En italien "
ragionevoli dubbi " = doutes raisonnables, fondés.
C'est plus un roman intimiste basé sur les consciences,les confiances trahies ou pas qu'un thrillers (même légal) comme on lit sur la quatrième de couverture. Une couverture que je trouve trop bavarde.
Elle nous annonce que l'avocat pressenti pour défendre un détenu, reconnaît aussitôt en lui, le jeune fasciste agissant qui a tourmenté son adolescence et dont il rêve de se venger.
La question cruciale est donc : peut-il accepter ?
Que peut_il arriver de pire à un avocat ?
Pour moi,que l'accusé soit coupable ou pas d'avoir transporté quarante kilos de cocaïne, est secondaire.
Ce qui est important,c'est la rencontre des deux hommes ,l'ambivalence des sentiments de l'avocat,ses doutes,son cheminement intérieur,tout ce qu'il pense mais ne peut exprimer.
Dans ces cas-là,comme le texte ne présente aucun des signes de ponctuation marquant des dialogues, l'auteur ajoute pour le lecteur " mais je ne le dis pas".pour écarter l'ambiguïté.
Les personnages masculins sont très présents,presque matérialisés;
La femme,aussi belle soit'elle,a moins de densité.
Difficile de quitter ce roman,mais il faut bien dormir un peu,ce que j'ai eu beaucoup de mal à réussir,tant je continuais à vivre avec les personnages.
Là où j'ai passé plus vite,ce sont sur les plaidoiries,certainement bien construites puisque
Carofiglio baigne dans le milieu judiciaire et connaît son métier.
J'en retiens qu'il ne faut pas se fier aux apparences,que ce soit dans le jugement d'une personne ou de faits constatés. Il faut éviter les conclusions simples et hâtives.