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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A la mort de sa mère, Ana, 15 ans, part vivre avec son père, qu'elle connaît peu. Il est archéologue et étudie l'occupation humaine sur les territoires de la forêt amazonienne, remettant en cause l'idée de forêt primaire. Il prouve que cette humanité existe depuis des milliers d'années, vit au rythme de la forêt, la fertilise et l'entretient, produisant cette terre noire, si parlante pour un archéologue !

Le dépaysement et le sentiment de solitude sont poussés à l'extrême pour la jeune fille, d'autant plus que les indiens ne savent pas tous parler le brésilien ! Rapidement elle va trouver ses marques et nous allons partager son quotidien d'adolescente pas si déracinée que l'on aurait pu le croire.

Pas de folklore, pas de manichéisme mais une juste relation de la vie des indiens du Xingu, leurs coutumes et leur quotidien, les rites liés au passage à la vie adulte.

La fille du chef a le même âge qu'Ana mais alors qu'elle-même n'est encore qu'une enfant, alors que Kassuri va vivre recluse une année entière avant d'être femme. Il n'y a pas de jugement dans le comportement d'Ana, c'est plutôt intéressant et agréable de découvrir qui sont réellement ces peuples d'un point de vue personnel et nous la suivons dans cette immersion.

J'ai moins apprécié la partie où elle est étudiante à Paris, ce qui me semblait une incongruité, mais satisfaite qu'elle décide de repartir dans la tribu où elle se sentait chez elle, à sa place, et découvrir les ravages du modernisme !

Un premier roman sensible et de qualité !

#Terrenoire #NetGalleyFrance

Challenge Plumes Féminines 2024
Challenge Héroïnes 2023/2024
Challenge Multi-Défis 2024
Challenge Entre Deux Thématique 2024
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J'ai déjà évoqué ma difficulté à lire de la littérature brésilienne. Je crois que ce livre marque une étape, parce que je l'ai vraiment beaucoup apprécié. Il s'agit d'un premier roman, qui joue avec la temporalité : nous suivons en effet Ana qui, après la mort de sa mère, rejoint son père archéologue dans le Xingu. Elle vivra avec lui au sein d'une tribu indienne. Avec elle, nous découvrons leur mode de vie, leurs rites, leur manière très différente de la nôtre d'appréhender le corps humain, mais aussi la nature. Certaines coutumes peuvent étonner, choquer même - et Ana de comparer la manière dont elle vit et la fille du chef vivent leur adolescence. L'une est libre de découvrir le village, la nature, l'autre vit recluse pour un an, cela fait partie du rite d'initiation pour devenir une femme. Rien pourtant de lourd ou de didactique dans ce récit : comme Ana, le lecteur est immergé dans cette tribu. Ni les uns ni les autres ne portent de jugement sur leur mode de vie mais Ana découvrira la richesse, la profondeur de leur culture, la culture que certains appellent encore des sauvages. 

Oui, nous retrouverons Ana adulte, étudiante à la Sorbonne. Nous découvrons comment elle a quitté le Xingu, coupé les ponts aussi, presque malgré elle avec son père, nous découvrons aussi comment elle renoue avec son passé, en retournant là-bas, en découvrant les ravages commis par ceux qui pensent d'abord aux profits avant de penser à la vie. Cette dernière partie m'a semblé plus brève que les précédentes, peut-être aussi parce qu'elle est davantage centrée sur les sentiments d'Ana, sur sa vie à Paris et ce sentiment d'inachevé qu'elle ressent. J'aurai aimé que les retrouvailles durent plus longtemps, que l'on voit ce qui avait changé au sein de la tribu. Ce n'est pas un reproche, cela montre simplement à quel point j'ai apprécié la lecture de ce livre. 
Un premier roman à découvrir. 
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🐆 En toute honnêteté, j'ai sélectionné ce livre par "curiosité", d'abord attirée par sa couverture puis par l'originalité de son histoire. On parle d'Ana, fille d'un archéologue travaillant au sein d'un peuple Indien d'Amazonie. On parle d'elle au présent, au passé, au futur, l'entièreté d'Ana nous est livrée jusqu'au plus profond de ses sentiments, qu'elle vit comme une adolescente puis comme une adulte. Et que de sentiments, d'émotions pures, de peur, d'appréhension, de curiosité, de tristesse et de joie !

🌿 J'ai vraiment adoré cette immersion Amazonienne complètement dépaysante, une parenthèse. Il me semblait parfois flirter entre le roman et le documentaire, puis soudain plonger dans une réflexion profonde sur la condition de l'être humain, sa construction émotionnelle et sociale.

