AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 324 notes
5
35 avis
4
37 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kurdistan irakien. Fatimah, jeune maman de 4 enfants, dont un garçon décédé, est hospitalisée à l'hôpital des grands brûlés. Elle est prête à se laisser mourir ; seul le bébé qu'elle porte en elle la rattache à la vie.
Progressivement, grâce au docteur Omar, à Kamal le kiné et surtout à sa rencontre avec Malika qui vient de perdre son fils, elle reprend confiance.
Pendant ce temps, au village, dans la belle-famille de Fatimah, la vie continue comme si la jeune femme n'avait jamais existé. Seules ses deux filles aînées semblent préoccupées par son absence.
C'est à Malika, devenue son amie, que Fatimah confiera une partie de son secret...

Le hasard a voulu que je lise ce livre au moment où les talibans reprennent le pouvoir en Afghanistan. Il y aura probablement, hélas, des milliers de nouvelles Fatimah dans les villes et les villages de ce pays...
L'histoire que nous raconte Marina Carrère d'Encausse est celle de la place des femmes, dans les familles et auprès des hommes, dans ces pays où les traditions sont pesantes et où la lutte pour l'égalité des sexes est encore balbutiante, voire interdite. Si l'on y rencontre quelques hommes éclairés et bienveillants (le docteur, le kiné, l'instituteur), la cellule familiale reste dominée par les hommes et la belle-famille, la place de la femme étant réduite à la portion congrue.
Si le lecteur croit comprendre assez vite quel est le secret de Fatimah, l'auteure le détrompe en en rajoutant progressivement dans l'horreur et même la perversion, et il faut atteindre les derniers chapitres pour retrouver un peu d'espoir.
Ce livre, qui traite d'un sujet de société particulièrement difficile et source de conflits (nous avons oublié ce qu'était la condition de la femme occidentale il y a un siècle ou deux !) se lit comme un thriller. Cela tient à la qualité de l'écriture, et à la façon dont l'auteure dévoile peu à peu les secrets de l'existence de son héroïne.
L'espoir malgré le poids des traditions ?
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
Commenter  J’apprécie          611
Marina Carrère d'Encausse est la fille de l'académicienne Hélène Carrère d'Encausse. Elle est médecin et anime, avec son confrère Michel Cymes, le magazine de la santé sur France 5.
C'est son premier roman ici et pour un coup d'essai c'est un coup de maître.
L'histoire se passe à Souleymaneh, dans le Kurdistan irakien.
Une jeune femme, Fatima, est soignée pour des brûlures au troisième degré qui ont atteint particulièrement son visage.
Brûlure au kérosène.
Très vite, il s'avère que ce n'est pas un accident mais que ce serait plutôt "un crime d'honneur", pratique hélas encore répandue au Moyen-Orient: Turquie, Pakistan, Tchad et même certains pays d'Amérique latine. Une pratique d'origine babylonienne et qui aurait existé déjà avant la naissance de l'islam.
En quoi consiste cette coutume?
Il s'agit de "venger" l'honneur d'une famille si une jeune femme a un comportement jugé "indécent" ou simplement si la jeune fille veut épouser un jeune homme qui "ne convient pas". Un homme de la famille est désigné pour "laver l'honneur" de la famille, en l'occurence occire la soi-disant coupable.
Divers moyens sont utilisés mais "la vengeance au kérosène" a malheureusement le vent en poupe..
Les assassinats ne sont pas vraiment punis par la justice locale puisque les peines sont souvent légères.
Le livre de Marina Carrère d'Encausse est un douloureux témoignage sur une pratique hélas encore répandue dans certains pays.
La psychologie des personnages, les coutumes, le poids du patriarcat, l'enfermement des femmes, tout cela est magnifiquement rendu.
Commenter  J’apprécie          431
Très beau roman qui raconte l'histoire de Fatimah, femme du Kurdistan irakien.
Elle arrive grièvement brûlée à l'hôpital des grands brûlés de Souleymanieh.
Là, elle se retrouve abandonnée de sa famille.
Elle est magnifiquement soignée, opérée et entourée de beaucoup de respect.
L'auteure nous livre souvent des détails techniques de soin,mais juste ce qu'il faut.
le roman commence dans une ambiance noire mais l'amitié, la tendresse vont revenir dans la vie de Fatimah.
L'écriture est simple, belle, agréable à lire et les 2 dernières pages nous informent sur les crimes d'honneur souvent acceptés dans les pays arabes.
Commenter  J’apprécie          391
Le roman démarre très fort, cela prend aux tripes devant tant d'horreurs si bien décrites par l'auteur. A 23 ans, Fatimah arrive à l'hôpital, brûlée au 3° degré. Victime soit disant d'un accident, le personnel suspecte un nouveau crime d'honneur. Au village, personne ne parle de ce qui s'est passé et Farah, la fille aînée est obligée de refouler ses larmes et ses interrogations devant la froideur de sa grand-mère et de son père. A l'hôpital, Omar le médecin et Kamal le kiné prennent bien soin de Fatimah mais décèlent toute la souffrance de cette femme. Fatimah qui souffre le martyr résiste et s'accroche à la vie pour ses filles et surtout ce bébé en gestation, le bébé de la honte. Au fur et à mesure que le récit évolue, on ressent une certaine ouverture, un changement de cap des personnages à travers l'amitié de Malika qui devient l'amie et confidente de Fatimah. Puis peu à peu les langues se délient et l'on apprend toute la vérité.
Ce roman est un coup de coeur sur un thème difficile qui aborde les conditions de vie des femmes au Kurdistan, le crime d'honneur, le secret, le courage de ces femmes et leur force. Il y a tant de choses, d'émotions véhiculées dans un style simple et moderne. Il y a de la dureté, un ton grave mais aussi un bel espoir transmis dans la fin du roman que l'on lit presque comme un témoignage bouleversant.
Commenter  J’apprécie          205
La condition des femmes atteintes d'abord dans leur chair puis dans leur âme à cause de lois tribales ou le mâle décide, ou la loi du silence fait plus de dégât que les brûlures et les plaies..
On y voit quand même l'espoir et un regain de foi en l'humanité quand des êtres comme le docteur aide les femmes brûlées á surmonter leurs épreuves en les soignant, en leur parlant...
Le livre est poignant..
Commenter  J’apprécie          186
Une femme blessée est mon premier coup de coeur littéraire de cette année 2017. Je l'ai lu par hasard car il a été offert à ma mère alors qu'elle était hospitalisée.
Quel beau cadeau. Quelle leçon de vie, de courage, de foi en un avenir meilleur. Je suis encore sous le choc.
