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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les éditions Magic Mirror se sont spécialisées dans la réécriture de contes de fées et dans le merveilleux. le premier titre publié – Ronces blanches et Roses rouges – m'avait convaincue mais avec cette deuxième proposition, le niveau est monté d'un cran. Si j'avais pu regretter une légère froideur chez Laetitia Arnould, j'ai en revanche trouvé beaucoup d'émotions et d'empathie dans l'histoire de Claire Carabas ; quelle belle surprise !

Ce que murmure la mer est une adaptation moderne du célèbre conte de Hans Christian Andersen, La petite Sirène. Très librement adaptée – et édulcorée – par les studios Disney, cette histoire continue à fasciner. le choc entre deux mondes qui ne sont pas faits pour cohabiter, une histoire d'amour impossible, la violence des sentiments et la tragédie qui ne manque pas d'arriver. Un Roméo et Juliette sous/sur l'eau, l'affrontement des familles ennemies en moins.
Parce que oui, contrairement à la version proposée par Disney, le dénouement originel n'est pas joyeux, loin de là. Et chez Claire Carabas, point de crabe chanteur ou de cuisinier fou mais bel et bien un royaume englouti sous les eaux et une terrible sorcière sous-marine qui ne manque pas de proposer son pacte sans retour.

Mais alors, où est donc l'originalité de cette réécriture ? Dans l'écriture justement. Claire Carabas choisit d'offrir la parole à ses deux héros : la jolie sirène et l'humain duquel elle s'éprend. S'alternent donc des chapitres aux points de vue différents qui font avancer l'histoire, l'un semblant répondre à l'autre, le journal du marin semblant répondre aux questionnements et doutes de l'héroïne… pour le lecteur du moins, la sirène n'ayant jamais accès aux écrits de son « prince charmant ».
Entrer dans les pensés des deux héros – grâce à l'utilisation de la première personne du singulier – apporte une assez grande proximité avec les narrateurs et donc une empathie plus grande. C'est donc tout naturellement que les émotions sont apparues lors de ma lecture, touchée que j'étais par le désarroi de Galathée et par les incompréhensions qui grandissent entre Yvon et elle.
Il ne manquait pourtant pas grand chose pour que tout fonctionne parfaitement, plusieurs fois ils sont à un geste de la félicité mais par pudeur, par peur, par doute et par manque de discernement, le bonheur s'effrite, la distance s'installe. A croire que les deux mondes sont incompatibles, que l'union est définitivement impossible. Quelle tristesse !

L'émotion créée par la relation entre les deux héros est accentuée par l'intervention régulière d'autres personnages secondaires qui font partie du contexte modernisé offert par Claire Carabas. Dans cette réécriture, la petite sirène, toujours aussi atemporelle, ne change pas tellement de la version d'origine ; en revanche, Yvon n'est plus prince mais marin. Il navigue en solitaire sur son voilier et c'est lors d'une course que Galathée l'aperçoit. Lorsqu'il rentre au port, ce n'est pas un château et des serviteurs qu'il retrouve mais une modeste maison et un meilleur ami médecin et une amie spécialisée dans l'accueil de nouveaux arrivants sur le territoire.
Sans le savoir ou du moins sans vraiment le vouloir, la présence et les actes de ces deux-là, pourtant plein de bons sentiments, seront décisifs. Alors l'Amour est-il voué à être corrompu par tout ce qui est extérieur au couple ? Si les proches de nos héros n'avaient pas existé, le dénouement aurait-il été similaire ? Ou leur appartenance à deux mondes différents et la fatalité sont-elles derrière tout ça ?
Quelle que soit la réponse à cette question, assister à l'évolution de la relation entre Galathée et Yvon, de leur première rencontre à leur déchirement, en passant par leur apprivoisement mutuel jusqu'à toucher du doigt le bonheur, a été pour moi source d'une belle émotion. J'ai été transportée.

Vous avez chanté avec Ariel lorsque vous étiez enfant ? Vous avez été marquée par la froideur du conte d'Andersen ? Claire Carabas vous propose ici sa version à elle de l'histoire. Quand deux mondes se rencontrent, quand la parole manque, quand l'extérieur s'immisce dans la relation, qu'advient-il de la passion et de l'Amour pur… sont-ils plus forts que tout ? Un concentré d'émotions, plein de modernité et de crédibilité.

