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Citations sur Les doigts pleins d'encre (11)

Il y a aussi des animaux qui ne sont ni utiles ni nuisibles parce qu'ils ne servent à rien mais ne détruisent pas les récoltes, comme par exemple, la cigale et la fourmi. La fourmi est travailleuse, elle n'arrête pas de porter des bouts de bois sur son dos toute la journée en courant sur ses petites pattes. Nous devons admirer la fourmi et nous inspirer de la leçon qu'elle nous donne. La cigale est une grosse feignante qui ne pense qu'à rigoler et à chanter, on l'a appris dans une fable de La Fontaine qu'il fallait réciter par coeur. Le maître nous a expliqué qu'il fallait comprendre cette fable avec finesse parce que ça fait semblant de parler d'animaux comme la cigale et la fourmi, pour ne pas vexer les gens humains, mais que si tu es instruit, tu comprends que la fourmi, ça veut dire les enfants travailleurs et la cigale les gros paresseux, comme par exemple, les mauvais sujets au fond de la classe. Ça nous faisait réfléchir profond et on était bien contents d'être des bons sujets ou des moyens sujets, et alors on regardait au fond de la classe tous ces mauvais sujets qui allaient finir misérablement comme la cigale, peut-être même sur l'échafaud...
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Les pauvres ont un plumier, creusé dans un bloc de hêtre et fermé par un couvercle coulissant qui se coince à tous les coups. Il y a aussi des plumier en carton bouilli verni noir avec des fleurs dessus, très jolis, mais ceux_là font gonzesse, on les laisse aux filles. Les riches ont des trousses en cuir imitation croco que tu dirais du vrai, avec dedans, des petites brides pour tenir en place les crayons et tout le bazar, vachement bien foutues, tiens, il y a la bride pour le taille crayon, la bride pour la gomme, la bride pour le compas, si tu te trompes et que tu essaies d'enfiler un truc à une place qu'est pas la sienne, ça marche pas, y a rien à faire, finalement être riche, c'est pas tellement marrant, en plus qu'ils ont des beaux habits qu'il ne faut pas qu'ils salissent, des pull-overs avec des dessins dessus, des pantalons de golf que nous on appelle des culottes à chier dedans, s'ils filent un coup de pied dans un gros caillou pour jouer au foot, crac, ils s'écorchent les belles tatanes en cuir jaune. Nous, nos affaires, on les bourre en vrac dans nos plumiers, nos tabliers noirs, on n'a pas les jetons de les dégueulasser, ils sont faits juste pour ça, et nos tatanes, c'est des galoches avec la semelle en bois, quand tu cavales sur les pavetons, tu dirais la grande guerre, et quand tu loupes le ballon, et que le copain prend ça sur l'os du devant de la jambe, là où qu'il y a juste la peau et pas de viande, qu'est-ce que ça fait mal, la vache !
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Qu'est-ce qu'il a de la veine, Tarzan, de vivre rien qu'au milieu des bêtes, dans une forêt pleine de bananes, de noix de coco, d'ananas et de choses bonnes à manger que t'as juste à tendre la main pour les cueillir! Et ses copains, les éléphants, les singes, les gorilles, les lions, les tigres, les panthères! quand il est en danger, il gueule de toutes ses forces, il pousse son grand cri de guerre, hop, aussitôt ses copains les bêtes rappliquent de partout et il casse la gueule aux sales types. Tarzan, c'est le héros qu'on préfère, dans les bandes dessinées. On se dit entre nous que, quand on sera grands, on ira en Afrique, dans la forêt, et on vivra comme Tarzan. On comprend pas pourquoi nos vieux restent ici, à travailler comme des pauvres cons, dans le froid et dans la pluie, au lieu d'aller manger des bananes et se faire des copains chez les éléphants. En plus, c'est vachement nourrissant les bananes, et plein de vitamines, le maître nous l'a appris.
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Y a aussi les carambars et les malabars, et aussi les cigarettes en chocolat, mais ça c'est pour les tous petits, les bébés. Nous on met nos sous ensemble et on achète des vraies pipes, on se les fume dans des coins secrets, ça donne mal au coeur, alors on a peur, on se dit que c'est le cancer du poumon qui rapplique, juste comme le maître a dit en classe, merde, vachement la trouille on a, faudrait le dire aux parents pour qu'il t'emmènent chez le médecin vite vite quand c'est pris au début, t'as une petite chance, oui mais faudrait avouer qu'on a fumé, et les sous, hein, où tu les as pris les sous, petit voleur ? Alors bon, on attend la mort et puis on se dit que crever pour crever, autant fumer la sèche jusqu'au bout, alors on dégueule, et justement c'est ça qu'il fallait, c'est le cancer qui s'en va, ouf, t'es sauvé, mais qu'est-ce que t'as eu peur !
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Ce qui est bien,c'est la bande.Tu peux pas être de la bande si t'es pas de la rue.Les gars des autres rues,on les méprise ,c'est tous des pauvres cons.Ils ne viennent pas dans notre rue,même juste pour passer.Nous non plus ,on ne va pas chez eux.Ou alors tous en bande,avec nos lance-pierres et nos cache-nez tortilles serrés, pour punir ces dégonflés qui nous ont traités avec des gros mots degueulasses,suppose.
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Au premier rang, juste devant l’estrade où il y a le bureau du maître, tous les bons élèves sont là, alignés bien sages. Tous ceux qui lèvent le doigt les premiers pour répondre aux questions. La deuxième rangée de tables, c’est encore les bons, mais déjà pas aussi bons, quand même. Et ça va comme ça de moins en moins bons jusqu’au dernier rang, tout au fond contre le mur, si bien que là-bas c’est rien que les terreurs, ceux qui s’en foutent pas mal de l’école et que même le certif ça leur fait pas peur. Nous on se dit comme ça que c’est pas normal, c’est ces gars-là qui devraient être tout devant, bien sous le nez du maître, à peine ils commenceraient à faire leurs tours de cons, à peine à peine, aussitôt, crac, un grand coup de la grande baguette sur les doigts et hop, au coin. Tandis que là, bien planqués derrière les autres, ils font tranquillement tout ce qu’ils veulent et ce qu’ils veulent c’est rien que des conneries et faire des misères aux petits.
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Pour les derniers de la classe et les premiers dans la rue. (Doisneau)
A tous ceux qui furent des gosses au moins une fois (Cavanna)
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On fait des concours à celui qui pissera le plus haut,ou le plus loin,ou le plus logtemps.C'est difficile,il faut se pincer le bout du zizi et en même temps pousser de toutes ses forces,ça fait mal.
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ça fait vachement rêver, les gonzesses, y'a rien qui fait rêver autant.
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Dans le quartier,le samedi soir,il y a des soulauds. C'est très marrant,un soulaud,mais il faut faire attention parce que,des fois,c'est méchant .On les suit par-derrière pour voir toutes les conneries qu'ils vont faire,quand c'est un soulaud pas méchant ,on le tire par la veste,on imite tout ce qu'il fait,qu'est ce qu'on rigole!Des fois,c'est le père d'un copain de la bande,alors on fait semblant de ne pas le voir,et s'y en a un qui se marre,on lui cogne sur la gueule.Et le copain que le soulaud c'est son père ,il le prend par la main et il le ramène à la maison parce que sans ça il pourrait se faire écraser ou ramasser par les flics.En classe,le maitre nous a appris que l'ivrognerie est un vilain défaut ,et même un vice,ce qui est encore pire.
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