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EAN : 9782266328883
224 pages
Pocket (19/10/2023)
3.84/5   258 notes
Résumé :
Dans une petite église de Saône-et-Loire, on enterre Serge Blondeau et ils ne sont pas nombreux à avoir fait le déplacement. Il y a Gilberte, sa mère, qui s’apprête à faire une annonce importante, Brigitte, sa sœur, qui compte les heures avant son retour en région parisienne, Bernard, son beau-frère, qui aimerait récupérer les quatre cents francs qu’il a prêtés au défunt en 1998, et une poignée d’autres. Il faut dire que Serge n’avait rien d’inspirant. Un homme qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (105) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 258 notes
Qui ne s'est pas demandé un jour qui serait là à notre enterrement ? Peut-on mesurer notre importance sur la paire d'yeux humides se posant sur notre caveau ?

Serge, le jour de son enterrement, ils ne seront qu'une demi douzaine. On ne peut même pas cracher ici sur ce fichu virus empêchant les gens de se retrouver une dernière fois. Pour Serge, pas de chance, c'est la grève de la poste qui est en cause. Sa mort est restée sous silence. Alors il faudra faire avec le minimum syndical, sa femme Arlette avec son yorkshire Elvis, sa mère Gilberte , sa soeur Brigitte et son mari Bernard et ma foi, les préposés des pompes funèbres. Ça ne fait pas grand monde. Et pourtant ce maigre butin de l'au-revoir vont nous en faire voir de toutes les couleurs. T'en as pensé quoi Serge de ton enterrement ?

Stéphane Carlier nous emmène dans les coulisses funéraires, la où certains s'endorment à l'église, d'autres se demandent comment récupérer quelques euros avancés au défunt, on repense à Serge. L'un le trouvait minable, d'autres pourtant l'aimait. Surtout ceux qui ont pris le temps pour lui. Serge c'était l'homme qui aimait La tendresse de Guichard, souvent incompris et pourtant si attachant.
« La Tendresse est probablement la chanson la plus triste du répertoire français. L'écouter dans un corbillard garé devant le cimetière, un lundi après-midi, sous un ciel menaçant, relève de l'exploit. Ça pourrait faire l'objet d'une épreuve olympique. »

On rit du misérabilisme de cette famille tantôt matérialiste, tantôt nombrilliste, on s'émeut de ceux qui veulent défendre la mémoire d'un mort. Puis on se rassure aussi de vivre une petite vie tranquille même dans une roulotte, même chauffeur pour vieillards parce que tant qu'il y a du bonheur, c'est sur ces petites gens que la lumière se pose.

Stéphane Carlier réussit très bien à dépeindre la médiocrité humaine dans un caveau rempli de fleurs. Avec humour, légèreté et beaucoup d'intelligence.
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Aaah Gilberte, quelle perte ! Son fils Serge est dans son cercueil, elle dans ses pensées. Sa fille Brigitte et son gendre Bernard débarquent aux obsèques. Ces deux là grande voiture, grand pavillon , grand sourire, mais à l'intérieur ça ne parle et pense qu'à l'argent, la preuve le gendre est venue récupérer de la veuve la petite somme qu'il a autrefois prêté à Serge.....

Au total douze personnes aux funérailles de celui que sa soeur considère un raté. Domicile, un mobile home, compagne, une femme de ménage et boulot, chauffeur de minibus d'un Ehpad, une honte pour la soeur qui se rêve en Diane von Fürstenberg, DVF pour les intimes, mais doit se contenter d'être Brigitte Couchoux, pouah ce nom qui ressemble à un éternuement 😁!

Le temps des obsèques qui vont s'étirer dû aux imprévus , à travers un roman choral Carlier nous plonge dans les coulisses du théâtre de la vie et de ses personnages. La mère, la soeur, la compagne, le personnel des pompes funèbres, l'ami, la nièce......chacun va nous dévoiler son intime en public ou en privé.

