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sur 285 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le titre est transparent : Serge est mort et on va l'enterrer. C'était un homme très modeste, habitant un mobile home et travaillant pour un EHPAD. Dans une église de village, puis dans un cimetière perdu, sa compagne est présente, de même que sa mère, sa soeur avec son mari et sa fille. Une famille de voisins, aussi : en tout, bien peu de monde. Mais, bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu. ● C'est typiquement le genre de livres que j'adore, à la fois plein de tendresse (cf. en exergue la chanson éponyme de Daniel Guichard) et surtout plein d'humour : une comédie familiale pleine de surprises qui m'a fait beaucoup rire mais aussi un peu venir les larmes aux yeux. ● le seul reproche à faire, c'est que l'émotion est parfois suscitée de façon un peu facile, surtout vers la fin. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas tous les jours qu'on a affaire à un livre aussi drôle ! C'est délicieusement léger et très bien mené. Les situations rocambolesques s'enchaînent avec vivacité et vraisemblance. En quelques touches, les personnages sont savamment brossés. ● Je ne connaissais pas cet auteur et vais lire d'autres livres de lui.
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Je n'aurais jamais cru que lire un roman qui se déroule pendant un enterrement puisse être aussi gai, drôle et émouvant !
Bien que le Serge en question soit sagement allongé dans son cercueil, l'auteur nous le rend vivant, et on à l'impression qu'il veille sur chacun des protagonistes.
Car Serge est vraiment un drôle de gars : un pauvre gars qui a tout raté dans la vie selon sa soeur, un loser pas fichu de rembourser ses dettes pour son beau-frère, un oncle original pour sa nièce, un bon pote pour son vieux copain, ex-taulard, le gentil conducteur du bus de l'EHPAD, un voisin sympa, un fils attentionné pour sa vieille mère, un amoureux maladroit mais aimant pour sa compagne….
En somme que sait-on vraiment des gens ?
Serge était un homme avec une vie très chaotique, remplie de bonnes et moins bonnes choses, mais surtout des errances et des emmerdes.
On va suivre les péripéties liées à cet enterrement pas comme les autres, et chaque personnage va apporter un élément pour mieux comprendre ce qu'était la vie de Serge, ce gars anonyme mais qui fait désormais partie de ma vie.
J'ai adoré ce roman qui m'a fait rire, qui ma émue, qui m'a étonné et qui m'a remué le coeur.
Je n'avais jamais lu de roman de cet auteur, mais je crois que je vais rattraper cette lacune rapidement.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Le Cherche-Midi pour cet envoi.
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Un roman dont le sujet ne semble pas prêter à sourire à première vue, mais oú j'ai beaucoup ri.

Chacun des présents à cet enterrement prend la parole au cours d'un chapitre pour nous expliquer ce qu'il fait là, quels étaient ses liens avec ce Serge et les préoccupations qui l'habitent au moment présent.

Puis survient un aléa qui va empêcher ce dernier adieu de se tenir comme il se devait.

Et c'est réjouissant... Un bon moment de lecture que cet enterrement !
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Serge Blondeau est mort, et les rangs de la petite église de Saône-et-Loire où a lieu son enterrement sont particulièrement clairsemés. Il faut dire que Serge n'a pas eu une vie formidable, tout au moins en apparence. Mais certaines circonstances vont rendre ces obsèques plutôt ... exceptionnelles.

J'ai dévoré "L'enterrement de Serge" en deux jours. Voici un récit formidable, drôle, plein d'humanité, de bienveillance et d'émotion, peuplé de personnages attachants. le lecteur va progressivement découvrir le véritable Serge au fur et à mesure des témoignages des différents acteurs de la cérémonie... et les belles surprises ne vont pas manquer !

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions du Cherche midi de m'avoir permis de découvrir ce roman (et cet auteur !) dans le cadre d'une récente opération Masse critique privilégiée.
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Qui a dit que les enterrements étaient forcément tristes ?

Je veux dire, hormis celui de quelqu'un que tu aimais follement, ou celui d'un gamin, franchement, à des obsèques on peut aussi très bien se marrer.

