Styx riders, tome 1 : La colère d'Hadès

Avant toute chose, nous souhaiterions mentionner que cela ne nous fait pas plaisir de porter un commentaire si négatif sur l'oeuvre de quelqu'un d'autre. Nous avons lu ce livre en lecture commune comme nous en avons l'habitude pour les romances qui sortent de nos genres de prédilection. Nous sommes deux grosses lectrices avec des goûts très différents mais un appétit commun pour les romances. Styx Riders était donc parfait pour nos lectures communes : une romance qui ne se déploie pas dans nos genres préférés.

Nous n'avons vraiment pas aimé cette lecture, ça a été particulièrement pénible de le finir et nous n'y serions pas arrivées si nous n'avions pas été deux.

Sur le papier, le concept de la mythologie et des bikers mélangés ensemble nous attirait énormément. Dans les faits en revanche nous avons été très déçues. La mythologie est anecdotique et ne sert jamais réellement le propos. Elle est à peine effleurée sans jamais en respecter les thématiques. Quant aux bikers (et là il s'agit peut-être de notre méconnaissance du genre) au final, ils ne sont rien de plus qu'un groupe de criminels peu ragoûtants. Les motos ne sont jamais utilisées sauf s'ils doivent se déplacer d'un point A à un point B ou quand il s'agit de faire une comparaison étrange (en tant que fille de motard j'aurais aimé retrouver davantage de mécanique).
De ce fait, les membres du MC ne semblent être que les membres d'un groupe macho qui autoexcusent leurs crimes derrière une hiérarchie fantôche (sergent d'arme n'est pas égal à assassin ou trafiquant d'armes). de plus, s'il s'agissait juste de nous vendre le côté cosmétique des bikers, la « salle de baise » jamais nettoyée et autres orgies et vomis nous ont considérablement refroidies.

Par ailleurs, les personnages principaux ne nous ont absolument pas convaincues. Les réactions, la colère et la violence d'Ash ne sont pas cohérentes avec le passé qui lui est donné dans le livre. Il ressemble plus à un adolescent dans sa phase émo qui tape du pied avec un pistolet dans chaque main qu'à un trentenaire avec une mauvaise expérience amoureuse. Son comportement aurait pu être entendable s'il avait 17 ans ou que sa fiancée était partie un an plus tôt, mais à 30 ans et avec 10 ans de séparation c'est simplement ridicule.
Quant à Heden c'est le contraire, dans le dernier tiers du livre on essaie de nous faire croire à un passé traumatisant qui n'a jamais été mentionné comme tel auparavant. Elle nous laisse donc malheureusement l'impression d'une drama queen un peu vide. Nous avons aussi été déçues que les origines sioux lakota de Heden n'ai pas été utilisées pour autre chose que pour la désigner ou dire qu'elle a des plumes dans les cheveux (est-ce qu'on ne frôlerait pas un peu le racisme ordinaire ?)

De ce fait, nous avons eu beaucoup de mal à croire en la romance développée entre les deux personnages principaux qui au final n'ont l'air de s'aimer que parce qu'ils sont sexy (?)
Au contraire, tout le passé d'Heden devrait - au début du moins - l'empêcher de s'attacher à Ash qui par ailleurs se comporte avec elle comme son père. de plus (et cela est peut-être dû à l'univers des bikers que visiblement nous connaissons mal) l'ensemble de leur relation nous a paru fortement misogyne. du traitement des autres femmes qui gravitent dans le MC au « cut » porté en signe de propriété en passant par le concept de « régulière », Ash et les autres hommes du livre donnent davantage l'impression de chiens en train d'uriner pour marquer leur territoire que de love interest respectueux et sexy.

En revanche, nous avons apprécié certains personnages secondaires comme Alex, Kris ou même Shirley qui eux sont cohérents et (selon nous) plus crédibles.

Pour ce qui est de l'histoire, nous avons beaucoup d'incompréhension face à l'intrigue de Crayson qui ne semble là que pour être un prétexte à faire avancer un scénario inexistant, et qui n'a, au final, pas vraiment de sens. Tant et si bien, que pendant le tiers du milieu du livre cette intrigue disparaît complètement au profit de moments mémorables comme des courses de pâtes à tartiner (attention sans huile de palme !), le tatouage Rihanna ou l'inoubliable concours de hot dog ! Entendons-nous, nous n'avons rien contre les romances casuals, c'est un genre que nous aimons beaucoup. Ce qui nous a dérangé c'est le changement de ton avec le début du livre qui nous annonçait un scénario plus rythmé et intense.

En parlant de changement de ton, le style d'écriture de l'auteur nous a fait le même effet que l'intrigue. L'utilisation de champs lexicaux et façons de parler différentes pour les deux pov n'est pas un problème et est même bienvenue. Cependant, les changements drastiques de ton à l'intérieur même du pov sans raison nous ont fait sortir du livre plus d'une fois - Ash est à la fois extrêmement vulgaire, puis part en envolée lyrique pour décrire un coucher de soleil pour finir par parler comme un présentateur de JT de 80 ans dans le même chapitre.

Dans l'ensemble, nous ne pouvons donc absolument pas recommander ce livre à qui que ce soit. Nous ne lirons malheureusement pas la suite (malgré un intérêt pour le scénario du tome 3 et 6).
En espérant retrouver l'auteure sur de meilleurs titres…