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sur 1427 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Tout est blanc de désespoir
Triste certitude
Le froid et l'absence
Cet odieux silence
Blanche solitude
Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige"
Salvatore Adamo- 1964 -
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Comme un singe en hiver
classe de neige in summer !
Son sac oublié dans le véhicule
Gestion d'une crise somnambule
Entrevoir en rêve les désirs de son intérieur
Puisque dormir réveille toutes ses peurs...
Trop effacé trop craintif face à l' Adversaire
L'imaginaire l'emportera sur le trop autoritaire.
Pas de replay , de retour en arrière
Et ce sac qui joue les retardataires
Affrontements, épreuves, affaires louches
Me rappellent "Sa Majesté des Mouches"
Alimenter son imaginaire de tristes pensées
Passer avec ses roues sur un gendarme couché
si vraiment ça arrivait qui pourrait le consoler ?
Tant besoin de confiance, invitation à s'aimer
Alors qu'on nous apprend toujours à nous Méfier !


Son sac source de désespoir
Il ne rentrera plus ce soir
On se ronge les freins
Mais on restera sur sa fin
quand tu punis l'un
demande l'avis des autres...
D'autres vies que la mienne
Un chemin vers où il irait mais diable !
Un mari VRP qui vend tard, question-piège
Suite des Opérations un époux vend table
Intrigue père manant, un pèreplex 'iglace de neige...










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Nul ne guérit de son enfance, chante Jean Ferrat.

L'enfance ce n'est pas un temps de la vie. C'est un lieu où tout est démesuré. Les chaises trop hautes, les chagrins trop profonds. Les grandes personnes trop souvent incompréhensibles. Tout au long de l'existence, l'enfance vous rappelle à ses jeux d'ombre et de lumière.

L'enfance est un refuge quand c'est un sourire qui vous y invite. C'est l'antre de la terreur quand c'est le souvenir d'une larme qui coule.

Celui qui traverse l'enfance a besoin d'une main secourable pour l'accompagner dans le grand vide de l'inconnu. Quand cette main fait défaut, l'enfant sombre dans l'abîme de la solitude. Il n'aura plus de port d'attache où trouver réconfort et consolation.

La classe de neige, c'est l'histoire d'une main qui a lâché prise. C'est émouvant.
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Nicolas est en CM1, c'est un enfant mal dans sa peau à l'imaginaire morbide. Ses idées sont corsetées par une éducation particulièrement stricte, des interdits et des peurs véhiculés par ses parents. C'est son père qui le dépose à « La classe de neige », il n'est pas question de prendre de risques d'accident en autocar. Pas facile d'être à l'aise devant les copains dans ces conditions ! En plus, son père a oublié de lui donner sa valise en partant…. Nicolas est dans sa bulle et ses terreurs l'empêchent de faire partie du groupe. Une nuit il se retrouve en pyjama dans la nuit glaciale… Il sera malade et ne pourra pas participer aux activités, un enfant René a disparu dans la région…., Nicolas est perdu dans de sombres interrogations.

L'ambiance devient vite oppressante. Comme si une grosse boule noire se dirigeait inexorablement vers le chalet où les enfants résident durant le séjour à la neige. Pourtant, la maîtresse et Patrick, l'animateur, l'entourent d'attention. Et puis il partage enfin un terrible secret avec Hodkann, un camarade de classe.
On est dans l'intimité psychologique de Nicolas, un enfant qui s'isole autant qu'on l'isole Toute l'ambigüité dérangeante du livre se niche dans ce paradoxe.
Et la boule noire reste coincée au fond de la gorge à la fin du roman au moment du dénouement tragique.

Je n'ai pas vu l'adaptation cinématographique de ce roman par Claude Miller et je n'avais lu avec enthousiasme que des récits autobiographiques ou biographiques d'Emmanuel Carrère. Ce magnifique roman m'attendait dans un vide grenier ce week-end, je l'ai lu d'une traite. Il a fait de moi une lectrice définitivement conquise par le talent d'écriture et de narration d'Emmanuel Carrère.
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Qu'il est bien ficelé ce livre !
On se laisse berné par l'auteur qui petit à petit distille des éléments perturbants jusqu'à être totalement effondré à la fin.

Au départ, on suit Nicolas qui doit partir en classe de neige avec sa classe de CM1 mais on se rend compte que ce petit garçon est timide, peureux et étouffé par son père qui tient également des propos qui alimentent cette peur.

Ayant tous connu une classe de neige, ou classe verte, on se dit que ce petit Nicolas (qui n'a rien de la débrouillardise et de l'audace de celui de Goscinny) va s'y plaire en classe de neige, et puis nous aussi on en revient.
De part le trouble qui envahit se petit garçon, à s'imaginer des issues toujours fatales, à fantasmer des catastrophes, des disparitions et même des morts. D'autre part, avec le drame qui va s'y dérouler (et dont je ne dirai rien).

