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Citations sur Les Ferrailleurs, tome 3 : La ville (21)

C'était donc la vie de Londres, c'était donc la grande machine de l'Empire, je pouvais la sentir et elle sentait l'humain logé à l'étroit, elle sentait le café, le tabac, le vin, et la suie, et la sueur, aussi. Entraîné avec le troupeau, je ne pouvais pas m'arrêter. J'étais ballottée sur cette vague telle une épave au sommet de la grande décharge.
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Nous avons tous respiré la nuit, nous l'avons tous fait entrer en nous.
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Quand cesse-t-on d'être une personne, me demandais-je, et quand commence t-on à être autre chose qu'un être humain?
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Ah, les sentiments humains, quelle histoire! Quel effort insurmontable que de surveiller les moteurs, les rouages de l'amour et de la haine, les canalisations de nos pensées et de nos émotions! 
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On démolit un taudis, et le taudis renaît ailleurs.
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À côté de ces bougies, de grandes mèches de coton tressées attendaient d’être enveloppées de cire. La chaleur était étouffante, et la pièce plongée dans une lumière nocturne. Sous les grandes cuves fumantes, les flammes maintenaient constamment la cire en fusion. Sur les établis, des moules, des pieds à coulisse, des jauges, des scies à main. Tout autour, d’étranges créatures à l’aspect crasseux fabriquaient des bougies d’un blanc pur. Mais ces petits êtres étaient loin d’être blancs : leurs vêtements étaient usés jusqu’à la trame, leurs peaux, leurs bras et leurs crânes brûlés par endroits, leurs doigts rouges et à vif, et la plupart tremblaient terriblement. C’étaient les chandeliers de cette fabrique fumante de suif et de cire, c’était le tableau de la misère cachée de la fabrication de la lumière : des enfants, des fillettes pour la plupart, brûlées, crasseuses et luisantes de graisse de bougie, si bien que leur peau semblait faite de la même cire, que leurs cheveux avaient l’air de mèches à bougie attendant la flamme, prêts à s’enflammer en un rien de temps, et leur lumière, songeai-je, crépiterait bientôt.
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-... Le problème avec elles, c'est que ce sont des poupées, Irénée, elles ne sont pas vivantes.
- Que voulez-vous dire ?
- Ce sont des jouets, des joujoux, des imitations d'êtres humains, elles ne sont pas vivantes, elles sont faites à l'image des êtres humains, mais ce ne sont que des objets. C'est tout.
- Vous voulez dire qu'elle sont mortes !
- Elles n'ont jamais été vivantes, Irénée.
- Mais pourquoi quelqu'un ferait-il cela ? Assembler des morceaux pour fabriquer quelque chose qui ressemble à un être vivant, mais qui ne possède pas la vie. Quelle cruauté!
- Je doute fort que leur fabricant ait pensé à cela, je crois qu'il a dû se dire qu'elles seraient de gentilles compagnes pour un enfant, un objet avec lequel jouer.
- Jouer avec une chose morte ! s'indigna Irénée, l'air dégoûté.
- Mais, dis-je, peut-être ont-elles été beaucoup aimées.
- Et à quoi ça leur a servi ?
- À pas grand-chose, ma chère Irénée, probablement à pas grand-chose.
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- Voilà pour toi, mon p'tit gars, dis je sans cesser de le frapper. Je vais t'étriper! Les brutes, j'en ai connu assez comme ça dans ma vie! Tous les jours on m'a tyrannisée, et partout où je posais les yeux, je voyais des gens se brutaliser. J'ai vu des vieillards anéantis par de plus jeunes parce qu'ils avaient plus de muscles, j'ai vu des enfants bousculer d'autres enfants, j'ai vu la grande famille Ferrayor nous pousser dans la décharge. J'en ai ma claque, de vous tous, tout ça, c'est fini pour moi!
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Le diable est arrivé dans ma ville.
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Quelle étrange chose que la vie, et le fait d'être vivant.
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