(mais loin du veuf ou des parents, car nous sommes des gens civilisés.)

L'enterrement de Serge est un enterrement qui devrait être triste.

Mort d'un cancer à un âge pas si avancé, laissant une veuve, son chien, et sa vieille maman. Une soeur, aussi. Mais c'est une connasse qui fait seulement acte de présence, attendant bravement que sa mère lui annonce qu'elle va lui filer sa maison, en Vendée je crois mais je ne suis pas sûre.

L'enterrement de Serge sera donc expéditif. Ils ne seront donc pas nombreux, dix en comptant le chien et les deux croque-morts.

Un véritable enterrement triste, ponctué par les sanglots d'Arlette, la veuve, et les soupirs de la soeur dont le nom m'échappe, qui n'attend que de pouvoir retrouver son amant.

(Ah bah oui, autant être une ordure jusqu'au bout.)

En réalité, les obsèques de Serge sont une façon de retrouver toute la famille qu'on voit peu, en général, et de découvrir quelques amis du mort.

Découvrir un morceau de sa vie, aussi. Qu'on ne connaissait pas, parce qu'il n'en parlait pas. Ou parce qu'on n'en parlait pas.

L'Enterrement de Serge est un livre plein de tendresse, pas si triste et presque drôle, malgré le thème qu'on aurait pu penser lugubre.

Chacun vivra son deuil à sa manière, les uns oublieront le mort qu'ils n'avaient du reste jamais tellement aimé, d'autres, abrutis par la douleur, prendront conscience qu'ils auront perdu et manqué des souvenirs, des joies.

Un enterrement classique, en somme.

Me voilà bien douce ce soir, toute gentillette. C'est peu commun.

La semaine dernière, cherchant tant bien que mal le sommeil, je suis tombée sur une interview de Brassens qui expliquait que son grand plaisir, c'était de se promener au cimetière du Montparnasse et d'y assister à des enterrements de gens qu'il ne connaissait pas.

Je le rejoindrai sur ce point ; j'aime bien l'ambiance des enterrements. Avec mon grand-oncle, on faisait un loto des phrases cons qui reviennent toujours, et celui qui avait coché le plus de cases avait gagné.

du genre :
- C'est toujours les meilleurs qui partent en premier…
- C'était un chic type.
- Ne pleure pas, Alain, vous vous retrouverez là-haut…
- Elle a beaucoup souffert, elle est mieux là où elle est.
- Mon pauvre vieux, j'ose pas savoir ce que tu endures…
- On est bien peu de choses, quand même…
- Quelle tragédie… si jeune…
- Comme quoi, faut profiter de la vie, elle est courte…
- Oh, faut se dire que le bon Dieu l'a rappelé à lui…

J'essaie toujours d'assister aux enterrements, si possible des gens que j'aimais peu ou pas, parce que pleurer devant tout le monde c'est pas tellement ma came.

Les enterrements des vieux sont les mieux.

Y'a pas tellement longtemps, le mois dernier je crois, mon cher papa m'avait appelée :
- Bonjour ma Galette… Tu vas comment ?
- Ça pourrait être pire. Et toi ?
- Ça va, ça va… Bon, j'ai une mauvaise nouvelle.
- Tu ne vas pas pouvoir me faire un gravlax ?

J'adore le gravlax. C'est la plus belle chose au monde. Mieux que l'entièreté de la gastronomie bretonne. Rien que ça.

- Si, pour le gravlax c'est bon. Mais Tante Renée vient de mourir.
- Renée ?
- Oui.
- Mais…
- Tu croyais qu'elle était morte il y a deux ans ?
- Bah… oui... ?
- T'inquiète, moi aussi.

Et voilà. Autant te dire que des obsèques d'une personne que tu croyais déjà morte ne sont pas si tristes. En plus il faisait beau, le bébé d'une cousine gazouillait dans l'église…

J'étais simplement triste pour mon loto-des-phrases-cons, qui est resté désespérément vide.

