AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Ce qui arrive la nuit (17)

La misère du monde vient en grande partie du fait que les gens s'imaginent qu'un enfant est à eux, qu'ils possèdent leurs enfants, alors que tout ce qu'ils font c'est s'occuper d'eux jusqu'à ce qu'ils puissent prendre leur autonomie. (page 265)
Commenter  J’apprécie          50
J'aimerais qu'on me sorte de moi-même. Et qu'on me range quelque part dans un tiroir. Un tiroir qu'on ouvre dans un rêve où on fait précipitamment ses bagages à la fin du monde.
Ah, ce rêve-là ! s'exclama la femme. Ce tiroir-là ! Eh bien, je ne peux que vous sortir de vous-même. À vous de voir où vous allez ensuite.
Pour le moment, je vais aller me coucher, dit l'homme. (p. 45)
Commenter  J’apprécie          260
Il scruta son reflet dans le miroir mural derrière les régiments de bouteilles alignées sur les rayons, au-delà du comptoir, qui le fixait en retour avec une intensité qu'il jugea plus forte que la sienne, si bien que, pendant une seconde, il perdit sa propre perception physique et se demanda de quel côté du miroir il se trouvait réellement. Pour s'efforcer de réintégrer son enveloppe corporelle, il tapota du bout des doigts le cuivre du comptoir et le contact du métal frais sous ses phalanges remit subitement le monde dans le bon sens, mais le barman, interprétant ce geste comme un appel, déploya son corps affalé contre le mur, s'approcha et posa une serviette en papier devant l'homme à l'endroit précis que ses doigts avaient touché, comme s'il mettait un pansement sur une plaie. (p.33)
Commenter  J’apprécie          212
L'homme descendit sur le quai, piétinant la perfection de la couche de neige. Il se fit l'effet d'un barbare. Mais une fois ce sacrilège perpétré, il comprit qu'il devait continuer, car on s'afflige davantage de voir une fine craquelure sur une belle porcelaine que cette même porcelaine par terre en miettes. Il décrivit donc en courant des cercles de plus en plus grands, soulevant la neige à grandes enjambées brouillonnes, et arriva assez près du bâtiment qui bordait le quai pour voir, tel un souvenir de peinture fanée, le nom de la ville qui était leur destination. Il se sentit soudain ridicule et cessa ses cavalcades. A la faveur de l'immobilité qui s'ensuivit, il perçut une sorte d'ébranlement monstrueux dans l'obscurité derrière lui. Le train. Il se retourna et le vit avancer lentement, si lentement que l'espace d'un instant il pensa que ce devait être l'obscurité qui se déplaçait à l'arrière-plan, mais il comprit que c'était le train car il voyait sa femme, penchée en avant, regarder par la portière restée ouverte, son visage blanc empreint d'une stupeur muette et, pendant une seconde, il eut une impression de mort, comme lorsqu'on doit laisser l'être aimé quitter ce monde, s'éloigner en silence, les traits défaits, et sombrer dans les ténèbres enneigées. (p. 16-17)
Commenter  J’apprécie          160
Un vrai soir survenait à présent, l'obscurité résultant de l'absence du soleil et non de son oblitération. Ils regardèrent la nuit se faire derrière la vitre. La femme effleura son reflet que l'obscurité du dehors venait de révéler.
Commenter  J’apprécie          110
C'est comme ça que j'ai échoué ici, au bout du monde. Evidemment, la Terre étant ronde, le monde n'a pas vraiment de bout, mais vous qui êtes venu jusqu'ici, vous comprenez ce que je veux dire.
Commenter  J’apprécie          90
Tout ça finit par vous déborder, je crois, dit Livia Pinheiro-Rima. Le bébé, votre femme, votre soupe.
En effet, ça me déborde. Hier soir, j'aurais voulu qu'elle soit morte.
Qui ça ? Votre femme ou l'enfant ?
Ma femme. Le bébé est un garçon.
Si tous ceux dont j'ai p u souhaiter la mort étaient morts, la planète serait quasi déserte, dit Livia Pinheiro-Rima. Vouloir que quelqu'un meure est une chose. Le tuer, c'est tout autre chose. Et maintenant, si vraiment vous ne voulez pas finir votre soupe, passez-moi votre bol. C'est considéré comme un péché de ne pas manger sa soupe jusqu'à la dernière cuillerée.
Pourquoi ?
Parce que des restes de soupe aux ordures, ce sont des ordures. Il n'y a rien à en faire si ce n'est la jeter. Donc il faut la manger.
Commenter  J’apprécie          00
Le soir tomba avec une déroutante soudaineté, comme un rideau baissé en hâte sur la débâcle effarante d’une pièce de théâtre amateur. Puis l’homme s’aperçut que l’obscurité n’était pas due au coucher du soleil mais au fait que le train entrait dans une épaisse forêt, laissant derrière lui les vastes champs de neige traversés tout l’après-midi. Les sapins, hauts et denses, se massaient le long de la voie comme des enfants se pressant contre la fenêtre d’une classe pour mieux voir quelque horrible accident survenu dans la rue.
(incipit)
Commenter  J’apprécie          110
Nous sommes tous des charlatans. Rarement ce qu'on fait mine d'être.
Commenter  J’apprécie          20
Quand on n'éprouve plus de sentiments, on oublie qu'ils existent.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (132) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Voyage en Italie

    Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

    Pavie
    Padoue
    Parme
    Piacenza

    14 questions
    603 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}