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Citations sur Du monde entier : Poésies complètes 1912-1924 (suivi de) .. (20)

Les grands fétiches


I.
Une gangue de bois dur
Deux bras d'embryon
L'homme déchire son ventre
Et adore son membre dressé


II
Qui menaces-tu
Toi qui t'en vas
Poings sur les hanches
A peine d'aplomb
Juste hors de grossir?

III
Noeud de bois
Tête en forme de gland
Dur et réfractaire
Visage dépouillé
Jeune dieu insexué et cyniquement hilare

IV
L'envie t'a rongé
Je menton
La convoitise te pipe
Tu te dresses
Ce qui te manque du visage
Te rend géométrique
Arborescent
Adolescent

v
Voici l'homme et la femme
Également laids également nus
Lui moins gras qu'elle mais plus fort
Les mains sur le ventre et la bouche en tire-lire

VI
Elle
Le pain de son sexe qu'elle fait cuire trois fois par jour
Et la pleine outre du ventre
Tirent
Sur le cou et les épaules

VII
Je suis laid!
Dans ma solitude à force de renifler l'odeur des filles
Ma tête enfle et mon nez va bientôt tomber

VIII
J'ai voulu fuir les femmes du chef
J'ai eu la tête fracassée par la pierre du soleil
Dans le sable
Il ne reste plus que ma bouche
Ouverte comme le vagin de ma mère
Et qui crie

IX
Lui
Chauve
N'a qu'une bouche
Un membre qui descend aux genoux
Et les pieds coupés

x
Voici la femme que j'aime le plus
Deux rides aiguës autour d'une bouche en entonnoir
Un front bleu
Du blanc sur les tempes
Et le regard astiqué comme un cuivre
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6 – Sur la robe elle a un corps
Le corps de la femme est aussi bosselé que mon crâne
Glorieuse
Si tu t'incarnes avec esprit
Les couturiers font un sot métier
Autant que la phrénologie
Mes yeux sont des kilos qui pèsent la sensualité des femmes
Tout ce qui fuit, saille avance dans la profondeur
Les étoiles creusent le ciel
Les couleurs déshabillent
« Sur la robe elle a un corps »
Sous les bras des bruyères mains lunules et pistils quand les eaux se déversent
dans le dos avec les omoplates glauques
Le ventre un disque qui bouge
La double coque des seins passe sous le pont des arcs-en-ciel
Ventre
Disque
Soleil
Les cris perpendiculaires des couleurs tombent sur les cuisses

EPEE DE SAINT-MICHEL

Il y a des mains qui se tendent
Il y a dans la traîne la bête tous les yeux toutes les fanfares tous les habitués du bar Bullier
Et sur la hanche
La signature du poète

Février 1914
3064 – [Poésie/Gallimard n° 17, p. 83]
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Bombay-express

La vie que j'ai menée
M'empêche de me suicider
Tout bondit
Les femmes roulent sous les roues
Avec de grands cris
Les tape-cul en éventail sont à la porte des gares.
J'ai de la musique sous les ongles.

(...)
Au revoir au revoir
Je suis né dans cette ville
Et mon fils également
Lui dont le front est comme le vagin de sa mère
Il ya des pensées qui font sursauter les autobus
Je ne lis plus les livres qui ne se trouvent que dans les
bibliothèques
Bel A B C du monde
Bon voyage !
Que je t'emporte
Toi qui rit du vermillon

Avril 1914
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J’avais quinze ans et je débutais dans toutes ces bêtises
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