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sur 749 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un style tout autant sobre que poignant, Marie Cardinal livre son autobiographie suite à une grave dépression où ses pensées flirtent dangereusement de l'autre rive vers la mort. Elle entreprend une psychanalyse auprès d'un docteur qui m'a bien énervée, le cliché type du psychiatre qui ne dit mot et pose de courtes questions tout aussi clichées. L'intérêt pour Marie Cardinal dans cette psychanalyse est la force qu'elle y trouvera pour exorciser les souvenirs de son enfance. Les mots pour le dire, sont le réquisitoire des traumatismes infligés par sa mère, une mère froide, sévère, hostile qui faute d'avoir raté son avortement de Marie, s'acharnera à formater l'enfant à son image. Marie grandira blessée, amputée d'elle-même, la peur au ventre.
Dans l'exutoire du cabinet, les mots trouvent peu à peu le chemin de l'inconscience, des trauma refoulés. L'inconscience éclaire ainsi doucement la conscience et une conscience éclairée est un premier pas vers la guérison et la reconstruction.
Le potentiel intellectuel de la jeune femme est incontestable, elle perce les méandres et devient magicienne de l'espoir. Elle cerne vite et bien, comprendre sa folie, l'origine de ses maux la transforme.
Récit bouleversant qui n'est pas sans rappeler combien les misères d'une enfance peuvent amener bien des défaillances à l'âge adulte. Même si les mots du malheurs s'envolent, encore faut-il puiser dans sa prison vidée la force pour renaître de ses cendres.
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« L'oubli est la plus compliquée des serrures mais il n'est qu'une serrure, il n'est pas une gomme ou une épée, il n'efface pas, ne tue pas, il enferme. Je sais maintenant que l'esprit capte tout, classe tout, range tout et entretient tout. Tout, cela veut dire : même ce que je crois ne pas avoir vu, entendu ou senti, même ce que je crois ne pas avoir compris, même l'esprit des autres. Chaque événement aussi minuscule soit-il, aussi quotidien soit-il ‘comme par exemple de m'étirer le matin en bâillant), est catalogué, étiqueté, serré dans l'oubli mais indiqué dans la conscience par un signal souvent microscopique : une brindille d'odeur, une étincelle de couleur, un clignement de lumière, une parcelle de sensation, un éclat de mot. Et même encore moins que cela : un frôlement, un écho. Et même encore moins : un rien qui existerait. »

Récit autobiographique, ce témoignage d'une psychanalyse réussie est très impressionnant et très bien écrit. C'est une oeuvre psychologique qui décrit l'intimité d'une famille, et les personnages sont peu souvent montrés sous leurs beaux jours. L'auteure, souffrant d'une grave névrose, a mis 4 années à reconnaître la cause de ses symptômes et à décrypter le langage de son corps marqué par les traumatismes de l'enfance. Il lui a fallu 3 autres années pour réapprendre à vivre. Rien de bien drôle donc avec cette lecture, vous l'aurez compris. Ce récit bouscule, interpelle. le psychanalyste au fond de l'impasse est une ombre. Il observe une blessure à vif, une plaie béante, une douleur qui n'en finit pas de se décliner devant lui.
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Un roman vrai et un vrai roman. Bien que remanié pour les besoins de la création littéraire, le récit romancé de Marie Cardinal décrit de façon très précise et très exacte les grandes étapes d'une cure psychanalytique dans les années 50 à 60.On y trouve des éléments historiquement intéressants concernant la façon dont une cure pouvait être menée/restituée, à cette époque. On y découvre l'illustration des thèses freudiennes sur les manifestations somatiques des conflits inconscients.Surtout, on y entend une voix personnelle, vraie, impudique, très osée pour l'époque, nommant certains aspects de la vie des femmes et de la sexualité féminine. Comment la psychanalyse fut une libération et un espoir, une issue hors de la pathologie mentale et une alternative à l'usage immodéré des psychotropes, c'est ce qu'une relecture de ce livre pourrait faire entrevoir en contrepoint des attaques dont elle fait pour l'heure l'objet.
