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Trois personnages pour un roman, disons, singulier. Qui n'a pas conservé son énigmatique titre d'origine de la VO portugaise, soit "Il n'y a pas assez de place dans ma poitrine pour les oiseaux", se transformant en un plus sage "Les hommes n'appartiennent pas au ciel", en VF. Singulier, d'accord, mais pourquoi ? D'abord, parce qu'il se compose de trois récits qui se superposent, entre Lisbonne, l'Argentine et New York, autour de 1910 ; ensuite, parce que ses héros, au moins deux d'entre eux, portent le même prénom que deux célèbres écrivains du XXe siècle (Borges, Pessoa) et que les événements et lieux qu'ils traversent dans le roman se rapprochent de leur biographie, même fantasmée, même en partie inventée. le troisième, en revanche n'est qu'un lointain double de Kafka : prénom autre, pays différent, métier sans rapport, et pourtant. Bref, le livre de Nuno Camarneiro entretient l'ambigüité quant à son essence profonde : il joue la carte de la poésie et de l'abstraction, faisant se confronter le riche paysage intérieur de ses personnages (que sont ces quasi Borges, Pessoa et Kafka) au monde extérieur pour lequel ils ne sont manifestement pas adaptés (l'inverse est vrai, le monde n'est pas prêt). Grossièrement énoncé, le sujet de Les hommes n'appartiennent pas au ciel pourrait être celui-ci : comment trouver le lien entre l'univers et son propre esprit, quand celui-ci foisonne de rêveries et se complait dans l'imaginaire ? On l'aura compris, le roman a parfois des allures théoriques et nonobstant une langue chatoyante peut lasser par son caractère plus contemplatif que porté par une dramaturgie quelconque.
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Une belle prose poétique pour ce premier roman d'un auteur portugais. Seulement je suis allergique quand l'histoire, qui ne se rejoint pas, est alternée par de courts chapitres par trois personnages à trois lieux différents, donc 3 étoiles. L'impression d'être passée à côté.
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Pour un premier roman c'est une réussite.En 1910, le monde s'affole, le passage de la comète de Haley laisse présager une fin du monde, mais à Buenos Aires, Jorge, est un enfant rêveur très proche de sa grand mère, il rêve d'autres horizons . A Lisbonne le jeune Fernando, qui a traversé l'Atlantique mène une vie trop calme chez ses tantes, et à New York Karl est laveur de carreaux, lui aussi est trop rêveur pour ce monde hostile.Chacun s'exprime à tour de rôle dans de courts chapitres . Ils sont éloignés les uns des autres, mais deviendront des géants de la littérature, Pessoa, Borgés, Kafka. Rien que cela. Langue poétique parfaitement maîtrisée, un bijou ce roman!
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Je me félicite de n'avoir pas lu sa quatrième de couverture avant la lecture de ce titre, car elle m'a laissée bien perplexe. Elle y évoque le passage d'une comète comme point central du récit, alors que je n'ai vu cet événement (décrit sur quelques brèves pages) que comme un détail dispensable, un ornement stylistique dont je n'ai pas vraiment compris l'intérêt.

"Les hommes n'appartiennent pas au ciel" est l'alternance de trois récits, ceux de trois hommes dont l'histoire est profondément ancrée dans les villes qu'ils habitent.

Karl, jeune immigré d'Europe de l'est, est laveur de vitres à New York, où il côtoie chaque jour, perché sur ses échafaudages, l'immensité vertigineuse des gratte-ciels. Sa vie fruste et solitaire, marquée par la pauvreté, suit le cours de mésaventures et de hasards qui le font finalement échouer dans un lupanar où il est à la fois homme à tout faire et barman.

Jorge, à Buenos Aires, vit entouré de femmes : sa mère, qui lui a appris à lire, sa grand-mère Fanny, qui le nourrit d'histoires mettant en scène ses aïeux conquérants, et sa petite soeur Norah, qui lui voue une admiration sans bornes. C'est un enfant à l'imagination profuse, qui, dans ses rêves épiques, s'imagine en héros. Sa mémoire phénoménale et son insatiable curiosité l'obligent à inventer en permanence des subterfuges pour ordonner son monde intérieur, à élaborer des mnémotechnies qui deviennent de plus en plus complexes au fil du temps. Lorsqu'il entre à l'école, il doit se confronter aux rejet cruel des autres enfants...

C'est par l'océan que Fernando est arrivé à Lisbonne, où il est accueilli par ses tantes, chez lesquelles il est hébergé le temps de faire ses études. C'est un jeune homme étrange et réservé, à la santé fragile et aux rêves prégnants. Il est hypersensible à tout ce qui l'entoure, persuadé que rien n'est inanimé, que les âmes sont partout, dans la ville et dans ses murs. Devenu fonctionnaire dans un morne bureau, il se sent prisonnier, non pas tant de cet emploi, que de sa difficulté à laisser s'exprimer ce qu'il est vraiment, cet être qui perçoit l'invisible avec acuité et dont la vocation serait de traquer les mots pour le décrire.

