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3,9

sur 742 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Les mots pour le dire » est l'autobiographie poignante de la romancière Marie Cardinal.
La narratrice qui est l'auteure elle-même souffre, somatise, son corps réagit, saigne, il déverse des hémorragies inexpliquées par la médecine.
Son propre sang devient son pire ennemi, il coule sans prévenir, dans des lieux ou bien à des moments non propices. Chaque hémorragie est une douleur morale et physique et la jeune femme désemparée par son lamentable état, sombre et frôle la folie.
Dans un moment de lucidité, elle décide de suivre une psychanalyse, une approche complètement inconnue, mais au fur et à mesure des séances les mots et les maux se lâchent, s'expriment et se révèlent... Ce mal qui la ronge va se matérialiser dans l'image de sa mère, une mère qui est certainement la cause de son calvaire !
Marquée par une mère despote, sévère, froide, la jeune femme garde en elle les stigmates d'une enfance traumatisante. Elle évoquera pendant sa thérapie, ses démons, ses peurs, ses douleurs mais surtout l'essentiel : l'absence totale d'amour d'une mère qui lui reprochera indirectement d'être née.
Témoignage percutant de la romancière où dans son cas, le rôle de la psychanalyse pour cette pathologie, s'avère être bénéfique et positive pour la reconstruction mentale du puzzle de sa vie.
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J'ai lu pour la première fois ce livre il y a une trentaine d'années. Marie Cardinal y fait le récit de la psychanalyse qu'elle a suivie pendant sept ans et des profonds changements qu'elle a produit sur sa vie, sur le plan physique comme sur le plan psychique et sur celui des relations avec son entourage. J'avais déjà apprécié ce livre à l'époque où le l'ai découvert et j'avais gardé le souvenir de certains moments forts (notamment le récit très cru des maux auxquels elle est confrontée et qui vont finalement l'amener à entamer cette analyse, et également un des moments clés où, comme elle le dit, "les portes s'entrouvrent", où les résistances commencent à lâcher). Mais le relire aujourd'hui, alors que la vie m'a conduit sur des chemins où mon équilibre s'est trouvé sérieusement menacé, s'est avéré non seulement enrichissant mais salutaire en soulevant presque à chaque page de profonds échos en moi (quand bien même ma vie n'a que peu de chose en commun avec celle de l'auteure). Marie Cardinal a trouvé le courage de nous raconter, sans fard et dans une très belle langue, tout le chemin qu'elle a parcouru depuis sa naissance biologique jusqu'à ce qu'elle appelle sa "renaissance". C'est un magnifique cadeau qu'elle nous a fait là.
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Dans ce roman autobiographique, la narratrice relate la psychanalyse qu'elle a suivie pendant sept ans, dans les années 60, et qui lui a littéralement sauvé la vie.

Souffrant depuis des années d'une grave dépression, d'angoisses et d'importantes hémorragies gynécologiques (qui s'avéreront être d'origine psychosomatique), au bord du suicide, elle trouve la force, grâce à une sorte d'ultime instinct de survie, de se lancer dans cette thérapie de la dernière chance. Si ses troubles physiques prennent fin aussitôt, presque miraculeusement, son inconscient est beaucoup plus résistant. Peu à peu, cependant, aiguillée par les (rares) questions du thérapeute, la narratrice fera tomber les barrières, jusqu'à la guérison, qu'elle considère comme une renaissance, une reconstruction d'elle-même débarrassée du poids d'un passé traumatisé, des peurs et des contraintes intégrées pendant l'enfance. Car c'est bien dans son enfance que se trouve l'origine de son mal, de ses maux : une mère autoritaire, peu aimante, frustrée, névrosée qui s'ignore, en un mot toxique, voire mortifère.

Il faudra à Marie Cardinal quatre ans d'analyse et de luttes parfois gagnantes parfois perdantes contre son inconscient pour comprendre/admettre cela, et trois années supplémentaires pour se reconstruire, à partir de ce champ de ruines, une individualité, une manière de vivre libre et s'épanouir, enfin.

Récit d'une analyse, récit d'une vie (ou de plusieurs, l'ancienne et la nouvelle), ce texte est impressionnant de courage et de sincérité. Sa lecture est éprouvante, même si on sait que l'issue sera positive, parce que chacun pourrait y trouver des échos qui résonnent plus ou moins avec son propre parcours de vie.

Mettre des mots sur les maux pour les soigner, c'est loin d'être simple et cela ne fonctionne pas pour tout le monde. Dans le cas de Marie Cardinal, les mots ont gagné, et cela lui a permis de nous livrer le récit de son combat dans ce texte magnifiquement écrit.
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Impossible pour moi de faire la critique de cette histoire tant elle m'a chamboulée. Il est des lectures dont on ne se sort pas indemne et celle-ci en fait partie. Parce que sans être atteinte des troubles de Marie Cardinal, j'ai l'impression que j'aurais pu l'écrire moi-même...
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Adolescente, j'avais tenté de lire cette histoire vécue par l'auteur, mais j'ai abandonné, pas assez mature pour avancer plus…

C'est dans ma cabine téléphonique anglaise, que j'ai retrouvé un exemplaire tout jauni.

Il me faisait de l'oeil sur ma PAL, mais il me fallait du temps pour entamer cette lecture, mes vacances arrivées, j'ai rouvert se livre avec 40 ans de
plus !

C'est le récit poignant de Marie Cardinal qui se trouve face à une crise de vie majeure. le récit d'une dépression grave avec son cortège d'angoisses, c'est l'enfer, l'autodestruction. La machine est en marche. Elle se fait du mal plus que d'autres puissent lui en faire.