💬 Allé, je vous livre des petits passages en vrac, pour vous faire goûter à cette jolie plume !
"Elle découvrait qu'elle aimait les maisons vides autant que les cahiers vierges, les livres non lus, les terrains vagues ; le vide permet des choses que le plein n'admet pas". Sentiment partagé 🌼
"Dire que l'humanité persiste à désigner comme primitives les sociétés égalitaires, sans stratification sociale, division du travail et pouvoir centralisé". Un véritable axe de réflexion... 🪷

🦜 Je recommande cette lecture à celles et ceux qui recherchent une lecture un peu différente, où bercés entre les chants des oiseaux et les rites d'initiation traditionnels indiens, vous serez amenés à penser, constater et ressentir un peu autrement. J'ai vraiment adoré.
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Le roman s'ouvre sur une perte de repères. C'est effectivement ce que vit Ana lorsqu'elle accompagne son père en Amazonie suite au décès brutal de sa mère. Archéologue, ce quasi inconnu étudie la terre noire, une terre très riche qui permet de comprendre le mode de vie des indiens sur des milliers d'années. Accueillie par le chef du village, Ana tente d'assimiler une culture nouvelle, très différente de la sienne. Elle s'initie aux mythes fondateurs de la tribu et aux rites d'initiation qui marquent l'entrée dans l'áge adulte. Des années plus tard, elle revient dans le Xingu et constate que la vie des indiens a bien changé...

J'ai aimé ce livre pour le constant va et vient entre deux temporalités et deux cultures : le présent et la culture indienne, le passé et la culture des blancs. Deux mondes qui ont du mal à cohabiter. Ana est le trait d'union entre eux. Avec elle on s'émerveille de la capacité des indiens à "lire" le corps de l'autre, (Grossesse, menstruations), à mesurer le temps autrement.
Le récit est organisé en courts chapitres alternant entre le présent dans le Xingu et les jours qui suivent la mort de la mère d'Anna, environ deux mois plus tôt. L'autrice a un style fluide, agréable, avec parfois des pépites comme celle-ci : "le corps de sa mère en désordre, étendu sous les couvertures endormies, inerte."
Un seul regret : la deuxième partie du livre aurait mérité d'être davantage développée. J'aurais aimé que soient abordés de façon plus approfondie des sujets comme le réchauffement climatique, l'influence de plus en plus grande du mode de vie des blancs. Les incendies sont bien présents, eux, inscrits dans la chair du père d'Ana.

En conclusion, Terre noire est un roman enrichissant, qui résonne comme un cri d'alarme. Je vous le recommande.

Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour l'envoi de ce titre, dans le cadre de Masse critique de janvier 2024.
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Que dire de ce livre sinon que c'est un véritable coup de coeur. Merci à Babelio, la masse critique et les éditions Métailié.Et surtout merci à l'autrice Rita Carelli de nous offrir (grâce à une excellente traduction de Marine Duval) ce magnifique récit, à la foi récit d'apprentissage, ouvrage anthropologique, pamphlet dénonçant les méfaits commis par l'homme blanc dans les terres occupées depuis des générations par les indigènes, ici dans le Haut Xingu brésilien.
Dans Terre Noire, on accompagne Ana, la narratrice dans sa rencontre avec une autre cosmogonie, faites de récits ou jaguars, flûtes, oiseaux chanteuses et autres Caïmans. Emmenée dans le Haut Xingu par son père archéologue suite au décès inopiné de sa mère, l'adolescente urbaine s'initie à une façon d'envisager la vie et les relations avec les non-humains qui peuplent la forêt amazonienne. Elle y apprend ce qu'est la terre noire, cette terre fertilisée par la présence de générations qui y ont laissé leurs ossements, leurs déchets, leurs vies et leurs morts. C'est cette terre noire qu'analyse le père d'Ana, archéologue, afin de prouver que cette terre est bien celle des indiens.
Avec beaucoup de douceur et une très belle plume l'autrice livre un récit semi-biographique, clairvoyant sur les menaces qui pesaient (et qui pour nombre de lieux se sont déjà abattues sur ces peuples.
Revenue quelques années après dans ce village où elle avait vécu une expérience qui la marquera à jamais, Ana retrouve ceux et celles qui l'avaient accueillie et initiée, et ne peux que constater l'évolution deamatique de la situation.
Proche du Brésil, anthropologie, férues d'autres récits du monde, ce livre ne pouvait que me plaire.

A noter que Rita Carelli est la "plume" de Ailton Krenak, dirigeant indigène, premier élu indigène à l'Académie Brésilienne des Lettres

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Merci à NetGalley et aux éditions Métaillé pour m'avoir permis de découvrir ce livre que j'avais choisi pour son résumé et pour sa couverture.
Ana va vivre dans une tribu indienne. Son récit nous montre leurs croyances, leur mode de vie, leur rapport à leur corps, et surtout à la nature et aux êtres qui la peuplent. le lecteur la suit et il est plongé dans un univers bien différent du nôtre, un milieu où règne une philosophie de vie riche et profonde.
Après ses études à la Sorbonne, Ana retourne dans le Xingu où les choses ont bien changé, où la recherche du profit a causé bien des dommages.
L'autrice a passé une partie de sa jeunesse au sein de tribus indiennes où ses parents intervenaient, son père comme cinéaste, sa mère comme anthropologue. Cela l'a forcément marquée et amenée à faire le parallèle entre notre monde de consommation et de profit et le monde des Indiens, empreint de valeurs essentielles où le respect de la nature, la place que l'homme peut y trouver, en font un monde plus « pur » et cependant joyeux. 
Un livre écrit en chapitres très courts qui alternent les temporalités, une réflexion sur les valeurs et les choix de société, un livre de nostalgie et de poésie, un excellent premier roman à découvrir.
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