Citations sur Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature (126)
Outre les drames qu’elle prépare, la dialectique du « moi, je » et du « toujours plus » est irrémédiablement vouée à l’échec. Elle se fracasse tôt ou tard sur les conditions du contrat social, qui posent des limites à notre individualisme égoïste : on ne peut pas faire tout ce qui nous arrange, simplement parce que l’on en a envie ou parce que l’on en tirerait un bénéfice immédiat. Ainsi, si je croise dans la rue quelqu’un avec un téléphone portable dernier cri qui me plaît, je ne suis pas autorisé à le lui prendre. C’est contraire au droit de la propriété privée. Nos envies sont heureusement limitées par un cadre juridique et moral, pour le bien commun. Telle est d’ailleurs l’extraordinaire contradiction des ultralibéraux qui rêvent d’une compétition sans entraves et qui vénèrent dans le même temps une société de l’ordre, pourtant incompatible avec la première revendication.
En rétablissant le lien qui nous unit à toutes les autres espèces, l’antispécisme propose la définition d’un nouvel humanisme, qui ne s’entend plus comme une priorité absolue donnée à l’être humain, mais qui étend son champ d’intérêt à toutes les espèces sensibles. Il ne s’agit pas d’enlever des droits aux hommes, mais d’en accorder à de nouveaux individus. L’antispécisme revendique que nous élargissions notre sphère de considération morale. En ce sens, nous pouvons qualifier ce nouvel humanisme d’anumanisme.
Ce qu’il faut changer est simple : il convient de cesser de traiter les animaux comme des ressources, reconnaître la valeur intrinsèque de toute vie animale, et accorder à tout animal non humain sensible le statut juridique de personne non humaine.
Contrairement à l'idée communément répandue, nous ne naissons pas libres. L'existence est un long parcours pour acquérir la liberté. Celui qui a réussi sa vie est celui qui meurt affranchi.
Une société écologique est une société multiple qui permet à tous de se développer dans le respect des différences, à condition évidemment que chaque membre de la communauté respecte les règles de vie indispensables à la cohabitation.
L'agriculture est désormais déconnectée de son objectif originel : nourrir sainement l'humanité.
Ce n’est pas l’exception culturelle qui pousse la France à continuer la production et le commerce de foie gras. C’est l’exception d’humanité.
Le végétarisme et le végétalisme sont des actes éminemment politiques et révolutionnaires, qui permettent à ceux qui s'en revendiquent d'éprouver leur pouvoir d'êtres humains responsables.
Mais nous savons déjà qu’en plus de nos 98,5% de gènes communs avec le chimpanzé, nous partageons 80% de nos gènes avec la vache, 80% également avec la souris, 70% avec l’éponge de mer, et même 50% de gènes avec la mouche drosophile.
Contrairement à Pythagore, je ne refuse pas de maltraiter ou de manger un animal car je pourrais manger un de mes anciens amis. Je refuse de maltraiter cet animal car je pourrais être lui.