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QUESTURE DE BABELIO
BRIGADE CHRONIQUEUSE

PROCES VERBAL
DE PREMIERE DEPOSITION


Le 29 mars 2024, à 15h20, dans les locaux de la brigade, la soussignée agente DIX-SEPT MH, chroniqueuse judiciaire à BABELIO, a lu l'ouvrage MEURTRE AUX POISSONS ROUGES co-écrit par MM. CAMILLERI Andrea, né à le 06 /09 /1925 à Porto Empedocle et décédé le 17/ 07/ 2019 à Rome et par LUCARELLI Carlo, né le 26/ 10/ 1960 à Parme, et a déclaré ce qui suit :

-je connaissais Andrea depuis quelques années. Je l'avais rencontré dans les rayonnages « gros caractères » de la médiathèque de mon quartier, du fait que nous étions tous deux passionnés de littérature policière, lui comme auteur reconnu et moi comme lectrice bigleuse , et j'ai continué à le fréquenter assidûment même après son décès. En revanche, j'ignorais l'existence de M.Lucarelli. Et encore moins de cet ouvrage ludique écrit en étroite collaboration, avant de tomber sur lui dans une librairie.

-À Bologne, le 28 mai 2006, à 11h30, on a retrouvé à son domicile, le cadavre d'Arturo Magnifico, mort étouffé, la tête dans un sac plastique. À ses côtés gisent trois poissons rouges et une seule chaussure. Mais, dans l'appartement, nulle présence d'aquarium.
En découvrant que la victime est originaire de Vigàta et que certains détails de l'autopsie lui ont été dissimulés, l'enquêtrice Grazia Negro contacte, dans le plus grand secret, son confrère sicilien, Salvo Montalbano, qui accepte de l'aider pirsonnellement en pirsonne. Les deux policiers se tiennent informés de leurs avancées respectives par courriers manuscrits interposés non officiels « glissés sous la porte » et autres messages codés y joignant pièces à conviction, rapports de police, photos-montages, collages et articles divers.

-Le petit giallo de 150 pages, sans atteindre les sommets du genre, est surtout amusant dans sa forme. Il manque toutefois la truculence de Camilleri et la présence de Catarella qui s'est trompé de train, après avoir commis une belle bourde dont il a le secret. Grazia Negro est une femme d'action, très compétente. Elle semble vivre avec un enseignant non-voyant. Je n'en écrirai pas davantage car Livia la maîtresse de Salvo qui est fort jalouse, pourrait lire cette chronique. On sent surtout que les deux auteurs, amateurs de belles filles à forte poitrine, se sont bien amusés en l'écrivant. Daniele di Gennaro, l'éditeur italien, révèle en fin d'ouvrage comment les deux compères s'y sont pris.

-Je lirai un giallo de Carlo Lucarelli.

MH DIX-SEPT
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Dans un appartement de Bologne, on trouve le cadavre d'un homme, mort étouffé dans un sac en plastique. A ses côtés, trois poissons exotiques tout aussi morts que lui.

Cette histoire de meurtre et de poissons rouges, on s'en fiche un peu, voire beaucoup. Bien plus que son intrigue banale et souvent invraisemblable, c'est la forme de ce court roman policier qui est intéressante : une compilation de documents - photos, articles de presse, rapports de police, et surtout échanges épistolaires ludiques et amusants entre deux enquêteurs.
Plus passionnante encore : la genèse, en postface, de cet ouvrage. Fruit d'un travail conjoint entre deux auteurs prolifiques de romans policiers, fusion de leurs deux univers. Rencontre et confrontation, à la faveur de cette intrigue, de leurs deux enquêteurs récurrents (l'inspectrice Grazia Negro de C. Lucarelli, le commissaire Montalbano de A. Camilleri). Une collaboration, un défi, presque un duel entre deux romanciers via leurs personnages qui se donnent la réplique, comme dans une partie d'échec, un spectacle de marionnettes en improvisation, un jam-session.

