir un peu, mourir, c'est partir beaucoup.
Il y a souvent une petite nuance, dans la vie, entre ce qui arrive et ce qu'on attend.
Si on ne pouvait pas répartir équitablement les richesses de la planète auprès des vivants, peut-être qu'on pouvait y arriver avec les fleurs auprès des morts.
Même les gens qui parlent tout le temps font des non-dits. Ça se voit moins, c'est tout.
Si tu croises un jour un père sans aucun défaut, tu me le montres. Le tien, tu vois, il n'est pas parfait, et il n'essaye surtout pas de l'être.
Le romantique, le glamour, ça n'existe pas dans l'absolu. C'est là où tu regardes, et surtout la façon dont tu regardes.
La beauté, la poésie, la grâce, tout ce dont on nous prive à longueur de journée, parce que la vie doit être pratique, organisée, et qu'il faut inverser la courbe de la croissance, ou du chômage, et aussi relancer la consommation des ménages, vous savez, toutes ces phases du journal de 20 Heures qui vous éloignent du bonheur en nous le promettant à chaque instant, eh bien ici, dans chaque ruelle, sur chaque petit pont, tout vous suffit, il n'y a plus de promesse, c'est devant vous, offert à votre regard, et il ne reste qu'à s'agenouiller et remercier. Venise, c'est une raison d'y croire, et il n'y en a pas souvent.
Les gens ne livrent jamais le fond de leur âme, ils prononcent tout le temps une phrase à la place d'une autre, parfois sans s'en rendre compte, et on a rarement le bon mot de passe pour déchiffrer.
C'est difficile de jouer dans la cour des grands quand on n'a pas fini sa croissance.