Quelquefois certains livres nous trouvent. de façon assez surprenante, on prend un livre dans les mains, comme ça, juste pour le feuilleter, mu par une sorte d'automatisme. Puis on se retrouve happé, à le dévorer d'une traite sans pouvoir s'arrêter avant la fin, trop attaché à l'histoire et aux personnages.
C'est ce qui s'est passé avec ce livre, enfin plutôt cette bande dessinée. Il était écrit que je devais la lire… pour pouvoir la partager avec vous.
Pourtant l'entrée en matière semblait compromise. Oui, j'aime les livres, m'immerger totalement dans l'histoire, dans la peau du personnage, me laisser embarquer dans sa psychologie, sa vie durant quelques heures… Cependant, hormis certains chefs d'oeuvre du genre (comme « le combat ordinaire » de Manu Larcenet – j'dis ça j'dis rien) , il faut bien avouer que le 9ème art se prête souvent difficilement à cela.
De plus, moi qui m'échine à traquer les petits bonheurs du quotidien, une BD avec pour titre « Chute Libre » sous-titrée «Carnets du gouffre », comment vous dire…. L'idée d'un tel récit a juste tendance à vouloir me faire prendre mes jambes à mon cou.
Mais là, allez savoir pourquoi, coincée dans le rayon BD d'une bibliothèque à attendre patiemment que ma fille finisse de s'extasier devant les recueils de Picsou magazine, j'ai été attirée par la couverture de BD toute noire. Intriguée, je l'ai ouverte de manière un peu reflexe, pour finalement l'engloutir en quasi-totalité, confortablement lovée dans un pouf coloré, avec plaisir et délectation.
Oui oui, vous m'avez bien lue.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser la couverture et son titre, cette BD réussit l'exploit de faire, d'un récit autobiographique traitant de la dépression, une oeuvre couvrant une palette d'émotions extrêmement diversifiée avec une histoire émouvante, quelquefois tragique, souvent drôle et surtout qui nous embarque complètement.
« Chute libre », ça parle de quoi ?
Mademoiselle Caroline (de son vrai nom Caroline CAPODANNON) , est une illustratrice, bloggeuse, auteure et dessinatrice de BD dont la particularité est de traiter, souvent sur un ton décalé et humoristique, de sujets de la vie quotidienne.
Dans cette BD sortie en 2013, elle nous raconte, de manière totalement transparente, le gouffre abyssal dans lequel elle est tombée durant 6 années où elle a vécu une dépression.
D'un thème extrêmement difficile, elle réussit à construire un récit empreint d'une sincérité et d'une authenticité absolue ainsi que d'une justesse désarmante.
L'histoire débute par une banale visite chez son médecin pour son bébé qui est malade. A la fin de la consultation, celui-ci lui assène ces quelques mots qui vont tout changer « C'est bizarre, vous ne riez plus ? ». Commence ici, pour l'auteure, la descente aux enfers. Elle craque, s'effondre, obtient une prescription d'antidépresseurs, se sent mieux, arrête brusquement et replonge encore plus bas.
Je ne vais pas vous spolier le détail de l'histoire de Mademoiselle Caroline mais, pour résumer, rien ne lui est épargné. Elle va extrêmement mal et plonge de plus en plus profondément dans la maladie dépressive. Sa vie, durant ces années, se résume à ce seul mot « TENIR » : pour son mari et pour ses 3 enfants.
Jusqu'à ce qu'une série de coïncidences assez épatantes l'amène sur la route de Christophe André qui lui conseille « LE PSY », le bon. Celui qui va lui expliquer enfin ce qui se passe réellement dans son corps et lui donner les outils pour s'en sortir et se remettre sur le chemin de la vie.
Pourquoi j'ai aimé cette BD ?
(suite....: voir lien sur mon site)
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