Elle est une charge pour son entourage et décide avec courage pour sortir de son gouffre, de consulter un psychanalyste.

La marche est haute et le chemin est inconnu, scabreux et douloureux.

Elle va remonter le cours de sa vie, avec des mots durs, justes, crus, mais remplis de lucidité. Pour guérir elle s'interroge sans complaisance, elle va décortiquer tous ses traumatismes pour comprendre pourquoi elle en est arrivée là.

C'est dans son passé, qu'elle va retrouver face à son psychanalyste, l'enfant corsetée dans le catholicisme, avec ses principes, sa relation à sa mère toxique, empreinte de culpabilité et de responsabilités délétères depuis son plus jeune âge. Une construction sur un terreau favorable à un effondrement inévitable à l'âge adulte.

Elle prend conscience de tous ses maux pas après pas, qui vont faire sens, avec la conscience qu'elle peut s'en libérer. Il y a des tiraillements, des confrontations avec la réalité qui ne sont pas faciles à accepter et à renoncer.

Ses peurs empêchent encore son esprit de se libérer pour s'épanouir. Alors, ses rêves interrogent son inconscient et c'est avec courage et abnégation, qu'elle va découvrir des évènements douloureux, vécus dès son plus jeune âge et s'en libérer, pour vivre.

Quand on a séjourné dans la forêt sombre de la dépression, la remontée de l'abime si difficile soit elle est possible, mais il faut rencontrer les bonnes personnes et prendre le temps avec indulgence de se regarder, s'accepter et s'aimer.

Une histoire qui me touche particulièrement pour avoir été plongée dans de profondes abysses.
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Témoignage-cri d'une sincérité violente mélant autobiographie et récit d'une longue cure anaytique (elle a duré 7 ans).
Une dépression nerveuse a en effet laissé l'auteure aux prises avec de terribles déréglements et l'a conduite au bord de la folie et du suicide.
L'analyse lui permet de retracer les étapes douloureuses de sa vie : les traumatismes de son enfance, de son adolescence dans une Algérie en guerre jusqu'à l'ultime souvenir longtemps refoulé et qui sera le déclic de sa guérison.
C'est au travers des mots, en se les réappropriant, en les exorcisant qu'elle va pouvoir se retrouver elle-même et trouver le chemin de la guérison.
Un livre qui m'a beaucoup marqué.
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Lecture très touchante.
C'est le récit autobiographique de Marie CARDINAL depuis le ventre de sa mère (compréhension de cette phrase lorsque l'on parcours les pages). A l'âge adulte, elle est mariée, elle a deux enfants et elle va très mal. Elle a vu beaucoup de médecins, elle a connu l'hôpital psychiatrique et ça, elle n'en veut plus. Alors, elle pense à la psychanalyse. Cette science ne fonctionne pas chez tous mais pourquoi ne pas essayer cette possibilité pour elle ? Pendant sept années, trois fois par semaine, elle va donc rencontrer son psychanalyste.
J'ai été très surprise des détails de ses souvenirs, elle décrit ses journées avec une précision de pendule suisse. (Je pense qu'elle a dû coucher sur papier des notes) ou sinon, quelle mémoire, voir quels traumatismes !
Il est très important de prendre son temps pour lire car oui les mots sont cruciaux. J'ai vite compris la cause de ses somatisations mais je ne veux pas en dire plus pour garder l'envie de découvrir ce récit.
Je le recommande.

Lu en avril 2019 / le Livre de Poche - Le livre m'a été donné. (donc, pas de prix).
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Lu il y a 20 ans, relu ces deux derniers jours. Je ne pensais pas qu'un livre puisse autant me bouleverser, et cela deux fois de suite. Je crois que ceux qui aimeraient savoir ce qu'est une analyse devraient lire ce témoignage. La confidence y est nue, le propos abrupt parfois, l'émotion vive et multiple. Voilà bien longtemps qu'une lecture ne m'avait remuée autant!
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J'ai lu à sa sortie Les mots pour le dire de Marie Cardinal. A l'époque, je me suis jetée sur ce livre comme la misère sur le monde, espérant trouver mon salut alors que je me trouvais dans une crise existentielle aigüe. Je dois à cette lecture d'avoir trouvé mes premières clés pour entrouvrir quelques portes donnant un peu de lumière. Je l'ai lu et relu à plusieurs reprises au cours de la décennie 70, où les femmes de tous milieux sociaux tentaient de s'extraire de la gangue de principes qui les ceinturaient, comme les papillons luttent pour s'extraire péniblement de leur chrysalide.
J'ai relu récemment le roman, en partie autobiographique de Marie Cardinal. Il est connoté par une époque encore bien corsetée, du moins en apparence. de l'ouvrière à la bourgeoise. Il y avait des choses qui se faisaient et/ou étaient subies, mais dont on ne parlait surtout pas. le divorce, par exemple, un tabou.
Donc ces mots pour le dire, un tantinet datés, sont à replacer dans leur contexte d'espace-temps et conservent la trace de coutumes pas si lointaines, dont les séances chez le psy qui en effet, faisait parfois crédit à un patient qu'il estimait mal en point, l'obligation de payer faisant partie de la thérapie, dette symbolique. Marie Cardinal témoigne avec franchise d'une grande partie de son vécu, ou telle qu'elle l'a vécue et a rendu service à bien des lectrices.
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J'ai lu ce livre au moment où un ami très proche effectuait une psychanalyse.
Il nous en parlait et nous demandait une aide au moment où il vivait de grandes angoisses.
Le récit de Marie Cardinal est bouleversant et nous fait entrer dans le monde de la psychanalyse.
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