Mais on a eu un cortège sympa, avec cette jolie conversation, sous un soleil de février :
- Oh, après tout, j'pense que c'est mieux pour tout le monde, que Tante Renée soit partie.
- Oui, elle a rejoint Tonton Yves là-haut.
- Vingt ans qu'il est parti, lui, non ?
- Qui ? Tonton Yves ?
- Non, le Pape, abruti.
- Je crois qu'il est mort en 2001, oui.
- Putain, ça filoche…
- J'ai l'impression qu'on l'enterrait le mois dernier.
- Il était pas si vieux, en plus ?
- A peine ! Soixante-dix ans !
- Quelle tragédie… si jeune…
- Et un chic type, avec ça.

Martine qui plie son mouchoir en tissu.
- Elle va me manquer, Maman, quand même.
- Oh, tu sais, moi ça fait deux ans que je la croyais morte, donc mon deuil est fait.
- Oui, Tristan a raison, faut pas pleurer.
- Nous nous reverrons un jour ou l'autre, comme dirait Aznavour.
- C'est pas Claude François qui chante ça ?
- Mais non, c'était Thierry le Luron.

Le cortège passe la grille du cimetière. Les voix, respectueusement, s'éteignent. Mais pas pour longtemps.
- Et sinon, si on considère que ce sont les meilleurs qui partent en premier, on en pense quoi, de Renée ?
- Elle avait quel âge ?
- Elle était centenaire je crois, hein, Martine ?
- A deux ans près, oui.
- Et donc, François, tes conclusions ?
- Elle était peut-être pas si respectable…
- Sûr qu'elle était une baronne de la drogue…

Petit silence considératif. Mon oncle Michel se gratte la barbe.
- Ouais, ça se tient.

Alors, qui a dit que les enterrements étaient forcément tristes ?
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Pour compléter le résumé de l'éditeur (qui correspond au livre pour une fois), on peut dire que le retard de vingt quatre heures dans l'enterrement de Serge va bouleverser la vie de tous ceux qui participent à la cérémonie. Ils en sortiront changés, plus heureux, meilleurs. L'intrigue est très fine, les changements de point de vue bien amenés, et les personnages attachants, même les plus antipathiques au départ.
Pour autant, ce n'est pas un "feel good book", c'est un vrai roman.
Ce n'est sans doute pas un chef-d'oeuvre de la littérature, mais quand même un des meilleurs livres de la rentrée.
Et un petit prix littéraire n'aurait pas été immérité.
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L'histoire : Serge est mort (encore heureux, puisqu'on l'enterre !). Il avait 64 ans. A son enterrement, ils sont une douzaine, dont sa compagne, sa mère, sa soeur avec son mari et leur ado, la famille des voisins, et un type en fauteuil roulant. Et puis bien sûr les gars des pompes funèbres. C'est tout parce que le journal n'est pas paru avec l'avis de décès, suite à un mouvement de grève. Et bien sûr, non seulement l'ambiance familiale n'est pas à l'amour et l'eau fraiche, mais en prime l'enterrement ne va pas du tout se passer comme prévu.



Mon avis : un livre léger, bien écrit, rapidement lu, très distrayant, un vrai bon moment de détente. A chaque chapitre, nous alternons le point de vue, ce qui fait qu'on voit Serge, sa vie, son entourage et son enterrement par les yeux d'un peu tous les protagonistes, et ça dépote !! Entre la soeur infidèle et son mari obsédé par l'argent, le jeune homme des pompes funèbres qui a eu une soirée émotionnellement secouante la veille, la compagne émouvante, et tous les contretemps qui vont se présenter, il va y avoir de quoi se souvenir de l'enterrement de Serge ! Pas un livre imprérissable mais j'ai vraiment adoré me plonger dedans, faire ce bout de chemin avec ces personnages consistants, variés, avec cet humour simple qui ne se la raconte pas, ça a été un excellent moment de plaisir de lecture.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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S'il y a bien un truc que je déteste, ce sont bien les titres racoleurs.
Par exemple : « 10 bonnes raisons de prendre de la vitamine d'en hiver, la 9eme vous surprendra à coup sûr ! ».
Et tout en sachant qu'il y a 99% de chance que la 9eme raison, vraiment, ne nous surprenne pas plus qu'un train en retard, on ne peut parfois pas s'empêcher de cliquer.

