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Citations sur Les Ferrailleurs, tome 3 : La ville (21)

-... Allez, si nous pouvons rire c'est que nous ne sommes pas encore morts.
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- Combien sont-ils ? cria quelqu'un.
- Quatre, répondit-on. Des enfants qui sont passés par les égouts. -
- Quatre, donc. Quatre enfants de Fetidborough. Ils regretteront de s'être donné cette peine.
- Certains se sont enfuis.
- Échappés ?
- Nous en avons abattu un. Je n'ai pas aimé faire ça.

C'est Molly, songeai-je, C'est Molly Porter, que tu as abattue.

- Non, agent Jones, pas des enfants. Ce ne sont pas des enfants, tu ne peux pas penser comme ça. Ce sont des cloportes, des rats. Compris ? Des rats, Jones. Dis-le, Jones : des rats.
- Des rats, Monsieur.
- Il faut les écrabouiller, Jones.
- Des rats, Monsieur, oui.
- Nous avons des ordres, nous menons une guerre, soldat, une guerre contre la crasse et la maladie.
- Oui, Monsieur, je vois ça, Monsieur, ça ne se reproduira plus, Monsieur.
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Imaginez ceci : il y a une rue dans Londres, Londres la plus grande ville du monde, cette métropole foisonnante, qui abrite plus d'âmes que n'importe quelle ville sur la planète, où tout le monde se pousse et se bouscule. Eh bien, dans cette ville surpeuplée il existe une rue vide, une rue morte, une rue déserte.
Comme si l'humanité s'achevait là.
Comme si Londres était devenu un musée, et qu'il n'y avait plus personne pour le visiter.
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Mère. Elle vient, elle vient me voir très souvent. Impossible de rester en paix avec ses constantes allées et venues, ses inquiétudes, ses pleurs, ses caresses, elle m'étouffe, elle n'arrête pas de me toucher, la tête, les joues surtout. Elle me donne d'autres noms que Benordur, Bébé elle m'appelle, ou Mon Petit Garçon. Or je n'étais pas un bébé, ces dernières années. Quand je l'étais, c'est-à dire quand j'étais un nouveau rebut, une ordure toute neuve en fait, elle m'a abandonné dans le dépotoir. Toute seule, elle a fait ça ! Elle a laissé une petite marque, une éraflure sur la boîte métallique. BENORDUR, elle a gravé d'une main tremblante. Avant de m'abandonner, elle m'a baptisé.

- Tu es partie et tu m'as laissé dans la décharge, je te le dis. C'est la vérité.
- Mon bébé, mon petit Ben... se défend-elle.

Elle ne le nie pas. Rosamund, elle s'appelle. Rose-boue, Rosaboue.

- Tu n'aurais pas dû faire ça.
- Tu m'as enfin été rendu, après toutes ces années.
- Pourquoi vous avez fait ça, Madame ?
- Mon gentil, mon grand garçon.
- Cette question, je n'ai pas arrêté de me la poser.
- Comme tu as grandi !
- Pourquoi, pourquoi ?
- Je t'en prie, BENORDUR, s'il te plaît mon petit Ben, tu me brises le cœur.
- J'aurais pu mourir.
- Oh, Ben !
- Je ne comprends pas. Je veux comprendre.
- Je ne peux pas défaire ce qui a été fait, Ben, c'est impossible.
- Mais je ne suis pas mort.
- Non, mon chéri, et j'en suis tellement heureuse.
- La décharge m'a sauvé. Mes ordures, mes déchets, mon royaume.
- C'est un miracle, Ben.
- Une benne, c'est quelque chose qui ramasse les ordures, c'est pour ça que tu m'as appelé Benordur ? J'étais ton détritus ? Tu as mis toute ta saloperie en moi, et tu as espéré que le Grand Dépotoir l'engloutirait.
- Je t'en prie, assez, assez !
- Je ne fais que m'interroger, Madame.
- Mère, je te demande de m'appeler Mère !
- Je n'étais qu'un déchet pour vous.
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- […] Toujours prisonnier du passé, hein ?
- C’est là d’où je viens.
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Nous sommes l'odeur fétide emportée par le vent, nous somme l'étrange lézarde entre les murs, nous somme la tasse tombée par terre qui se brise de son propre chef, nous sommes toutes les clés perdues, nous sommes les lattes de plancher qui craquent sans que personne les foule, nous sommes les ombres dans vos rêves, nous sommes les mauvaises pensées dont on ne peut se débarrasser, nous voici, à nous seuls, la grande famille Ferrayor des plus obscures ordures.
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Mais j'ai la photo.
De cette petite femme en train de cracher, de vomir la nuit.
De ce démon arrivé dans ma ville
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Je l'ignorais alors, mais maintenant je le sais : on ne doit pas rester piqué dans une rue encombrée à cinq heures du soir à Londres si l'on veut éviter de se faire piétiner. Les gens sortent tous en même temps des immeubles et courent dans les mêmes rues, énervés, fatigués, traversent de longues distances pour trouver au bout du chemin un petit coin de terre moins peuplés où ils pourront enfin s'assoir, reprendre leur souffle et rester tranquilles jusqu'au lendemain.
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Je suis quelqu'un de très rationnel, je ne crois pas vraiment en Dieu, à part que la religion peut s'en doute nous aider à devenir de meilleures personnes.
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Imaginez ceci : Il y a une rue dans Londres, Londres, la plus grande ville du monde, cette métropole foisonnante, qui abrite plus d'âmes que n'importe quelle ville sur la planète, où tous le monde se pousse et se bouscule. Eh bien, dans cette ville surpeuplée il existe une rue vide, une rue morte, une rue déserte.
Comme si l'humanité s'achevait là.
Comme si Londres était devenue un musée, et qu'il n'y avait plus personne pour le visiter.
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