Il y a des livres dont on a attend la sortie avec impatience et que malgré tout on ne lit pas tout de suite pour la simple et bonne raison qu'on sait qu'ils font partie de ces ouvrages qui nécessitent le bon moment, celui où l'on sera pleinement à notre lecture et où l'on pourra profiter à fond de tout ce que le roman en question a à nous offrir. C'est le cas du nouveau roman de
Lucie CastelLa guerre des papilles qui a patiemment attendu que je sois en vacances pour que je puisse enfin le déguster comme une bonne pâtisserie.
Après avoir perdu son travail, son amoureux et sa meilleure amie, voici Catalina de retour en Corse pour l'enterrement de son grand-père. Un grand-père qu'elle n'avait plus vu depuis des années mais qui lui a léguer un local. L'occasion pour la jeune femme de repartir de zéro et de bâtir à nouveau son rêve de pâtisserie dans le village qui l'a vue naître. Sauf qu'une lutte ancestrale oppose sa famille à celle des Castellane. Et que Lucas Castelli dont la chocolaterie est installée juste en face est bien décidée à poursuivre les traditions coûte que coûte et à faire la guerre à Catalina.
J'avais vraiment hâte de lire ce livre, d'abord parce que j'avais adoré les ouvrages précédents de
Lucie Castel. Mais aussi parce que cette nouvelle romance se passe en Corse, une île que je connais bien, ce qui a rendu ma lecture encore plus divertissante. Notamment parce que j'ai lu tous les dialogues ou presque dans ma tête avec l'accent Corse, ce qui croyait moi, rend tout beaucoup plus drôle.
Parce que la première qualité de ce livre c'est qu'il est franchement hilarant. En partie grâce aux très nombreux dialogues entre des personnages tous plus loufoques les uns que les autres. En partie également grâce aux situations extrêmes dans lesquelles les Corses sont capables de se mettre sous couverts de vieilles querelles, d'honneur et de trafic d'influence.
Lucie Castel grossit juste assez le trait de cet habitude purement typique pour que cela soit totalement crédible sans jamais tomber dans le cliché.
Comme je l'ai dit un peu plus haut, l'humour de ce livre est en partie dû à ses personnages. À commencer par les deux personnages principaux : Catalina, qui malgré ses émotions à fleur de peau sait faire preuve d'un très bon sens de la répartie quand cela s'avère nécessaire, et Lucas, qui manie l'ironie et le sarcasme aussi bien qu'il sait faire le chocolat, c'est à dire à la perfection.
Mais le reste des personnages n'est pas en reste non plus. On remercie aussi Ursula, l'assistante un tantinet gourde de Lucas ;
Marc-Antoine, le cousin un peu gauche de Catalina ; la mère de Lucas et la grand-mère de Catalina, presque aussi flippantes l'une que l'autre ; et Dom le frère de Lucas. Tout ce beau monde participe à créer situations et dialogues improbables pour notre plus grand plaisir. Mention spéciale à la scène de la demande d'inscription au concours de pâtisserie qui m'a valu un fou rire mémorable.
Cependant
Lucie Castel ne nous propose pas seulement une romance qui sent bon l'humour et le sucre. Enrobé dans toute cette douceur se glissent des sujets difficiles comme ceux des secrets familiaux, des héritages parfois pesants et celui, plus triste encore, du combat de nombreuses femmes pour devenir mères, un combat douloureux, terriblement épuisant physiquement et nerveusement, et qui peut parfois briser des couples en plus d'espoirs et de projets de vie. C'est un sujet qui n'est pas souvent évoqué dans la littérature de romance, bien qu'il touche de très nombreux couples et de très nombreuses femmes.
Avec ce nouveau roman
Lucie Castel nous livre donc une romance aussi bien équilibrée qu'une pâtisserie, à la fois sucrée et un peu amer. Et comme une pâtisserie, elle nous apporte une joie immense, un instant de pure délice qui nous remplit le coeur de joie. Quant aux recettes expérimentées par Catalina dans ce roman, promis je tenterai un jour de les faire moi aussi
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