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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La répétition est un roman qui peut sembler d'un abord difficile. Eleanor Catton joue avec la temporalité et mêle mise en scène théâtrale et fiction pour mieux mettre en péril les codes du genre. Elle le fait avec brio, et c'est avec peine que j'ai cerné, lorsque j'ai commencé ma lecture, ce qui était fiction et ce qui était métadiscours sur le théâtre.
Les chapitres alternent, précédés d'un jour de la semaine ou d'un mois, et c'est grâce à cette indication temporelle parfois floue que le lecteur peut se repérer dans cette construction narrative complexe.
L'auteure propose une réflexion double sur l'adolescence, d'un côté, et sur le jeu du comédien et la mise en scène de théâtre de l'autre. C'est brillant, savamment construit et furieusement intriguant ! Ses personnages adolescents incarnent cette période délicate avec autant de consistance que de vrais adolescents. Mais où commence le jeu des comédiens et où s'arrête la plume d'Eleanor Catton ?
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas été tant malmenée, secouée, mise en doute par la temporalité, ou plutôt l'absence de temporalité, dans un roman. Ma dernière expérience remonte à ma lecture de L'apprentissage de la ville de Luc Dietrich. La répétition est une lecture riche, qui se mérite, qui reste en tête par sa construction en chapitres alternés entre vraie fiction et fausse fiction. Une petite pépite !
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Ce roman est à la fois un exercice de style et une source de réflexion autour de la véracité, de la vérité, de la notion de réalité.
Côté exercice, outre la plume précise et fluide dont elle fait usage, Eleanor Catton tisse à la perfection les fils de trois narrations (au moins) : l'histoire d'une lycéenne qui a subi des abus de la part d'un prof de musique ; le déroulement d'une année d'enseignement dans un institut de théâtre ; les scènes d'une pièce créée par les étudiants de cet établissement.
Mais le roman se complexifie quand les acteurs en herbe décide de monter leur spectacle autour d'un fait divers lu dans le journal : l'histoire d'une lycéenne qui a subi des abus de la part d'un prof de musique. On apprend aussi que l'institut de théâtre occupe des bâtiments voisins de ceux de l'école de musique où se sont déroulés les agissements du prof libidineux. On voit les apprentis musiciennes croiser les étudiants en théâtre. On assiste à des cours de saxophone pendant lesquelles les filles passent moins de temps à jouer qu'à parler avec leur enseignante. Parler de leur vie, parfois très intimement ; parler, aussi de cette lycéenne, soeur de l'une, condisciple d'une autre au lycée de la ville...
Et quand les musiciennes commencent à entrer dans l'institut de théâtre, quand les éclairages commencent à changer au fil d'une leçon de saxo pour simuler l'intérieur d'un bar ou d'une voiture, quand le père de l'un des acteurs devient un personnage, quand les saxophonistes débutantes se mettent à jouer le rôle de certains adultes de leur entourage... la confusion s'intensifie.
Résumé ainsi, ce roman peut sembler impossible à suivre (et encore, je n'ai pas parlé du fait que les chapitres à l'institut sont étiquetés par des noms de mois, tandis que les parties à l'école de musique portent des noms de jours ... et que les uns comme les autres arrivent dans le désordre le plus total).
Pourtant, et c'est ce qui rend le talent d'Eleanor Catton admirable, l'intrigue suit un déroulement tout à fait clair, les évènements s'enchaînent, la tension monte malgré le mélange des histoires et les flash-backs (mais ne serait-ce pas plutôt des flash forward? Allez savoir !)
Et c'est là que l'on mesure toute la richesse des sujets sur lesquels l'autrice souhaite nous conduire à réfléchir : Qu'est-ce que la réalité, la vérité, la véracité? Quelle importance recouvre tel ou tel acte, telle transgression, voire la mort d'une personne, suivant que ces évènements font partie de la vraie vie, d'une histoire racontée, d'une histoire jouée sur scène ? Mais qu'est-ce que la vraie vie ? Et comment la différencier d'une scène écrite ou jouée ? Et comment un acteur ou une actrice doivent-ils rendre cette scène ? En puisant dans leur propre existence, leurs propres qualités, ou en devenant quelqu'un d'autre? Et comment raconter (ou jouer) une histoire "inspirée de faits réels" ? Car de toute façon qu'est-ce que la réalité, la vérité, la véracité?
Et qui croire quand bruissent les rumeurs ? Et quand elles diffèrent de la version exposée par la lycéenne amoureuse de son prof de musique ? A-t-elle vraiment subi un viol ? Ou construit une vraie histoire d'amour ? En rajoute-t-elle ou minimise-t-elle ? Est-elle dans le mensonge, l'embellissement ou le déni ? Laquelle de ces manières de maquiller la réalité a-t-elle choisi ? Et qui pourra le dire, de toute façon ? Qui dit la vérité ? Qui ment ? Les victimes? Les témoins? Les voisins du cousin de la boulangère qui ont entendu dire que... ? Les acteurs ?
De toute façon, ce n'est qu'un roman ; et qu'est-ce qu'un roman, sinon un tissu de mensonges ? Parfois inspiré de faits réels.
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Dans un lycée de filles, une élève de terminale est abusée (ou pas?) par son professeur de musique. Elle est encore mineure, et la découverte de cette relation met le lycée en émoi : cellules de crises, séances collectives avec le psychologue du lycée, mais surtout révélateur de toutes les interrogations adolescentes sur le tabou absolu, la sexualité. En parallèle, une nouvelle année commence à l'institut d'Art dramatique, durant laquelle les élèves de première année doivent monter une pièce de fin d'année. Ils choisissent pour provoquer, un fait divers local : le viol d'une lycéenne par son professeur de musique…

Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2011/09/chronique-livre-la-repetition/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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