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Citations sur Correspondance (1946-1959) : Albert Camus / René Char (24)

Albert Camus à René Char- [Paris] 21 septembre [1948]

Mon cher ami,
J'ai sur ma table le justificatif de -Fureur et Mystère-. Un mot seulement pour vous dire ma joie, et pour vous redire que c'est le plus beau livre de poésie de cette malheureuse époque. Avec vous, le poème devient courage et fierté. On peut enfin s'en aider, pour vivre. (p.38)
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Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime. À la fin, on mourrait de chagrin, littéralement. Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie"
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Ils sont en si petit nombre ceux que nous aimons réellement et sans réserve, qui nous manquent et à qui nous savons manquer parfois, mystérieusement, si bien que les deux sensations, celle en soi et celle qu’on perçoit chez l’autre apportent même élancement et même souci...
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René Char à Albert Camus
Jeudi 29 octobre 1953

Cher Albert,
Le bel arc-en-ciel de vos livres fait ma joie. Ensemble ils miroitent entre le jour et la lampe, comme une truite de la Sorgue, entre gravier et cresson. Merci.
Je vous envoie, parce que c'est bien qu'il soit avec vous, le manuscrit d'un poème fait cet été (1). Vous connaissez le lieu où il est situé. C'est un peu "enfant" peut-être mais comment se rafraîchir et s'innocenter autrement ? Il faut parois revenir sur le passé et s'en couvrir comme d'un drap léger !
Toute mon affection (encadré dans la lettre) René Char
Ps : mon prochain envoi sera mon aubade.
(1) Il s'agit de la première version du "deuil des Névons", intitulé "Un deuil d'enfance.
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Je voudrais bien l'an prochain réduire ma vie à l'essentiel (...) et vous êtes dans cet essentiel.

Albert Camus à René Char
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Le temps ne sépare, il n’est lâche que pour les séparés — Sinon, il est fleuve, qui porte, du même mouvement.
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21 juillet [1956] Albert Camus à René Char

(...) Je suis heureux que vous ayez aimé -L'Exil et le Royaume-. Plus je produis et moins je suis sûr. Sur le chemin où marche un artiste, la nuit tombe de plus en plus épaisse. Finalement, il meurt aveugle. Ma seule foi est que la lumière l'habite, au-dedans, et qu'il ne peut la voir, et qu'elle rayonne quand même. Mais comment en être sûr. C'est pourquoi il faut bien s'appuyer sur l'ami, quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même du même pas. (p.148)
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Albert Camus à René Char - 21 juillet 1956
(…)
Plus je produis moins je suis sûr. Sur le chemin où marche un artiste, la nuit tombe de plus en plus épaisse. Finalement, il meurt aveugle. Ma seule foi est que la lumière l’habite au dedans, et qu’il ne peut la voir, et qu’elle rayonne quand même.
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Je parle d’abord de moi qui ne me suis jamais résigné à voir la vie perdre de son sens et de son sang. À vrai dire c’est le seul visage que j’ai jamais connu à la souffrance. On parle de la douleur de vivre mais ce n’est pas vrai, c’est la douleur de ne pas vivre qu’il faut dire. 
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AC à RC - 18 mars 59

Je sais que nous nous ressemblons dans nos silences aussi, et dans nos absences - et aussi dans cette sorte de malheur que nous buvons à même les jours et contre lequel il devient si difficile, si épuisant, de lutter, quand la jeunesse s’éloigne, et avec elle la force d’insolence ou d’indifférence.
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