A noter que, comme dans le premier titre publié par Magic Mirror Editions, le conte d'origine est disponible en fin d'ouvrage, l'occasion de comparer les deux versions et d'y trouver plus ou moins de similitudes.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Après la belle surprise que j'avais eu avec Ronces Blanches et Roses Rouges, il me tardait de découvrir une nouvelle publication chez Magic Mirror Editions. Et soyons honnêtes, Claire Carabas m'a totalement convaincue avec sa revisite de « La Petite Sirène », Ce que murmure la mer.

"Ce que j'ai donné : mes jambes, et ma voix, et l'estime des miens, n'est-ce rien tout cela ?"

La sirène de Ce que murmure la mer n'est pas tout à fait différente du conte d'Andersen et son personnage se reconnaît de suite. Elle apparaît déterminée dans son envie première de rejoindre l'homme qu'elle aime au premier coup d'oeil, mais garde aussi ce côté naïf et immature (malgré son âge dans l'histoire). Elle sait être têtue, du moment qu'elle ne se retrouve pas face aux problèmes, car dans ces moments-là, sa timidité et son manque d'expérience prennent le dessus. Yvon, quant à lui, le jeune homme dont tombe éperdument amoureuse la sirène, se montre avant tout généreux, mais aussi torturé par ses mésaventures en mer. Manquant de confiance en lui et se sentant différent du reste du monde, il entreprend peu et laisse la vie se faire d'elle-même. Mais une chose est sûre, l'existence de Galathée et de son coup de foudre vont se retrouver ébranlée dans leur rencontre.

Si vous avez déjà lu le conte d'Andersen, vous n'êtes pas sans savoir qu'il est bien loin de l'adaptation qu'en a fait Disney. Ainsi, Claire Carabas signe une revisite du conte de la Petite Sirène bien plus proche de l'original. Ne vous attendez donc pas à une histoire merveilleuse et magnifique, les deux héros y subissent de nombreuses épreuves. Comme pour leur première parution, les éditions Magic Mirror vous proposent d'ailleurs de retrouver le conte d'Hans Christian Andersen en fin de livre. Mais l'auteure ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'elle nous permet également, à travers son journal, de découvrir le point de vue d'Yvon, le coup de coeur de la sirène. Et quel plaisir ! Car, c'est grâce à ce nouvel aspect que le récit prend toute son ampleur, et même, une nouvelle signification. Et c'est bien là toute la profondeur de l'histoire dont on ne peut imaginer l'issue avant de l'avoir lue.

"Je n'ai connu ton nom qu'après avoir perdu ma voix. Mais longtemps, sans même le connaitre, je l'ai porté au fond des eaux."

Dans Ce que murmure la mer, Claire Carabas fait autant preuve d'imagination que de respect envers l'oeuvre originale. C'est ainsi que sans dater son récit, elle l'adapte à la société et aux technologies actuelles, tout en gardant des aspects, dans les personnalités de ses deux héros et dans les moeurs sur terre et sous l'eau, plus rétrogrades. Seul bémol, le milieu de l'histoire perd en intensité. Ainsi, le rythme faiblit et c'est avant tout dans le psychologique que tout se passe, au détriment de l'action. Heureusement, la nouvelle dimension qu'apporte l'auteure et sa plume descriptive donnent un coup de fouet aux autres versions. Une fois encore, la couverture magnifique de Mina M et la mise en page de la numérotation illustrent à la perfection la revisite de ce conte. Et bien sûr, pour finir, la morale à la fois amère, sincère et cruelle, marque plus que tout et ne laisse définitivement pas indifférent.

"Je sais que sur terre, personne ne me croira. Mais à moi-même, je ne peux pas mentir : j'ai vu un visage de femme."

Ce que murmure la mer, avec ses côtés vrais et tristes, se rapproche grandement du conte original, mais Claire Carabas a su innover, notamment avec le point de vue du coup de coeur de la sirène, qui apporte une nouvelle dimension à l'histoire.
Lien : http://laura-passage.com/ce-..
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Une nouvelle version de ce conte, enchanteur et tragique
Notre jeune héroïne est une sirène qui tourne en rond dans son palais. Elle rêve de voir le monde, elle rêve de voir la surface, la terre et les humains qui la peuplent. Échappant à la vigilance de son père, elle nage tout en haut de l'océan, là où le soleil peut lui chauffer le dos et elle le voit.
Yvon est un navigateur vendéen, qui, en pleine participation à une course change de cap pour essayer de revoir la sirène qu'il a aperçu. Enfin, le lamantin qui avant une figure qui ressemblait à un humain. N'est-ce pas ? Parce que... les sirènes, ça n'existe pas, enfin, à priori.