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Très bon roman autobiographique. Des passages émouvants, très durs parfois. Un très bon livre que j'ai lu avec grand intérêt. Excellent texte.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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très beau roman autobiographique dans lequel Marie Cardinal nous raconte ses souffrances et les étapes de sa psychanalyse. un témoignage bouleversant ...
Lu à sa sortie, il est toujours présent dans ma tête, je le relirai peut-être....
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Vu le petit nombre de lecteurs ayant lu cet ouvrage on devinera très vite que ce roman n'est pas un vrai plaisir à lire. Marie Cardinal nous relate une auto-biographie, sa vie à Alger avec sa mère divorcée, puis elle sera prise de folie et en sortira qu' après sept de psychanalyse avant de guérir. Cette psychanalyse nous a fait revivre chaque événement de sa vie, ses rêves, ses chauchemars, ses fantasmes, sa sexualité, sa masturbation n'étant alors qu' une gamine de dix ans.Chez son docteur chaque mot prononcé a son importance, chaque silence aussi : elle trouvera les mots pour se débarasser de cette chose horrible cette noyade perpétuelle de sang entre ses jambes, ces mots, elle les dira pour accéder à une nouvelle naissance, une nouvelle vie.
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C'est l'un des livres les plus emblématiques de ma jeunesse. Le roman autobiographique de Marie Cardinal m'avait beaucoup frappé. En effet, il illustre d'une manière très convaincante le processus psychanalytique, dans le cas d'une jeune femme névrosée.
Celle-ci souffre cruellement des séquelles de son passé, notamment de l'influence de sa mère tyrannique et incapable d'amour. Tout ça me semble authentique, plein de finesse, enrichissant sur le plan humain et intellectuel. De plus, l'auteure insiste au début sur l'un de ses symptômes, que Freud aurait nommé "hystérique": une hémorragie permanente, très gênante, directement liée à sa névrose. On est donc directement dans la lignée du père de la psychanalyse qui, à ses débuts, s'est surtout intéressé à l'hystérie (mais, on le sait, ce terme a été retiré de la nomenclature médicale moderne). De plus, la patiente obtient finalement la guérison espérée: le message du livre est donc porteur d'espoir.
A l'époque où j'ai lu "Les mots pour le dire", la cure psychanalytique était encore considérée comme la voie royale pour la guérison des névroses. Maintenant, elle est contestée par des penseurs anti-freudiens et concurrencée par des thérapies de nature différente. Pour ma part, je conserve un excellent souvenir de ce roman. Mais je devrais peut-être le relire et surtout le proposer à de jeunes lecteurs, pour en mesurer l'impact sur les nouvelles générations.
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vieux souvenir de lecture qui reste. Des mots qui se déchirent dans la tête. Qui viennent souligner des émotions, avec justesse, âpreté, dans un déferlement de violence affective. J'étais jeune au moment de la lecture de cet ouvrage et vingt après, les mots pour le dire me parle encore de la condition féminine, du combat d'une femme, d'une force, d'une sensibilité... Dans le souvenir c'était un très grand moment de lecture...
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Lu dans le cadre de mes études de psycho, il y a presque 10 ans, ce livre m'a vraiment marquée. Déstabilisant, émouvant, parfois violent, ce qui est sût c'est que le récit de l'auteur ne laisse pas indifférent. Ouvrir les esprits à l'existence des maladies psychologiques n'est pas chose facile, et ce livre permet d'y réfléchir. Quel courage de la part de l'auteur de livrer au monde son intimité avec autant de transparence et de sincérité ! et l'intimité de l'âme est certainement la plus difficile à dévoiler...
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très bon livre lu il y a une vingtaine d'années.J'ai été bouleversée à l'époque.Ce livre a laissé des traces .Je n'aurais pas eu la possibilité de le commenter à ce moment la.!!
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