Malheureusement je suis déçue par ce livre, du déjà vu et déjà lu à l'humour fade et par moment grossier, pas vraiment à mon goût. Les formules de la vraie richesse dans la vie, les déclarations de Gilberte, la nièce et les réseaux sociaux , les confessions de la compagne....trop de clichés , les connotations érotiques frisant le vulgaire, la métamorphose et le revirement de la fin, même si j'adore les Happy End, ici peu convaincantes, et pour finir les personnages le Serge compris, peu attachants. Bref rien de passionnant pour moi dans ce livre.« Il faut reconnaître que la vie a un sacré sens de l'humour»nous dit Carlier,malheureusement je ne peux affirmer de même pour lui 😊!
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D'abord il y a Serge, celui qui rassemble, celui dont on découvre la vie passée, par petites touches, celui que l'auteur dévoile au fil du livre, celui autour duquel se forme cette « communauté » d'un jour, peut-être plus, celui qu'on a aimé, ou pas...

Et puis il y a Gilberte, celle qui apitoie, qui a perdu son fils, qui a des choses à dire, des choses bien intéressantes pour une partie de la famille qui arrive, qui l'entoure, certainement pas par compassion, Gilberte, proche d'Arlette, le grand amour du défunt, elle qui ressent un grand vide à présent, qui ne demandait pas la richesse, et puis il y a la soeur de Serge, son époux et leur fille Garance, dont on découvrira les préoccupations et les travers, et pour finir, on fera connaissance de Romain et Jean-Pierre, employés des pompes funèbres, membres actifs de cette communauté, et de Dédé, ami de Serge, observateur de ces gens-là, qui avec Brigitte, livrera d'intéressantes précisions sur la vie du disparu.

On s'apitoiera sur le sort de cet homme bien peu entouré à l'occasion de son dernier voyage, le journal n'ayant pas publié d'avis de décès pour cause de grève, on s'amusera du comportement des participants, on appréciera les pensées vagabondes de chacun durant la cérémonie, on sourira en vivant avec l'assemblée, quelques péripéties qui pimentent une réunion de personnes sensées montrer un certain recueillement et oublier pour quelques heures, ce qui fait leur vie et leurs soucis du moment, on abordera la phase finale de l'événement et l'après avec non pas un, mais plusieurs dénouements liés à quelques protagonistes qui prendront des chemins différents.

L'auteur, tel un photographe, nous offre une photo de groupe, et ne se contente pas de prendre une masse d'individus, il exerce son art en zoomant sur chacun, en s'arrêtant sur des comportements, en constituant un état des lieux de notre société bien représentée par ce groupe d'humains qui se côtoient et que les circonstances rassemblent, amènent à communiquer, à se tolérer, à s'entraider. Il nous offre un bel album de photos, à bien regarder si l'on souhaite observer l'évolution de chacun entre le début et la fin de ce roman capable de happer le lecteur.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Ils sont peu nombreux dans la petite église, pour rendre un dernier hommage à Serge. Sa famille proche, qui s'est déplacée plus par devoir que par affection. Par devoir, mais aussi par intérêt : Gilberte la mère de Serge a prévenu qu'elle ferait une annonce à l'issue de la cérémonie. Brigitte espère secrètement que sa mère lui léguera sa maison pour se retirer au bord de la mer dans son autre propriété. Quant à Bernard qui a dû avaler une calculette, il ne cache pas sa soif de possession, d'autant qu'il voit dans cet événement une chance de récupérer les 400 francs prêtés à Serge en 1998 !

Contre toute attente, la triste cérémonie ne se déroulera pas du tout comme prévue, et les conséquences inattendues d'une grève des fossoyeurs conduira les endeuillés à une promiscuité riche de révélations !