Emmanuel Carrère a su concrétiser le mal qui caractérise les familles en souffrance: les non-dits, les tabous. Ce que l'enfant imagine de situations ambiguës, de choses dont on ne doit pas parler.

L'enfant est un être doué d'intelligence parfois même plus que l'adulte et si son petit cerveau occulte certains gestes, certains événements notamment lorsque les proches sont impliqués (ce qu'on appelle le déni), avec l'âge de raison les éléments refont surface, un peu dans le désordre, sous d'autres traits mais tout comme cette grosse boule noire qui envahit Nicolas, tout remonte à la surface.

J'ai tout particulièrement aimé la fin parce qu'il est rare qu'un écrivain respecte autant ses lecteurs en le laissant appréhender lui-même ce qu'il s'est passé. Merci M. CARRERE.
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Nicolas a du mal à être dans l'insouciance de l'enfance, trop de choses l'inquiètent... et ces quelques semaines en classe de neige ne s'annoncent pas sous leurs meilleurs jours. Sans sa valise et toutes ses affaires, il imagine déjà les difficultés qui vont lui tomber dessus. D'ailleurs son imagination a une certaine facilité à transformer quelques événements anodins en scénarios dramatiques. A moins que... pressent-il que le drame rode déjà autour de lui ?

Un petit garçon émouvant que l'on voudrait protéger. Une atmosphère oppressante qui nous fait douter des plus aimables et une dérangeante histoire qui met la lumière sur des victimes habituellement invisibles et auxquelles, bien souvent, on ne pense pas.
Une lecture recommandable.
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Nicolas est un garçon fluet pour son âge, petit, fragile, craintif, le genre d'enfant que ses camarades ignorent ou tyrannisent sous les regards indifférents ou complices des professeurs. Pas étonnant que l'idée de partir toute une semaine en classe de neige le glace d'appréhension : toute une semaine coupé des siens, sans soutien, sans ami et sans échappatoire. Et voilà que pour couronner le tout, son père oublie de lui donner son sac en le déposant au chalet, le laissant désemparé, sans même une brosse à dents et, bien entendu, la risée de tous ses camarades. La classe de neige commence bien mal, mais le pire est à venir. Quelque chose se prépare. Quelque chose de terrible, de monstrueux, quelque chose qui guette Nicolas depuis toujours, comme un raz-de-marée en suspension au dessus d'une plage. Et ce quelque chose aura lieu maintenant, avant la fin de la semaine, Nicolas en a l'absolue certitude.

« La classe de neige » est un roman sur la peur. Pas celle grandiloquente et tapageuse des films d'horreur, non, mais la peur ordinaire, celle de tous les jours, celle qui ronge tous les petits enfants trop faibles et trop fragiles pour s'adapter à leur entourage : peur d'être rejeté, peur de faire pipi au lit, peur d'oublier ses affaires en allant en classe, peur de ne pas savoir répondre aux adultes… Durant une poignée de pages (150 à peine) le lecteur se glisse en compagnie d'Emmanuel Carrère dans la peau d'un petit garçon trop imaginatif, partage ses terreurs et ses fantasmes morbides – comme il serait doux de ne plus être une victime humiliée, mais un martyr, un de ses enfants que l'on retrouve massacrés sur le bord de la route et que chacun plaint et pleure à chaudes larmes… Carrère se révèle particulièrement doué à ce jeu d'immersion, vacillant sans cesse sur la frontière entre fantasme et drame réel et parvenant ainsi à créer, au fur et à mesure de l'avancée de son roman, une sensation de malaise et d'angoisse de plus en plus prégnante. Un excellent petit thriller psychologique, parfaitement construit et servi par une écriture incisive. Je le recommande chaleureusement !
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Comme toujours avec Carrère, une lecture perturbante et troublante.
Eprouvante même, avec cette lente chute dans l'inéluctable abordée du point de vue d'un chétif petit bonhomme de neuf ans, déposé par Papa à la classe de neige, sans affaires, sans maison, sans maman, seul, si seul, tentant d'accrocher ses derniers points d'appui jusque dans ses cauchemars, jusqu'à la dernière main qui lâche...
Et toujours cette impression d'un Carrère qui voit et dit ce qu'il y a derrière le miroir, sur la face sombre de la lune.
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Une lecture certes rapide mais coup de poing. Nicolas part en classe de neige avec sa classe mais déjà, son père refuse de le laisser monter dans le car, il préfère le conduire lui-même: comment d'emblée se faire remarquer?
Pour ne rien arranger, son père repart en oubliant le sac de son fils dans le coffre, Nicolas se retrouve sans rien.
Fragile, timide, le malaise du petit garçon est palpable. Il n'ose pas s'approcher des autres, craint les regards moqueurs.
Par l'intermédiaire des souvenirs et des rêveries du petit garçon, le lecteur découvre que la vie de ce dernier ne semble pas bien joyeuse. L'ambiance à la maison semble plutôt pesante, sa maman semble toujours effrayée, le papa mystérieux et violent...un déménagement express et inexpliqué a eu lieu l'année précédente.
La neige tombe, tout est feutré, l'horrible se produit: un enfant du village est retrouvé mort, assassiné...Et Nicolas se sent de moins en moins bien...Il a senti, pré-senti, plutôt, le malheur arriver.
Ce n'est pas une lecture légère mais elle m'a beaucoup plu. E.Carrère use beaucoup des non-dits que le lecteur comprend aisément et qui rendent la tension encore plus palpable. Tout semble calfeutré, étouffé par la neige qui tombe et cela rend la violence de l'histoire encore plus manifeste.
C'est le premier livre d'Emmanuel Carrère que je lis et ma curiosité a été piquée, je vais me pencher sur son oeuvre, si vous avez des conseils je suis preneuse!