Il m'a fallu quelques chapitres, et surtout l'association "Fernando-Lisbonne", pour réaliser que l'auteur évoquait Borges et Pessoa. Quant à Karl, le troisième des protagonistes... c'est la quatrième de couverture, lue à l'issue de ma lecture, qui a résolu l'énigme : il est le personnage d'un roman de Franz Kafka que je n'ai pas lu, "America". le choix de ces trois personnages m'a paru un peu bancal. Autant on rapproche naturellement les parties concernant les écrivains argentin et portugais, dont on comprend assez vite qu'elles tendent vers l'interrogation du processus créatif, et de sa maturation, autant les chapitres new-yorkais, plutôt factuels, ne semblent pas s'inscrire dans la même démarche. Est-ce le résultat d'une volonté de l'auteur d'opposer à Buenos Aires et Lisbonne, villes d'histoire propices à l'introspection et à la réflexion, la fourmillante New-York, où l'inactivité vous tue, où vous n'êtes rien si vous n'êtes pas dans l'action ?

Peu importe, puisque j'ai finalement trouvé le propos du roman assez secondaire, et que c'est pour d'autres de ses aspects que j'ai aimé ce titre. J'ai tout d'abord été séduite par l'écriture de Nuno Camarneiro, énergique et poétique, par les nombreuses sentences, presque des aphorismes, qui émaillent son texte, et charment par leur justesse. J'ai ensuite beaucoup apprécié sa façon de lier chacun de ses héros à un lieu, en une osmose qui fait des villes évoquées des personnages à part entière, dont l'individu ne serait qu'un élément.

"Un poète n'est qu'un lieu par où le poème transite."

La Lisbonne constamment pluvieuse qu'il dépeint m'a fortement rappelé celle du titre de José Saramago -"L'année de la mort de Ricardo Reis" (à lire impérativement)- qui met en scène un hétéronyme de Fernando Pessoa.

Au final une jolie découverte. Et même si le propos parfois un peu abscons pour moi (dans la dernière partie), car trop spirituel, m'a un peu perdue, je reviendrai sans doute vers cet auteur, dont il s'agit là du premier roman.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Camarneiro ne nous propose pas ici des portraits documentés et réalistes, plutôt des évocations. Il prend bien soin de brouiller les pistes et de ne jamais identifier clairement les trois écrivains auxquels il se réfère. Les prénoms et les lieux de vie de Fernando et Jorge correspondent bien à Pessoa et Borges, mais la référence à Kafka est beaucoup plus obscure pour le troisième personnage, Karl, dont la vie a peu à voir avec celle de Franz Kafka. Il faut donc lire ce roman indépendamment de toute visée biographique. le récit alterne entre chaque personnage avec des chapitres dont les titres reflètent les pérégrinations de chacun. Par exemple, toutes les sections de Karl sont intitulées « New-York », sauf la dernière « Océan atlantique » au moment où il retourne sur le vieux continent. de la même façon, tous les chapitres consacrés à Fernando s'intitulent « Lisbonne ». Les hommes n'appartiennent pas au ciel est aussi un beau récit sur l'écriture, porté par des personnages refusant une vision du monde dissociée de l'invention et de la création. le petit Jorge est particulièrement touchant quand il entreprend l'écriture d'une encyclopédie de sa maison, qui inclut ses habitants, ses objets, tout un monde en somme contenu dans une série de mots. On peut toutefois reprocher au livre de se concentrer exclusivement sur les pensées des personnages, et de se perdre parfois en monologues un peu abstraits.

Florence (Le Vésinet)
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Ce n est trop mon genre de lecture a moins d etre un peu plus ordonné. Trois personnages trois endroits et trois histoires toute tristes les une plus que les autres. Destin misérable On parle de un on parle de l autre on revient a un et a l autre. Pour écrire de cette facon, cela prend tout un style impeccable. Ce que je n ai pas trouvée ici... Bref livre léger et facile a lire..
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Quand j'ai terminé ce livre, j'ai relu le résumé car j'avais la drôle d'impression d'être passé à côté de l'histoire. J'ai été surprise de voir qu'on y parlait d'une comète qui créait une onde de panique, comme si cet événement était le centre du roman. Or pas du tout.

Les personnages sont intéressants à suivre, Jorge un petit garçon en Argentine, Fernando un poète à Lisbonne et Karl un immigré à New York. J'ai surtout aimé suivre l'histoire de Jorge et les questionnements de son enfance. Certains passages où l'on suit Fernando ou Karl m'ont également plu. Chacun de ces personnage erre dans son univers, sa ville, se questionne, est tourmenté de réflexions... Leurs récits est presque poétique.

Ce livre n'est pas déplaisant à lire mais je n'en ai rien retiré non plus et j'ai parfois trouvé que certains passages s'étiraient en longueur. J'étais plutôt contente de le terminer et de passer à une lecture plus concrète.
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Une jolie écriture pour des cartes postales de trois parcours de vie confus. Dommage, laisse pour un goût étrange et brumeux, et quelques fulgurances qui s'évanouissent dans le lointain..

J'ai eu du mal à terminer ce livre, mais ai envie que cet auteur reprenne sa plume pour peut-être finir par me laisser embarquer.
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