Ce roman malgré son contexte sombre, prête à sourire. Les personnages sont des citoyens ordinaires, riches de leurs défauts si communément répandus, envie, avarice, lâcheté, étroitesse d'esprit…Mis en valeur pour mieux être ridiculisés, ces caricatures donnent un ton léger au texte.
Ce sont les purs, les oubliés de la vie, les méprisés qui tirent leur épingle du jeu.

Comédie légère, distrayante, qui pourrait être l'objet d'un scénario pour un film bien français.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le titre est transparent : Serge est mort et on va l'enterrer. C'était un homme très modeste, habitant un mobile home et travaillant pour un EHPAD. Dans une église de village, puis dans un cimetière perdu, sa compagne est présente, de même que sa mère, sa soeur avec son mari et sa fille. Une famille de voisins, aussi : en tout, bien peu de monde. Mais, bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu. ● C'est typiquement le genre de livres que j'adore, à la fois plein de tendresse (cf. en exergue la chanson éponyme de Daniel Guichard) et surtout plein d'humour : une comédie familiale pleine de surprises qui m'a fait beaucoup rire mais aussi un peu venir les larmes aux yeux. ● le seul reproche à faire, c'est que l'émotion est parfois suscitée de façon un peu facile, surtout vers la fin. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce n'est pas tous les jours qu'on a affaire à un livre aussi drôle ! C'est délicieusement léger et très bien mené. Les situations rocambolesques s'enchaînent avec vivacité et vraisemblance. En quelques touches, les personnages sont savamment brossés. ● Je ne connaissais pas cet auteur et vais lire d'autres livres de lui.
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critiques presse (1)
LeParisienPresse
07 janvier 2022
Stéphane Carlier nous offre une nouvelle satire sociale hilarante qui se dévore d’une traite. Elle sent bon le vaudeville et est peuplée de personnages hauts en couleur et pas toujours très sympathiques.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi les riches en veulent toujours plus ? Ça ne les rendra pas immortels. Surtout qu’on le sait bien, tous les anciens braqueurs vous le diront - et ce sont des gars qui ont brassé des millions d’Euros : le blé, c’est un mensonge qu’on se raconte à soi même. La vrai richesse, on l’a en se promenant en bord de Saône au début de l’automne, en sentant le parfum du forsythia dans l’air du soir, en faisant rire ou frémir un gamin à qui on lit une histoire. C’est dans ces moments là qu’on est vraiment puissant.
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Mais bon, la vie ne marche pas comme ça. Un homme dans la force de l'âge ne peut pas dire à une famille croisée sur une aire d'autoroute Prenez moi avec vous, je suis vraiment seul et vous ne m'inspirez que de l'amour. Quand on écrit un livre, oui, on peut s'approprier la vie des autres, c'est même encouragé. Mais, dans la vie, c'est plus délicat
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La profession de croque-mort est à recommander aux personnes déprimées parce qu’être confronté chaque jour au malheur d’autrui est un moyen efficace d’échapper au sien.
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Pourquoi les riches en veulent toujours plus ? Ça ne les rendra pas immortels. Surtout qu'on le sait bien, tous les anciens braqueurs vous le diront - et ce sont des gars qui ont brassé des millions d'euros : le blé, c'est un mensonge qu'on se raconte à soi-même. La vraie richesse, on l'a en se promenant en bord de Saône au début de l'automne, en sentant le parfum du forsythia dans l'air du soir, en faisant rire ou frémir un gamin à qui on lit une histoire. C'est dans ces moments-là qu'on est vraiment puissant.
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- Vous voyez, il pensait faire de grandes choses mais ce sont les petites qui l'ont rendu heureux.
- Est-ce que ce n'est pas toujours le cas ? dit le très beau prêtre en lui pressant la main.
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Vidéo de Stéphane Carlier
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous propose deux romans garantis sans haine ni violence, deux vrais plaisirs de lecture en somme.
- Les gens de Bilbao naissent où il veulent, Maria Larrea, Grasset, 20€ - Clara lit Proust, Stéphane Carlier, Gallimard, 14,99€
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