Une fille. Une qui passera les cinq étapes obligées de la vie d’une femme avec brio : fille à claques, femme à gifles, mère à migraine pas ce soir chéri, maîtresse à poigne et grand-mère indestructible et acariâtre, à faire devenir chèvre jusqu’à sa dernière infirmière au centre de gérontologie. Jusqu’au bout. Un boucan.
Deux entrées plus loin, Léo a eu du mal à pénétrer dans le hall. L’odeur. Il a imaginé aller chercher l’arbre magique au citron qui pend au rétroviseur de sa bagnole. Il a laissé tomber cette idée. Même en se fourrant l’arbre magique dans les narines, ça n’aurait pas suffi.
Ce mec est un canon. Il aurait pu lui faire penser à un astucieux mélange entre Marlon Brando et Paul Newman à vingt ans, mais Félix ne connaît ni l’un, ni l’autre. Elle reporte son imaginaire sur un mix de Patrick Fiori et de Ricky Martin, en blond. Chacun ses références.
— Wohouhohouho.... Toil, la braise de ma vie... Hoooo un seul de tes regards m'anéantit... Hoooo taride vestige, ta déclaration d'emballage...
— Ti'es trop con, Fati'. Ti'as rien capté aux paroles. Alvina, elle chante : "Ta déclaration sans embages".
— Vé-là, elle ! Je m'en cague de tes paroles. C'est juste pour chanter que je chante... Wouhoooo...
— Ça, j'ai bien compris que c'est juste pour chanter que tu chantes !
— Woooohouho... taride vestige...
— Attends, Fati' ! Alvina Stuart, elle chante : "torride vestige..." Je vais te les copier, les paroles d'Alvina, comme ça on pourra chanter en chœur toutes les deux (...).