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No Mercy tome 3 sur 2

Carla Speed McNeil (Illustrateur)
EAN : 9781632158932
136 pages
Image Comics (30/05/2017)
2/5   1 notes
Résumé :
As teens start to come back from the accident in Mataguey, a new set of consequences begin: the lawsuits. Because, on top of trauma, what you really need as an incoming college freshman the intricate chess game of legal preparation. Meanwhile, still in the jungles of Central America, Tiffani and DeShawn in captivity, and Travis free and high, are set on a collision course that will change them forever.

The final chapter of the teen horror epic begins ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à No Mercy Volume 2 (épisodes 5 à 9) qu'il faut avoir lu avant. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 10 à 14, initialement parus en 2016/2017, écrits par Alex de Campi, dessinés, et encrés par Carla Speed McNeil, avec une mise en couleurs de Jenn Manley Lee.

Épisodes 10 à 13 - L'un des adolescents perdus a été pris en charge par un parrain local qui fait en sorte qu'il soit reconduit à l'ambassade de Mataguey dans les meilleures conditions possibles. Dans le New Jersey, la mère d'Alice reçoit la visite de 2 avocates de l'université de Princetown qui viennent lui indiquer qu'elles sont en mesure de débloquer rapidement l'argent de l'assurance vie d'Alice, sous réserve qu'elle signe quelques papiers, et qu'elle leur confie tous les appareillages électroniques prêtés par l'université. Eddy, Travis, Simon et un autre ont tous les champignons psilocybes qu'ils veulent à leur disposition et Travis est parti pour un trip qu'il n'oubliera pas de sitôt (avec même une licorne qui vole).

Dans le camp des rebelles, Tiffani et Deshawn échangent quelques paroles, Deshawn étant toujours couché, saisi de violentes douleurs. Une femme vient les trouver et souhaite savoir si l'un des 2 parle coréen. Tiffani répond par l'affirmative, et exige qu'on s'occupe de Deshawn. La femme pense qu'il souffre juste d'une piqure d'araignée. Dans un hôpital de la capitale de Mataguey, Gina est couché sur un lit d'hôpital avec son père et sa mère à ses côtés. Son père est en communication avec son avocat pour savoir quel recours en justice il peut intenter. À Phoenix, les parents Fforde reçoivent la visite de 2 agents du FBI venus les interroger pour savoir comment retrouver leurs enfants à l'aide de leurs données numériques. Kira Monroe appelle l'université pour savoir si elle obtiendra bien sa bourse malgré la blessure dont elle souffre, après ses épreuves au Mataguey. D'autres parents sont dans un bureau du FBI avec 2 agents chargés d'entamer des négociations avec les ravisseurs de leur fille.

Cette histoire a débuté comme un récit d'horreur, avec un, groupe d'individus propulsés dans une situation mettant leur vie en péril, alors qu'ils ne disposent d'aucune capacité de survie particulière dans un milieu hostile. Toute l'originalité de l'intrigue était d'avoir su concevoir un point de départ plausible. Un groupe de jeunes étudiants (devant rentrer dans une prestigieuse université américaine après l'été) effectue un voyage de découverte dans un pays sud-américain avec un niveau d'insécurité plus élevé que celui des États-Unis. le sort de ces jeunes adultes dépend des rencontres arbitraires et de leur sens pratique. Les fils narratifs se décomposent en 3 catégories. Dans l'une d'entre elles, le lecteur est invité à voir comment évolue le sort de ceux qui ont réussi à revenir dans leur monde normal, soit en étant pris en charge par leurs parents, soit par d'autres individus faisant en sorte de les remettre dans un circuit de rapatriement officiel et sécurisé. Au travers de ces différentes modalités, la scénariste joue sur le caractère arbitraire des événements, sur l'absence de justice, de récompense, ou de causalité entre le comportement de ces jeunes et leur sort. le hasard préside au fait qu'ils seront sains et saufs, ou blessés, ou encore traumatisés à vie.

Dans le cas des disparus, les parents sont confrontés au même constat : il n'y a pas d'explication logique, de lien de cause à effet, de justification sur le fait que ce soit leur enfant qui soit porté disparu. L'horreur naît aussi bien du traitement de la situation des jeunes adultes, que de l'incapacité des parents à maîtriser quoi que ce soit. Leur retour à la société "normale" s'accompagne d'une instrumentalisation (souvent à leurs dépens), comme ces 2 avocates qui étouffent dans l'oeuf tout risque de procédure judiciaire de recours, ou le FBI tentant de faire main basse sur l'enquête et les relations avec les ravisseurs.

