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Citations sur Poèmes (41)

IONIENS

Nous avons brisé leurs statues,
nous les avons chassés de leurs temples,
mais point ne sont morts, pour cela, les dieux.
Ô terre d’Ionie, c’est toi qu’ils aiment encore
c’est toi dont leurs âmes se souviennent.
Quand se lève, sur toi, un matin d’août,
un frisson de leur vie traverse ton atmosphère
et parfois, éthérée, une forme d’éphèbe, imprécise,
passe, d’une foulée rapide, sur tes collines.

(p. 49 - traduction de Ange S. Vlachos)
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CIERGES

Les jours de l’avenir se tiennent devant nous
comme une rangée de petits cierges allumés, –
petits cierges dorés, chauds et lumineux.

Les jours passés restent en arrière,
morne rangée de cierges éteints ;
les plus proches fument encore,
cierges froids, fondus et courbés.

Je ne veux pas les voir ; leur aspect m’attriste
et m’attriste aussi le souvenir de leur clarté.
Je regarde devant moi mes cierges allumés.

Je ne veux pas me retourner, ne pas voir avec effroi
combien vite s’allonge la ligne sombre
combien vite augmentent les cierges éteints.

(p. 26 - traduction de Ange S. Vlachos)
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Ithaque

Quand tu partiras pour Ithaque,
souhaite que le chemin soit long,
riche en péripéties et en expériences.

Ne crains ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni la colère de Neptune.
Tu ne verras rien de pareil sur ta route si tes pensées restent hautes, s
i ton corps et ton âme ne se laissent effleurer
que par des émotions sans bassesse.

Tu ne rencontreras ni les Lestrygons, ni les Cyclopes,
ni le farouche Neptune,
si tu ne les portes pas en toi-même,
si ton cœur ne les dresse pas devant toi.

Souhaite que le chemin soit long,
que nombreux soient les matins d’été,
où (avec quelles délices !) tu pénètreras
dans des ports vus pour la première fois.

Fais escale à des comptoirs phéniciens,
et acquiers de belles marchandises :
nacre et corail, ambre et ébène,
et mille sortes d’entêtants parfums.
Acquiers le plus possible de ces entêtants parfums.

Visite de nombreuses cités égyptiennes,
et instruis-toi avidement auprès de leurs sages.
Garde sans cesse Ithaque présente à ton esprit.
Ton but final est d’y parvenir,

mais n’écourte pas ton voyage :
mieux vaut qu’il dure de longues années,
et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta vieillesse,
riche de tout ce que tu as gagné en chemin,
sans attendre qu’Ithaque t’enrichisse.

Ithaque t’a donné le beau voyage :
sans elle, tu ne te serais pas mis en route.
Elle n’a plus rien d’autre à te donner.

Même si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t’a pas trompé.
Sage comme tu l’es devenu à la suite de tant d’expériences,
tu as enfin compris ce que signifient les Ithaques.
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APPORTS

Je reste à rêver… Mon apport à l’art est fait de sensations et de désirs… Quelques visages ou lignes entrevues, vagues mémoires d’amours inachevées… Mieux vaut m’abandonner à l’art. Il sait façonner une certaine forme de beauté, complétant la vie de manière presque imperceptible, combinant les impressions, combinant les jours…

(Traduction Marguerite Yourcenar / Constantin Dimaras)
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À L’ÉGLISE
J’aime l’église, ses bannières, l’argent de ses vases sacrés, ses candélabres, ses lumières, ses icônes et son ambon.
Quand j’entre dans une église grecque, avec ses parfums d’encens, ses voix et ses chœurs liturgiques, la belle prestance de ses prêtres aux chasubles étincelantes et le rythme grave de chacun de leurs gestes, ma pensée se retourne vers les grandeurs de notre race, vers notre glorieuse époque byzantine.

(traduction Marguerite Yourcenar / Constantin Dimaras)
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REVIENS

Reviens souvent et saisis-moi,
sensation chère, reviens et saisis-moi –
quand s’éveille la mémoire de la chair
et qu’un désir passé tressaille dans mon sang :
quand les lèvres et la peau se souviennent
et que les mains sentent comme si elles touchaient à nouveau.

Reviens, souvent, et saisis-moi la nuit
quand les lèvres et la peau se souviennent…

(p. 56 - traduction de Ange S. Vlachos)
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LES MURS

Sans précaution, sans pitié, sans pudeur
On a bâti autour de moi de grandes et hautes murailles.

Et maintenant je me trouve ici et je me désespère.
Je ne pense à rien d’autre ; cela ronge mon esprit.

Car j’avais bien des choses à faire, dehors.
Ah, quand on bâtissait les murs comment n’ai-je rien compris ?

Mais je n’ai jamais entendu de maçons ou de bruits.
On m’a exclu du monde imperceptiblement.

(p. 35 - traduction de Ange S. Vlachos)
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TROYENS

Nos efforts, à nous, malheureux,
nos efforts sont comme ceux des Troyens.
Nous parvenons à quelque chose
nous nous ressaisissons un peu
et commençons à prendre courage et avoir bon espoir.

Mais toujours quelque chose surgit et nous arrête.
Achille surgit au bord du fossé, devant nous
et nous terrifie par de grands cris. –

Nos efforts sont comme ceux des Troyens.
Nous croyons qu’avec résolution et audace
nous changerons le sort défavorable
et nous restons dehors pour combattre.

Mais quand vient la grande crise
notre audace et notre résolution nous abandonnent
notre âme se trouble, elle est paralysée
et nous courons tout autour des murailles
cherchant le salut dans la fuite.

Mais notre chute est certaine. Là-haut
sur les créneaux, commencent déjà des pleurs.
Des souvenirs de notre vie, des sentiments pleurent.
Priam, Hécube pleurent amèrement sur nous.

(p. 32 - traduction de Ange S. Vlachos)
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La satrapie

Quelle pitié! Tu es fait pour accomplir de belles et grandes choses, mais toujours le sort te refuse les encouragements et les succès. L'indifférence, les petitesses, les routines méprisables viennent sans cesse entraver ta marche... Et qu'il est affreux le jour où tu succombes, le jour où tu te laisses aller à céder, où tu décides de faire route vers Suse...
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Une nuit.

La chambre était pauvre et vulgaire, cachée au-dessus de la taverne louche. De la fenêtre, on voyait la ruelle étroite et sale. D'n bas montaient des voix de quelques ouvriers qui jouaient aux cartes et se divertissaient.
Et là, sur l'humble lit plébéien, j'ai possédé le corps de l 'amour, j'ai possédé les lèvres empourprées et voluptueuses de l'ivresse. Si empourprées, et d'une telle ivresse, que même en ce moment où j'écris, après tant d'années, dans la maison solitaire, j'en suis de nouveau grisé.
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