J'ai beaucoup aimé la manière dont Marina Carrère d'Encausse aborde ce drame des femmes brûlées vives au nom de l'honneur. Je goûte encore plus ma chance d'être née ici, en France, où même si les inégalités hommes/femmes perdurent, cela n'a rien à voir avec ce que vivent les femmes au Kurdistan irakien notamment.
En moins de 200 pages, dont j'ai beaucoup apprécié le style littéraire (voir mes citations), Marina Carrère d'Encausse nous permet de vivre, certes uniquement intellectuellement, le calvaire de Fatimah. Elle m'a fait vibrer au rythme des soins qui lui sont prodigués, elle m'a donné à voir la fierté, le courage, la colère de Fatimah et en même temps sa tendresse, son amour naissant pour un autre homme que son mari, celui qu'elle porte à ses filles. J'ai senti beaucoup d'humanité chez elle, de même que chez les soignants qui mettent tout en oeuvre pour l'aider à guérir. J'ai beaucoup apprécié le respect et l'empathie dont ils font preuve. Ils devinent que Fatimah cache un lourd secret tout en lui laissant toute la liberté pour s'en libérer, à son rythme et auprès de la personne de son choix. J'ai également ressenti beaucoup de compassion pour son mari qui fait, lui aussi, son bout de chemin à son rythme. Ce livre incarne des notions dont j'entends parler à la radio notamment : les relations familiales au sein d'un village au Kurdistan irakien, le poids des traditions, celui de la religion, l'organisation des tâches domestiques, les liens dans le couple, les enfants, l'éducation... Et même s'il s'agit d'évènements ô combien dramatiques, il est question d'amour, de tendresse et d'espoir dans ce roman.
Au final, j'en ai trouvé la lecture très enrichissante et il me semble que je conserverai l'histoire de Fatimah pendant longtemps à la fois dans ma mémoire et dans mon coeur.
Commenter  J’apprécie          151
Alors tout d'abord WOUAH : quel roman magnifique et bouleversant sur un sujet difficile qu'est le crime d'honneur que subisse de nombreuses jeunes femmes.
Fatimah vit dans le Kurdistan irakien dans la famille de son mari. Elle arrive un jour à l'hôpital de Souleymanyeh grièvement brûlée. Cet hôpital est spécialisé dans ce type de traumas qui touchent de nombreuses jeunes femmes.
Tout au long du roman, nous allons découvrir ce qui est arrivé à Fatimah et pourquoi elle se retrouve dans cetle situation.
Un très beau roman qui n'entre jamais dans la pathos. Il parle d'amour, de lutte et de force. Fatimah va lutter pour rester en vie. Son mari Jalal va aussi découvrir sa femme et sa force. Ce couple marié par arrangement, comme beaucoup va évoluer vers une relation basé sur d'autres sentiments.
Les personnages sont attachants notamment leur fille aînée, d'autres sont odieux mais peut-on leur en vouloir ? Ils ont l'esprit fermé dans leurs croyances et leur bon droit mais n'y a t-il pas non plus d'autres sentiments que l'on met pour justifier ce "crime d'honneur".
A la fin, l'auteur nous parle de ces crimes qui touchent souvent des jeunes filles innocentes (tuées à cause de la rumeur..) dans différents pays. Cette tradition remonte loin et n'à rien à voir avec les religions.
Commenter  J’apprécie          110
Ce premier roman de Marina Carrère d'Encausse est le 3ème d'elle que je lis après "Une femme entre deux mondes", magnifique portrait de la relation de deux femmes qui m'avait particulièrement touchée et "Les enfants du secret", une incursion peu réussie dans le domaine du polar.
L'auteure situe son récit dans le Kurdistan irakien; Fatimah, 23 ans, mariée de force à Jalal, a 3 petites filles qu'elle aime plus que tout et a perdu un petit garçon, tué accidentellement. Elle vit dans sa belle-famille où elle n'est que supportée. Un jour, elle est admise à l'hôpital de Souleymanieh, brûlée au 3ème degré sur la moitié du corps. Marina Carrère d'Encausse nous décrit avec beaucoup d'émotion et d'empathie, la très lente reconstruction physique et morale de Fatimah aidée par les médecins, une amie proche et la pensée de ses enfants pendant que sa belle-famille essaie de gommer son existence en ne parlant plus d'elle à ses filles.
Ce roman est un réquisitoire poignant contre
* les crimes d'honneur ou plutôt d'horreur qui prennent pour cible des jeunes filles ou des femmes à qui l'on prête un comportement supposé qui mettrait en danger l'honneur de la famille; un homme de cette famille est chargé de laver l'honneur en assassinant l'impure. Il sera célébré comme un héros.
* les mariages forcés ou arrangés où de très jeunes filles sont souvent mariées à des hommes plus âgés qu'elles dont elles deviennent des esclaves ou à des veufs pour élever leurs enfants
* la place de la femme qui ne quitte son père que pour tomber sous la férule de son mari mais surtout de sa belle-famille pour laquelle elle reste une étrangère, corvéable à merci, à laquelle on réclame des fils.
* contre la perpétuation de l'asservissement par les femmes elles-mêmes, mères et grands-mères; comme dans "Le silence d'Isra" sur le destin de jeunes palestiniennes ou "Les impatientes" sur celui de jeunes filles du Sahel, la mère et la grand-mère ne défendent pas leurs filles et petites-filles ayant intégré les codes qu'une société patriarcale leur impose afin de survivre.
Ce roman est une fiction mais qui touche au coeur car on sait que des milliers de femmes, dans le monde, subissent un destin insupportable. Il le rend plus tangible, presque plus réel qu'un reportage ou un article de journal. Je vais attendre un peu avant de me lancer dans la lecture de"Que sur toi se lamente le tigre" qui m'attend dans ma PAL, le temps de respirer, de calmer les émotions que ce roman a déclenchées en moi.
Commenter  J’apprécie          102
Un roman fort, magnifiquement écrit, brutal, court mais indispensable. Il m'a fait ouvrir les yeux sur une réalité que je connaissais théoriquement mais dont je n'avais pas réellement conscience.
Cette histoire, profondément humaine, reste aussi un signe d'espoir et de résilience malgré la barbarie et la situation tristement encore actuelle de nombreuses femmes et de fillettes de part le monde.
Le message de sensibilisation est parfaitement passé, sans faux bon-sentiments ni voyeurisme. le ton est d'une justesse parfaite.
A lire pour ouvrir les yeux, pour mieux savoir mais aussi pour la très belle plume de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          80
Fatimah est une jeune femme mais surtout une très grande brûlée, dans son pays il n'est pas rare que des femmes arrivent dans cet état à l'hôpital. Et ce ne sont pas toujours des accidents ...