A partir du jour où elle l'aperçoit, notre petite sirène n'a plus qu'un objectif : le revoir. C'est le premier humain qu'elle voit et il devient une véritable obsession. Elle est prête à tout pour vivre une de ces histoires d'amour dont elle a tant écouté les histoires. Elle ira sur terre, elle trouvera un moyen, quelqu'en soit le prix, quitte à y laisser sa voix...

J'ai beaucoup aimé la narration de ce roman. On alterne les points du vue, tantôt dans la tête de celle qu'Yvon va appeler Galathée, tantôt entre les pages du journal de bord du navigateur. On avance dans le récit en découvrant l'histoire selon l'un ou l'autre, ou on repart en arrière pour revoir un passage sous un autre angle. Nos personnages sont plein de douceur, d'espoir.
Les phrases sont assez courtes, ce qui donne beaucoup de rythme à une histoire qui n'a pas tant d'action que ça. En effet, une fois que nos héros se sont retrouvés, tout est axé sur la découverte de l'autre, comme une longue séance d'apprivoisement. Galathée et Yvon vont faire connaissance à leur manière, et se découvrir une petite forme de routine. Malheureusement, malgré la fascination et l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, leur relation tient plus de la colocation que de la vie de couple et plus les pages défilent, plus on sent venir le dénouement tragique...

Ce conte est connu et reconnu. Que ce soit par sa version originale ou celle, plus idyllique de Disney...
Claire Carabas nous apporte une autre version. Une version avec une sirène certes éperdument amoureuse mais qui ne se laisse pas abattre. Une sirène désespérée dont la colère va apporter de la noirceur. J'a trouvé cet aspect vraiment pertinent et intéressant.

Ce que murmure la mer, c'est l'histoire d'une sirène et d'un humain, qui tombent fous amoureux et qui ne savent pas se l'avouer. C'est une histoire tragique mais si belle. Je l'ai terminée les yeux remplis de larmes et pourtant, j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteure a tourné sa fin.
Magic Mirror a, une nouvelle fois, su me charmer avec une réécriture de conte. Je suis impatiente de découvrir quelle sera leur prochaine publication.
Lien : http://ibelieveinpixiedust.b..
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Je remercie Magic Mirror de sa confiance et de l'envoi du roman en version numérique (que je me suis bien entendu empressée d'acquérir en version brochée, après lecture des premières pages…).
Comme certain(e) le savent déjà, je fais partie du Comité de lecture de la maison d'édition. Mais contrairement à Ronces Blanches et Roses Rouges que j'avais lu et évalué (très positivement !) dans sa première version, je n'ai pas eu l'occasion de lire le manuscrit de Claire Carabas. J'attendais donc cette deuxième publication avec impatience et la surprise fut belle.

Il est des livres qui vous propulsent en un battement de cils vers l'ailleurs et le merveilleux. Ce Que Murmure La Mer fait partie de ces romans-là.

Du conte au roman, entre universalité et identité

"Parfois, je monte à la surface. Tout le long du chemin, la sagesse me répète que je ne devrais pas. Ma place est sur mon trône, auprès de mes sujets, mais je ne peux pas m'empêcher de franchir la frontière. Je sais pourtant ce qu'il coûte de vouloir savoir."