J'ai vu un article qui essayait d'imaginer des titres racoleurs pour certains romans classiques.
Ces animaux parlent, vous n'en croirez pas vos yeux ! - Les Fables de la Fontaine.
Découvre sa technique pour gagner 3000 euros en restant chez lui. - L'Avare de Molière.
Il trouve sa copine morte, sa réaction va vous émouvoir. - Roméo et Juliette.

Et il est vrai que, en littérature, les titres tiennent généralement toutes leurs promesses.
Et l'Enterrement de Serge ne fait pas exception à la règle.
C'est vraiment l'histoire - et uniquement l'histoire - d'un enterrement.
Et la personne s'appelle bien Serge. Enfin pas tout à fait. Pas civilement. Mais bon le titre aurait été quand même bien moins attirant :
L'Enterrement de Serge (en fait civilement il s'appelle autrement, mais ce n'est pas vraiment important !).
Je ne suis pas une professionnelle du marketing, mais je dirai que c'est un (tantinet) long et peu vendeur.

Disons-le, un livre qui parle d'un enterrement, ce n'est pas celui qu'on a envie d'ouvrir en premier.
Surtout que bon, Serge, je ne sais pas vous, mais moi, je ne le connais même pas.
Et bien pour une fois, je dois admettre, que s'il avait eu un titre racoleur, peut-être que je vous aurais donné plus facilement envie de le lire.
« La méthode infaillible pour passer un bon moment ? Venez à l'enterrement de Serge ! ».
« J'ai économisé 890 euros en antidépresseur en… allant à un enterrement ! ».
« Vous ne croirez jamais qui était présent à l'enterrement de Serge ! ».

Si après tout cela, vous n'avez pas envie de lire ce livre,
Je dirai juste que bon, quand même, la page 174 vous surprendra 😱😱😱
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✨Alerte pépite

Vous avez besoin de lâcher de prise ? Vous cherchez un roman qui se dévore d'une traite, le sourire aux lèvres ? J'ai ce qu'il vous faut !!

🪦Comme son nom l'indique, L'enterrement de Serge, nous conte cet évènement qui, soyons honnête, sur le papier n'augure rien de très gai.
Pourtant, grâce à sa galerie de personnages hauts en couleurs et des rebondissements coquasses savamment amenés, Stéphane Carlier signe un livre drôle, tendre et jubilatoire.

❤️Gros coup de coeur pour moi, je m'astreins à ne pas vous en dévoiler davantage au risque de gâcher votre plaisir. Préparez-vous juste une plage de lecture suffisamment longue, car en ce qui me concerne, je n'ai pas su le lâcher avant la dernière page !!

Un grand merci au Cherche midi de m'avoir fait découvrir la plume de Stéphane Carlier. Quel bonheur ! Je m'en vais de ce pas chercher ses précédents romans.
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Roman choral évoquant Une Pièce montée de B. le Callet dans sa construction : les personnages du livre prennent la parole les uns après les autres, ce sont eux qui racontent ce qui se passe. C'est le point fort de ce livre remarquablement construit qui, en parallèle, dessine un portrait de plus en plus précis et attachant du Serge que l'on enterre.
On sent en ouvrant ce livre qu'on va se régaler et on n'est pas déçu, même si le troisième tiers joue plus sur l'émotion que sur l'humour et qu'on sent alors l'auteur un peu moins inspiré. Ça rebondit à la toute fin avec une révélation formidable (mais... chut)
Je mettrais ma main au feu que ce livre va rapidement devenir un film ou une pièce, et je serai alors le premier à prendre ma place. Cet auteur est le seul à me faire rire comme ça et il s'y ajoute ici une "étude de caractères" absolument irrésistible (mention spéciale à Brigitte Couchaux, la soeur de Serge, qui rêverait d'être Diane de Furstenberg mais est loin d'en avoir l'étoffe et dont ces deux jours d'obsèques vont sans doute compter parmi les pires de sa vie). On l'aura compris, j'ai beaucoup aimé et le recommande vivement en cette fin d'automne. Rien de tel pour réchauffer les coeurs.
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