Bref, malgré une intrigue et un dénouement sans grand intérêt, ce livre se dévore, pour le plaisir de la construction, des échanges entre protagonistes, de l'exercice de style à quatre mains.
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La rencontre d'Andrea Camilleri et de Carlo Lucarelli organisée par l'éditeur Daniele di Gennaro nous offre ce que nous pouvons appeler une espèce de jam-session littéraire comparable aux boeufs de certains jazzmen ou musiciens. Cette rencontre permet de créer un court roman policier à 4 mains fort original, basé sur un échange de messages et courriers utilisant l'humour et le côté un peu déjanté du commissaire bien connu Salvo Montalbano et de son équipe. Je découvre Carlo Lucarelli suite à une bonne critique de Pecosa mentionnant les fameux giallos. Etant déjà très familier avec les romans de Camilleri je vais avec plaisir aller découvrir les romans de Lucarelli.
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Court, mais bon. Revoilà Camilleri en grande forme dans cette nouvelle enquête de Montalbano dopé par la verve de son collègue Carlo Lucarelli et de sa belle enquêtrice Grazia Negro. Ce court polar -presque une nouvelle- est écrite en effet en commun par nos compères après avoir été improvisé oralement au cours d'une journée semble-t-il mémorable. Quatre victimes : un homme (allergique au poisson) et trois poissons rouges, retrouvés dans le même sac en plastique, chacun ayant péri étouffé pour des raisons différentes. Quid de la mafia et de ses accolytes, en particulier une nana "à gros nichons" ? La lecture de ce texte vous l'apprendra, entre tortellini, cannoli et autres gourmandises, devenues subitement étouffantes au sens propre du mot. Humour décapant, voire corrosif, gourmandise et mentalité sicilienne au plus haut niveau dans ce nouvel opus. Un régal vous dis-je, pour les yeux comme pour l'imagination des papilles. A savourer en apéritif ou en dessert.
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Ce petit polar écrit sous forme de roman épistolaire marque à la fois la rencontre de deux auteurs de renom et la rencontre entre leurs personnages récurrents.

L'intrigue est bien menée mais n'est pas vraiment passionnante. Et surtout, cela manque de sous-texte, ici pas de propos social derrière l'enquête proprement dite.

La forme choisie ne permet pas vraiment de découvrir le style des deux auteurs (c'était ma première rencontre avec l'un et l'autre) mais on devine tout de même un talent d'écriture de part et d'autre et surtout un agréable sens de l'humour.

On sent bien que les deux écrivains se sont amusés lors de ce défi littéraire. Cependant, ce petit roman divertissant reste très anecdotique et sera vite oublié. le point positif est que ce "meurtre aux poissons rouges" donne envie de découvrir chacun des auteurs dans son univers personnel et dans un projet plus profond et plus abouti.

Challenge petits plaisirs (6)
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Quand deux grands auteurs de polars italiens se rencontrent, cela donne un roman policier étonnant mêlant services secrets, corruption et animaux marins !

Tout commence par la découverte du corps sans vie de Magnifico Arturo, retrouvé dans sa cuisine la tête dans un sac en plastique. Détail intriguant : trois poissons rouges morts se trouvent près du défunt alors que celui-ci était allergique aux poissons. Tandis que les carabiniers chargés de l'enquête ne semblent pas donner beaucoup d'importance à cette affaire, l'inspectrice Grazia Negro a l'impression que ce meurtre a quelque chose de louche. Contre l'avis de ses supérieurs, elle demande au commissaire Salvo Montalbano de l'aider à résoudre cette affaire. Mais, étant chacun à une extrémité de l'Italie, les contacts, pour rester discrets, ne peuvent se faire que par la voie postale. Voici donc nos deux enquêteurs non autorisés contraints de trouver mille astuces pour s'échanger leurs dernières découvertes dans les plus brefs délais.

Plusieurs éléments sont à épingler concernant Meurtre aux poissons rouges.
Il y a d'abord l'histoire, surprenante (on se demande quel lien peut bien exister entre ce meurtre et des poissons rouges) et digne des plus grands policiers. Les services secrets qui éliminent les fouineurs, un témoin clé qui disparait, des références à la mafia italienne, une tueuse super sexy, des rebondissements, tout est fait pour que le lecteur ne s'ennuie pas et c'est réussi !

Et puis, il y a la forme : un roman épistolaire. Très rare dans le récit policier, il peut ici être envisagé à deux niveaux. D'une part parce que ce style sert le texte : les enquêteurs s'envoient des photos, des coupures de presses, des rapports d'autopsie et autres compte rendu d'interrogatoires. Cela rend l'histoire d'autant plus prenante que le lecteur est pleinement associé à l'enquête, il reçoit les informations en même temps que les protagonistes et peut donc se faire une opinion, poser des hypothèses... Jusqu'à la présence de codes chiffrés que le lecteur doit décrypter (et dont la solution n'est pas dans le livre  !).
D'autre part, la note de l'éditeur nous apprend que le roman a lui-même été écrit sur un mode épistolaire. En effet, les auteurs Camilleri et Lucarelli, aux agendas trop chargés que pour pouvoir se rencontrer régulièrement, ont construit l'histoire au fil de leur correspondance, en mettant en place une sorte de bataille à celui qui déstabilisera le plus l'autre.