Ce Que Murmure La Mer est une réécriture résolument contemporaine du conte originel dont l'auteure a su puiser l'essence pour en faire son propre miel. Réécriture magnifiée par la plume d'une étonnante et douce simplicité de Claire Carabas, entre phrases courtes et percutantes, et longues descriptions poétiques.
Si l'on y retrouve des personnages, des motifs et des couleurs de la Petite Sirène, l'intrigue et ses développements, les procédés d'écriture, les variations, l'alternance des points de vue nous permettent d'entrer directement ou presque dans les sphères intimes de Galathée et d'Yvon D'Igenvez dont on suit pas à pas les trajectoires. le passage au « Je », dès le prologue, est saisissant, crée un attachement immédiat aux personnages. J'ai eu l'impression de basculer dans une nouvelle dimension du conte, inexplorée jusqu'alors.
Dans le conte d'Hans Christian Andersen, les filles du roi de la mer peuvent, dès l'âge de quinze ans, monter à la surface de la mer. Ainsi, chacune des soeurs de la Petite Sirène raconte-t-elle ses aventures et ses découvertes du monde d'en haut. Puis, arrive enfin le jour où elle-même en fait l'expérience… Dans le roman, l'histoire est d'emblée focalisée sur la dernière fille du roi des océans. Son père lui interdit formellement de franchir les limites du royaume qui – d'après lui – est d'une telle beauté qu'il se suffit à lui-même. Mais au matin de ses dix-huit ans, n'y tenant plus, la princesse des mers quitte le cocon familial pour s'aventurer là où – selon ses propres mots – elle n'aurait pas dû…
La rencontre entre la sirène et le marin nous est contée à deux voix. le récit de Galathée et le journal (de bord ou de terre) d'Yvon – entre carnet de voyage et journal intime – se nourrissent l'un l'autre, faisant écho aux liens étroits qui unissent l'oralité et l'écrit, indissociables de la genèse et de la diffusion des contes. Cette mise en abyme, très réussie, s'inscrit pleinement dans la ligne éditoriale des éditions Magic Mirror qui ont à coeur de proposer aux lecteurs des romans dont l'enjeu dépasse largement la littérature escapiste.

Sur la forme

Comme pour le premier roman publié par la maison d'édition, on ne peut qu'admirer l'objet-livre, dont la très belle qualité donne une envie irrépressible de tourner les pages.
La couverture créée par Mina M (dont je suis une fervente admiratrice) représente Galathée – c'est le nom que lui a donné Yvon – dans son petit jardin aquatique. Ce jardin intime qu'elle a hérité de sa mère et si joliment décrit par l'auteure, qui lui permet de se ressourcer, de s'éloigner de l'agitation du royaume, du monde des apparats. S'il est une chose qu'elle appréhende de quitter en voulant rejoindre l'autre monde, c'est cet espace à la fois partie intégrante et prolongement d'elle-même.

Pour parfaire le tout, le conte originel et le premier chapitre de Ronces Blanches et Roses Rouges figurent à la fin du livre. Ainsi, pour ceux qui n'auraient pas encore découvert la première publication de la maison d'édition et l'écriture enchanteresse de Laetitia Arnould, c'est une occasion rêvée.

Une pépite !
Lien : http://lecalepindunelectrice..
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Je viens de terminer ma lecture de « Ce que murmure la mer », par Claire Carabas, Magic Mirror Éditions, roman directement inspiré du conte de la petite sirène d'Anderson. Un petit mot rapide sur la couverture : je la trouve sublime, bravo à l'illustratrice Mina M. qui a su raconter l'histoire avec la seule magie de son image.
J'ai trouvé le style de l'auteure très agréable. A la fois doux, poétique et mélancolique. J'ai bien aimé le côté moderne du monde des hommes, qui tranche avec le conte. le prince, qui ici n'en est pas un, a enfin une vrai personnalité, et même si je le déteste toujours autant, je l'ai trouvé abouti et très réaliste. La fin m'a clairement chamboulée ! Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spoiler, mais je tiens à remercier l'auteure de m'avoir permis de faire mon deuil de cette histoire. Enfant, je pleurais tellement en regardant le dessin animé que mes parents ont dû me confisquer la cassette ^^!
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Réécriture poignante de la petite sirène, qui vous fera vite oublier le Disney!
Le récit est relativement court, mais dense. On ne peut que s'attacher à Galathée qui, comme dans le conte d'Andersen, quitte son monde par amour pour celui des humains. L'auteure alterne le point de vue de la sirène avec celui du marin par le biais de son journal, ce qui participe à l'originalité de la réécriture. Mais l'amour sera-t-il plus ofrt que tout? Prévoyez un paquet de mouchoirs ;-)
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3 mots pour décrire cet ouvrage : extraordinaire, époustouflant, bluffant ! Je dis ça sans surenchère.

Rien n'est laissé de côté dans ce conte. On sent le travail énorme de l'auteure, le souci du détail, de la précision. L'écriture est poétique au point de vous donner envie de le lire à haute voix pour savourer certaines phrases. Pour vous donner un aperçu et si je ne devais en citer qu'une, ce serait celle-ci : « Les craquements infimes et le battement de l'horloge qui égrenait ses coups comme un coeur tranquille que rien n'accélère ou ne fige.«

Nous avons un prologue au début, et….. vous savez ce que je pense des prologues… mais là, il rentre directement dans le top 10 des meilleurs prologues que j'ai pu lire, et ce n'est pas peu dire.

