James rangea son Sig-Sauer SPC 2022 et se retourna vers Maéva. Elle était blafarde et semblait en état de choc. Elle avait le regard rivé sur l’ashakíí accroché à la gorge de leur assaillant, l’observant avec une attention médusée. Ses lèvres sensuelles étaient entrouvertes, elle ne semblait pas s’en rendre compte. Elle ne semblait d’ailleurs jamais réaliser à quel point elle était belle et envoûtante, quelles que soient les circonstances. Il empoigna sa mâchoire pour l’obliger à détourner son attention du sinistre spectacle pendant que l’hélicoptère se posait à quelques mètres d’eux.
James n’avait pas dit un mot, il savait qu’il n’en avait pas besoin, que ses iris hypnotiques maîtriseraient sa proie. Celle-ci avait semblé comprendre le pouvoir de son regard, et il avait craint devoir la maîtriser comme une proie ordinaire – ce qui aurait été dommage –, mais elle s’était heureusement de nouveau laissée piéger. Ses iris, uniques – d’un vert si clair qu’il semblait transparent – s’étaient abandonnés aux siens avec une facilité étourdissante.
Maéva sortait de la douche – frottant ses cheveux mouillés avec une serviette de bain en coton égyptien – lorsqu’elle entendit la musique mise en sourdine dans la pièce d’à côté. La mélodie était toute en finesse, délicate comme la corolle d’une fleur venant d’éclore, cristalline comme une fine pluie d’été, mélancolique comme la fin du jour. Maéva aimait beaucoup. Elle était étonnée que James écoute ce genre de musique instrumentale où le piano caressait amoureusement chaque note pour en faire une harmonieuse composition printanière.