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Citations sur La Bohème et mon coeur (24)

Laissez-moi, vautré sur la terre
Comme un chien blessé,
Crier, me débattre ou me taire,
Ou me tordre dans un fossé.

Je voudrais passer des journées,
Calé dans un trou
Sur mes souffrances obstinées,
Et bien goûter l’horreur de tout.

Puis, un soir de printemps agreste,
Flairer dans le vent
L’odeur d’un vieux désir qui reste,
Et me réveiller, plus fervent,

Avec le cœur du premier homme,
Dansant et marchant,
Libre, au milieu de son royaume,
Vers l’énorme soleil couchant.
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ADIEU

Si l'humble cabaret noirci,
Par la pluie et le vent d'automne
M'accueille, tu n'es plus ici...
Je souffre et l'amour m'abandonne
Je souffre affreusement
Le jour
Où tu es partie, j'appris à rire.
J'ai depuis pleuré, sans amour,
Et vécu tendrement ma vie.

Au moins garde le souvenir,
Garde mon cœur, berce ma peine !
Chéris cette tendresse ancienne
Qui voulut, blessée, en finir.

Je rirai contre une épaule,
D'autres baisers me suffiront.
Je les marquerai de mes dents,
Mais tu resteras la plus belle...
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CHANSONS AIGRES-DOUCES

L'ILLUSION


Si le ramier gonfle une aile
Chatoyante au matin clair,
Le martinet, l’hirondelle —
Flèches folles — fendent l’air.

Il s’ébroue à la lumière
Qui le moire de reflets,
Et sa chanson coutumière
A l’accent que tu voulais.

*
Mais comment t’appellerai-je,
Toi qui, dans mes bras, souris :
Duvet plus frais que la neige,
Ramier tendre ou colibri ?

Tu n’avais pour me séduire,
Que ton beau regard distrait
Et que la fleur du sourire
Qui se dérobe et… s’offrait….

p.139-140
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Vers retrouvés (1910-1923)

CIRQUE

La lumière. Ses jeux mouvants
Et stridents. La clownesse.
Le bar anglais où bois Nénesse.
Quels sont les morts et les vivants ?

Happant d'un seul coup le trapèze,
L'homme rit. Gugusse est funèbre.
Le cheval tourne lentement.
Puis l'orchestre attaquant une musique anglaise,
Détend les nerfs allègrement.

Mais, doucement : c'est le moment
Où, flamme née de la ténèbre,
Un corps bondit et rebondit
Du haut décor sur le tapis
Où les clowns gras l'avaient prédit.
La musique reprend un air qui se trémousse,
Pour la jongleuse aux deux aisselles rousses,
Pour la danseuse qui attend son tour.
Hop ! c'est la joie et le supplice !
Des corps, sans sexe, que l'on sent complices
Vont se chercher, en rompant l'équilibre,
Qu'ils rétablissent,
Au roulement prolongé du tambour…

Amour, léger et tendre amour,
Est-ce toi qu'il délivre
Du lent tourment qui croît avec mes jours ?

p.217-218
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