Le récit commence comme une devinette, une présentation imagée et détaillée de la fille du roi des océans, et en le lisant je me suis rendue compte que je ne le lisais pas, je le fredonnais dans ma tête comme une mélodie, tellement la poésie des mots vous saisit. C'est brillant et bien exécuté.

Nous avons un « bestiaire marin » large et détaillé, j'ai particulièrement aimé les « poissons de trait », c'est joliment imaginé.

Les termes marins sont utilisés sur une grande partie du récit : c'est précis, c'est savant, on y comprend rien, mais c'est pas grave on vit l'aventure comme si on était sur ce bateau. Je crois que même si j'avais regardé navigation TV pendant un mois et 24 heures sur 24, je n'aurais jamais été aussi précise, ni décrit avec tant de talent l'aventure en mer. J'exagère quand je dis qu'on n'y comprend rien, les rares termes dont j'ignorais le sens, il me suffisait d'appuyer dessus pour que mon Kindle m'en offre la définition. Quand je voyais dans la définition « terme marin », j'étais soulagée de me dire que mon surnom de « dictionnaire sur pattes » avait encore du sens, puisque je n'ai butté que sur les termes marins. Parce que quand il est écrit « Je conserve trois ris de grand voile et le foc de route. », je suis un peu perdue, j'avoue. Cela dit, en aucun cas, cela n'empêche de savourer le récit. Les termes marins sont tout simplement une énorme plus-value.

J'ai trouvé intéressant d'être tour à tour dans les pensées de la sirène, puis dans les pensées de notre marin, de les sentir à la fois si proches et pourtant si loin. D'être dans leurs têtes et au plus profond de leurs coeurs, vous met en immersion totale et croyez-moi vous n'en sortirez pas indemnes. J'étais plongée au coeur de ces êtres, je ne voulais pas en sortir, j'étais eux, je vivais et ressentais tout ce qu'il pouvait éprouver : expérience intense au point d'arriver à la fin sans s'en rendre compte, et sans même y croire. La fin je ne vous en parle même pas. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais, ni ce que j'espérais, mais c'est sublime.

Claire Carabas s'est mise dans la peau de la sirène qu'elle a créée, elle a regardé ce qui l'entourait comme si elle le voyait pour la première fois du simple pan de mur à la baignoire, tous les objets de notre quotidien auxquels on ne prête pas attention avaient une toute autre dimension et c'était remarquable de sincérité.

Mon admiration s'est portée spécialement sur les sentiments intériorisés par Yvon, notre marin, et Galathée, notre sirène (puisque c'est ainsi qu'il l'a prénommée). Yvon est une sorte d'handicapé des sentiments, complètement inapte à mettre un mot sur une émotion, prisonnier de la position dans laquelle il s'est placé vis à vis de Galathée. Il est extrêmement touchant et sensible. Quant à Galathée, elle est pleine de surprise, elle déploie des efforts insoupçonnés, elle se démène. Malgré son jeune âge, elle n'est pas faible, elle ne sait juste pas comment s'y prendre pour qu'Yvon se rapproche d'elle. Elle rêve non pas qu'il l'embrasse ou lui prenne la main, non son bonheur suprême serait qu'il démêle sa chevelure (c'est la chose la plus sensuelle qui soit pour une sirène), puisque le pouvoir ou du moins l'attrait des sirènes est dans leur chevelure et dans leur voix.

L'auteure a exploré la promesse de l'espoir d'aimer dans toutes ses largeurs, être autant attiré par l'autre, par la promesse des mots, par la promesse des gestes et des regards, espérer et être brisé, toujours sur la corde sensible et la symbolique avec la falaise dans le récit était parfaitement judicieuse : ma-gni-fique !

Pour tout vous dire, je fais de mon mieux, mais ma chronique quoi que je fasse restera bien pâle et les mots ne suffiront pas pour vous décrire mon ravissement. J'étais époustouflée tout au long de ma lecture, autant émue par le conte que par ce talent d'écriture : du génie !

Claire Carabas a un talent indéniable, et une finesse d'écriture rare. Les dernières phrases du conte vous mettent K.O.

Mon seul regret : ne pas connaître le vrai prénom de la petite sirène…

Procurez-vous ce conte le plus rapidement possible, je le trouve parfait pour cette saison d'automne qui commence. Laissez la mer vous murmurer ses secrets.

Bon voyage !
Lien : https://ettoitulisquoi.fr/20..
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