Au bout du long couloir de l'hôpital des grands brûlés, la chambre 23.
Il fait chaud, le silence est total. Dans l'unique lit, un corps qui ressemble à une momie. Fatimah plongée dans un coma artificiel dort allongée sur le dos, seule position qui lui est pour l'instant possible d'adopter, pour s'évader momentanément de son douloureux présent.
Malgré sa réticence à communiquer avec Omar, le chirurgien qui la prend en charge, Fatimah sortira peu à peu de sa torpeur épaulée par Malika, une jeune femme avec laquelle elle se lie d'amitié, Malika dont la vie de son enfant vient de lui être enlevé, tandis qu'un autre prend vie dans le ventre de Fatimah.
La femme Blessée nous brosse le portrait d'une femme détruite par calomnies, jalousie, vengeance et cruauté d'une belle famille hostile et sarcastique depuis son mariage en seconde noce avec Jalal qui ne lui prête guère d'attention. Seul l'amour de ses enfants donne un sens à sa vie jusqu'au jour fatidique où le voile de Fatimah s'enflamme. Mais s'agit-il réellement d'un accident domestique comme l'indique sa belle famille ?
Après avoir lu "
La chambre des officiers " de
Marc Dugain dont il est question des gueules cassées durant la guerre,
Marina Carrère d'Encausse nous relate le parcours des " gueules brûlées " une pratique courante au Moyen Orient pour laver l'honneur des femmes, laver l'honneur de Fatimah pour avoir éprouvé une attirance envers l'instituteur de son fils, sans jamais tromper un mari violent qu'elle a épousé sans amour, selon la coutume.
Marina Carrère d'Encausse nous fait vivre les moments intenses d'une femme bafouée, humiliée tout en nous livrant un message d'espoir et d'amour non pas pour
Une femme blessée, mais pour toutes les femmes violentées dans leur chair qui subissent chaque jour l'impensable dans la soumission d'un mari faible qui s'accorde tous les droits.
Un récit on ne peut plus poignant et toujours terriblement d'actualité.