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Citations sur Le Premier Homme (248)

lettre à son instituteur
Cher Monsieur Germain,
Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé.
Cet honneur là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été et êtes toujours pour moi et pour vous assurer que vos efforts,
votre travail et le coeur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants
chez un de vos petits écoliers qui, malgré l'âge, n'a pas cessé d'être votre
reconnaissant élève.
Je vous embrasse de toutes mes forces.
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La misère est une forteresse sans pont-levis
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Un enfant n'est rien par lui-même, ce sont ses parents qui le représentent. C'est par eux qu'il se définit, qu'il est défini aux yeux du monde. C'est à travers eux qu'il se sent jugé vraiment, c'est-à-dire jugé sans pouvoir faire appel et c'est ce jugement du monde que Jacques venait de découvrir et, avec lui, son propre jugement sur le mauvais coeur qui était le sien.
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Et il était mort inconnu sur cette terre où il était passé fugitivement, comme un inconnu.
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Le premier homme
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[...]Il se tenait contre le flanc de son maître, respirant une dernière fois l'odeur d' eau de Cologne, collé contre la tiédeur chaleureuse de ce corps solide, et la grand-mère rayonnait devant les voisines. " Merci, Monsieur Bernard, merci ", disait-elle pendant que monsieur Bernard caressait la tête de l'enfant. Image0

Tu n'as plus besoin de moi, disait-il, tu auras des maîtres plus savants. Mais tu sais où je suis, viens me voir si tu as besoin que je t'aide. " Il partait et Jacques restait seul, perdu au milieu de ces femmes, puis il se précipitait à la fenêtre, regardant son maître qui le saluait une dernière fois et qui le laissait désormais seul, et, au lieu de la joie du succès, une immense peine d'enfant lui tordait le cœur, comme s'il savait d'avance qu'il venait par ce succès d'être arraché au monde innocent et chaleureux des pauvres, monde refermé sur lui-même comme une île dans la société mais où la misère tient lieu de famille et de solidarité, pour être jeté dans un monde inconnu, qui n'était pas le sien, où il ne pouvait croire que les maîtres fussent plus savants que celui-là dont le cœur savait tout, et il devrait désormais apprendre, comprendre sans aide, devenir un homme enfin sans le secours du seul homme qui lui avait porté secours, grandir et s'élever seul enfin, au prix le plus cher.[...]
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Mais le berger kabyle qui, sur sa montagne pelée et rongée de soleil, regarde passer les cigognes en rêvant à ce Nord d'où elles arrivent après un long voyage peut rêver tout le jour, il revient le soir au plateau de lentisques, à la famille à longues robes, et au gourbi de la misère où il a poussé ses racines.
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La mer était douce, tiède, le soleil léger maintenant sur les têtes mouillées, et la gloire de la lumière emplissait ces jeunes corps d'une joie qui les faisait crier sans arrêt. Ils régnaient sur la vie et sur la mer, et ce que le monde peut donner de plus fastueux, ils le recevaient et en usaient sans mesure, comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables.
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Oh! oui, c'était ainsi, la vie de cet enfant avait été ainsi, la vie avait été ainsi dans l'île pauvre du quartier, liée par la nécessité toute nue, au milieu d'une famille infirme et ignorante, avec son jeune sang grondant, un appétit dévorant de la vie, l'intelligence farouche et avide, et tout au long un délire de joie coupé par les brusques coups d'arrêt que lui infligeait un monde inconnu, le laissant alors décontenancé, mais vite repris, cherchant à comprendre, à savoir, à assimiler ce monde qu'il ne connaissait pas, et l'assimilant en effet parce qu'il l'abordait avidement, sans essayer de s'y faufiler, avec bonne volonté mais sans bassesse, et sans jamais manquer finalement d'une certitude tranquille, une assurance oui, puisqu'elle assurait qu'il parviendrait à tout ce qu'il voulait et que rien, jamais, ne lui serait impossible de ce qui est de ce monde et de ce monde seulement, se préparant (et préparé aussi par la nudité de son enfance) à se trouver à sa place partout, parce qu'il ne désirait aucune place, mais seulement la joie, les êtres libres, la force et tout ce que la vie a de bon, de mystérieux et qui ne s'achète ni ne s'achètera jamais.
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Qui peut vivre avec sa vérité ?

Mais il suffit de savoir qu’elle est là.

Il suffit de la connaître enfin et qu’elle nourrisse en soi

une ferveur secrète et silencieuse face à la mort…
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