Les références à des faits réels passés sont nombreuses, ce qui rend le récit encore plus probable. Les amateurs de ces auteurs italiens retrouveront avec plaisir les héros qu'ils connaissent déjà : le commissaire Montalbano, au centre de nombreuses enquêtes de Camilleri et l'inspectrice Negro à laquelle Lucarelli a consacré une série de romans.

Né d'une rencontre entre les deux auteurs et réalisé par courriers interposés, Meurtre aux poissons rouges est un roman ludique, qui met le lecteur dans la position de l'enquêteur, et que l'on imagine bien adapté à l'écran. Seul petit bémol : l'histoire est trop courte. On en veut encore !
Découvrez les premières pages de ce roman sur le blog!
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Authentique roman épistolaire, d'une drôlerie qui honore ses deux auteurs.

Publiée en 2010 (en 2011 en France), cette enquête du commissaire sicilien Salvo Montalbano est en quelque sorte "hors cycle", puisque, fruit d'une collaboration intense, à distance, entre Andrea Camilleri et Carlo Lucarelli, elle prend place théoriquement entre "La caccia al tesoro" et "Il sorriso di Angelica", tous deux non encore traduits.

La grande réussite de ce court texte est dans l'habileté de la transposition d'un échange de correspondances "réel" (celui entre les deux auteurs aux emplois du temps surchargés) en un jouissif roman épistolaire dans lequel Salvo Montalbano, le héros de Camilleri, et Grazia Negra, l'inspectrice préférée de Lucarelli, rivalisent d'astuce et d'imagination pour mener leur enquête commune à travers des échanges de courriers de plus en plus habilement dissimulés...

Une jolie prouesse, agrémentée de nombreuses reproductions de documents originaux, dans laquelle on retrouve aussi la drôlerie naturelle des deux auteurs et de leurs protagonistes favoris.
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Un petit bijou que ce livre ! Ecrit sous forme épistolaire, ce qui rajoute à son charme, surtout lorsque l'on sait que les 2 auteurs ont correspondu par lettres pour sa rédaction. Je ne connaissais pas Carlo Lucarelli mais Camilleri fait partie de mes auteurs de polars préférés et on retrouve ici sa verve et son espièglerie. Les 2 écrivains se sont pratiquement défiés, chacun apportant son style au récit et surprenant l'autre par la tournure qu'il donnait à l'histoire. Et, comme toujours chez Camilleri, la présence gourmande de la Sicile !
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Avec un goût de cannoli.

Quel petit roman (140 pages) original et réjouissant !

L'affaire est d'une grande drôlerie : meurtre louche, intrigue farfelue qui voit intervenir des services spéciaux dits « pervertis » et une agente spéciale très perverse… Mais enquête interdite à Grazia Negro qui sollicite en grand secret Montalbano. Les personnages fétiches de chacun des deux auteurs.

La communication entre eux donne au livre son format singulier, fait d'échanges de courriers et documents divers devant emprunter d'étranges circuits pour échapper aux ennemis. Pas de récit classique, pas de romancier démiurge, mais un jeu, un défi entre les deux auteurs. Un peu comme s'il était donné au lecteur de découvrir directement l'histoire via certaines pièces de l'affaire en cours.

L'ensemble déroulé avec truculence nous fait partager les univers des deux auteurs, leur région, leurs personnages (dont l'inénarrable Catarella), autorise les surprises les plus déjantées.

On rit à cette farce… Mais comme nous sommes en Italie, la farce, aussi joyeuse soit-elle, laisse toujours planer les ombres maléfiques de la mafia.

CAMILLIERI et LUCARELLI se sont fait plaisir. Et par la même occasion nous font plaisir.

Se lit très vite et avec le sourire, voire des éclats de rire.
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Le sage montre la lune et l'imbécile regarde le doigt. Ainsi les critiques babelioteux, fascinés par les poissons rouges et les seins de Betta, sont restés aveugles à l'essentiel, la dénonciation de la collusion de la mafia et du pouvoir. Stratégie qui empoisonne l'Italie depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et qui éclaire l'impunité des nervis fascistes et l'emprise de la pieuvre sur la société transalpine.
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