Le décor est planté, le lecteur va vivre au côté de Fatimah, va souffrir avec elle et surtout essayer de comprendre ce qui lui est arrivé. Les descriptions ne nous sont pas épargnées mais sans en rajouter, simplement pour comprendre dans quel état elle se trouve.

Le séjour à l'hôpital alterne avec la vie au village, la vie dans la maison de Fatimah. Et surtout la vie d'une petite fille de huit ans en plein désarroi à qui on ne dit rien.
"La vie s'est si bien réorganisée ces deux derniers mois que c'est comme si Fatimah n'avait jamais existé. A aucun moment l'absente n'est mentionnée." p.52
Farah n'en peut plus d'attendre sa maman, de ne pas savoir si elle est vivante ou morte, si elle va revenir ou pas.

Quelle histoire bouleversante ! J'ai eu le coeur serré tout au long de ma lecture et pourtant j'ai adoré ce livre. Il est bien écrit et les 192 pages se dévorent d'autant plus vite qu'on ne peut abandonner Fatimah et Farah.

On veut que Fatimah s'en sorte mais quel sera son avenir ? va-t-elle réussir à confier son secret ?  s'en décharger pour revenir à la vie ? 

L'auteur a écrit un livre magnifique à partir de cette situation plus que terrible et horrible ! Une belle réussite et un gros coup de coeur pour moi.
Lien : http://www.pagesdelecturedes..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (644) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}