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♫ D'où vient ta peur du néant
Tes pleurs d'enfant
Allan, Allan... ♪ ♪

Oui alors bon là ça marche pas trop, parce qu'ici le lardon s'appelle Nicolas mais sinon, tout pareil.
Des Nicolas, il en existe (en moyenne) un exemplaire par classe. Chétif, timide, renfermé sur lui-même, un trouillomètre dont l'aiguille a juré fidélité au zéro et semble bien décidée à tenir son engagement, même en parfaite santé, il a toujours l'air de couver un truc pas clair... Bref, le souffre douleur tout désigné des grandes brutes et autres amoureux du fond de la classe. Au point que pendant les récrés, on imagine Nicolas, seul dans son coin, se faire encore plus petit qu'il n'est déjà et passer son temps de pause à caresser une patte de lapin tout en priant Sainte Germaine de Pibrac qu'on ne le remarque surtout pas.

Alors quand arrive la classe de neige à laquelle il ne peut échapper, il sent venir le cauchemar avant même d'avoir enfilé ses moon-boots.
Et il ne se trompe pas de beaucoup, le cauchemar est tout autant intérieur (peur de l'énurésie dont il sait qu'il n'est toujours pas sorti, attente du retour de son père qui est parti avec son sac contenant bien sûr absolument toutes ses affaires pour cette semaine de joie et de franches rigolades, trouille du ridicule qui pourrait découler du moindre de ses faits et gestes) qu'extérieur (disparition d'enfant, suspicion, gendarmes sur les dents et, comme toujours, adultes qui ont l'air d'en savoir long mais qui ne disent rien).
Pourtant Nicolas le sait bien, lui, pourquoi les enfants disparaissent, son père lui a tout bien expliqué : on enlève une progéniture quelconque dans la rue, on la conduit jusqu'à une camionnette où des chirurgiens genre Herbert West l'attendent pour lui prélever – selon la demande du moment – un oeil, un rein, un poumon... Non seulement il est au courant mais il ne doute pas que son tour finira par venir.

Sur une idée somme toute classique, une semaine à la neige* pour une classe de primaire avec sa maîtresse et ses deux moniteurs histoire d'apprendre les rudiments du ski, Emmanuel Carrère tisse un thriller tout en retenue, jouant sur les sempiternelles peurs d'enfants, les alertes-enlèvement et les légendes urbaines sans jamais tomber ni dans le gros rouge qui tâche, ni dans le fantastique pur et dur mais au contraire referme le piège sur ses pauvres lecteurs à coup de petites touches de paranoïa et d'égarements pour finalement nous livrer une fin peut-être un peu attendue (et encore, c'est même pas dit) mais qui ne détonne pas avec le reste du récit, au contraire et nous prouve, en passant, qu'il est un formidable conteur.
Pour débuter avec Emmanuel Carrère, ce titre me semble tout désigné.


* neige à laquelle revient l'Oscar du rôle principal pour son jeu d'actrice capable de passer d'amusante à menaçante puis carrément étouffante.
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Il y a des livres comme ça qui vous marque. La classe de neige en fait assurément partie. Nicolas jeune garçon taciturne, renfermé, sur-protégé par un père qui ne craint pas de ridiculiser son fils devant tous ces camarades (en décidant de le conduire sur le lieu même de la classe). La peur d'être la risée du groupe car il a oublié son sac dans le coffre de la voiture.
Carrère installe tout les éléments qui devraient être un moment de plaisir et d'insouciance et au contraire nous plonge dans les terreurs enfantines. Les peurs de Nicolas grandissent en même temps que monte notre angoisse. D'autant plus qu'un jeune garçon à disparu du village. Emmanuel Carrère réussit de manière remarquable à nous mettre terriblement mal à l'aise vis à vis de ce gosse écrasé par ces émotions et son imagination. Ces terreurs sont impitoyablement décrites et Carrère d'une écriture magnifique réussit à nous glacer le sang. La vérité sera plus terrifiante que l'imagination de Nicolas. Un très grand roman. Prix Fémina 1995.
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