Pour ce fil narratif, Carla Speed McNeil se retrouve à illustrer des situations très variées. le lecteur reste sur la même impression que pour les deux premiers tomes. Les traits de contour délimitent des formes parfois un peu grossières. Les visages présentent des formes de bouche un peu exagérées, et des yeux aux formes simplifiées. Cela procure une sensation de dessins encore un peu amateur, manquant de finesse et de précision. Comme précédemment, ils sont complétés par la mise en couleurs de Jenn Manley Lee qui ne se contente pas de colorier les surfaces avec une approche naturaliste. Elle s'attache effectivement à) rendre compte des couleurs de chaque élément, et en plus elle joue sur les variations de nuances pour renforcer le relief de chaque surface, ainsi que pour ajouter des informations relatives à l'ambiance lumineuse et à la source d'éclairement. À quelques reprises, elle ajoute même des éléments, comme les fleurs dans la serre, ou les ondulations de l'herbe dans une pelouse. Ainsi épaulée, la dessinatrice arrive à transporter le lecteur dans une serre, dans une chambre d'hôpital, dans la jungle, dans une luxueuse villa au Texas, au bord d'une plage, de jour comme de nuit. Par contre, il est plus difficile de se projeter dans un milieu urbain, du fait de rues sans textures et de bâtiments en carton-pâte.

En fonction de son implication dans les personnages des jeunes adultes, le lecteur se rend compte qu'il est plus ou moins sensible à la situation dans laquelle ils se trouvent. Par contre, l'effet cumulatif des différentes situations produit son effet : montrer que l'évolution de leur situation résulte de nombreux facteurs dont le positionnement social de leurs parents, mais ça ne détermine pas tout. D'un point de vue investissement émotionnel, il n'est pas sûr que le lecteur se souvienne du prénom du jeune homme apparaissant dans la première case, ou de la manière dont Gina s'est ainsi retrouvée grièvement blessée.

Les 2 autres fils narratifs sont centrés sur des personnages présents dans chaque scène ce qui augmente automatiquement le degré d'implication affective du lecteur. Travis a la chance de se retrouver dans des situations où sa personne physique n'est pas menacée, où il peut même profiter des circonstances pour se payer du bon temps. le lecteur est même complètement pris au dépourvu par une scène de défonce de 12 pages dans l'épisode 10, au cours de laquelle il participe au trip de Travis qui a consommé une dose importante de champignons psilocybes. Il hallucine sous leur effet, dans un trip mélangeant merveilleux, et éléments morbides, avec licorne ailée et effritement corporel. le lecteur se retrouve comme deux ronds de flan. Les auteures ont choisi de montrer que le trip oscille entre défonce bienheureuse et mauvais trip. Travis a l'occasion de recommencer dans l'épisode 13 et il ne s'en prive pas. le lecteur ne l'accompagne pas dans ses hallucinations, mais le résultat est encore plus déstabilisant. Alex de Campi fait en sorte de montrer à que point cette prise de substance psychotrope lui met la tête à l'envers et lui faire tout contrôle sur ses fonctions corporelles, mais aussi sur sa conscience. Carla Speed McNeil et Jenn Manley Lee s'amusent à composer un voyage mémorable, amalgamant éléments réels et visuels nourris par l'inconscient de Travis. Mais au final, le lecteur ne voit ni une condamnation morale de cette défonce, ni une apologie. La reprise de conscience après la descente la deuxième fois aboutit à une scène de carnage qui ne dispose d'aucune explication et qui appelle une suite.

L'autre fil narratif s'apparente plus à une aventure réaliste : 2 jeunes adultes pris en otages par un groupe de rebelles, l'un d'eux malade, l'autre disposant de capacités que les preneurs d'otages entendent bien utiliser. Dessinatrice et metteure en couleurs se montrent très convaincantes dans la représentation de la jungle, dans l'ambiance nocturne, et dans le comportement des personnages. La scénariste ne cherche pas à idéaliser l'une ou l'autre des factions, ou à transformer Tiffani et Deshawn en un couple romantique. le lecteur apprécie de reprendre pied dans une narration plus traditionnelle avec ce fil narratif, et de suivre des personnages attachants sans dramatisation larmoyante, malgré la situation préoccupante.

-
- Episode 14 - Anthony Uluski (sourd) est de retour dans sa ville natale, et passe une dernière soirée avec sa copine et son meilleur pote, glandant, cherchant à récupérer de l'alcool, s'interrogeant sur la suite de sa vie.

Le lecteur ne sait pas trop quoi faire de cet épilogue. Les artistes arrivent à transcrire l'impression d'une petite ville, parcourue par ces 3 jeunes dans leur voiture. La scénariste sait transcrire une forme de vagabondage sans but, d'individus satisfaits de se trouver ensemble, sans la présence d'adultes plus âgés. Dans le même temps, cette normalité semble déconnectée des événements passés qui n'ont pas tous débouchés sur une résolution satisfaisante. le lecteur se laisse gentiment porter par cette camaraderie honnête, par cette chaleur humaine désintéressée, sans réussir à s'y impliquer complètement, faute de pouvoir la relier au reste de la série.

Ce troisième tome est particulièrement déconcertant. Carla Speed McNeil et Jenn Manley Lee réalisent une mise en images de même qualité que dans les tomes précédents, avec une belle complémentarité entre elles, et quelques passages moins convaincants du fait des limites techniques de la dessinatrice. Alex de Campi continue de savoir rendre vivant et crédible ses personnages, mais elle semble s'éparpiller entre des fils narratifs trop ténus, une approche parfois thématique, et des aventures plus conventionnelles.
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