J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique, une belle édition annotée et exhaustive, sans faste inutile, comme un cadeau offert par quelqu'un qui me connait bien. Quand j'aime un écrivain, j'aime ce qui est exhaustif, j'ai la soif de ne rien rater, et ici tout particulièrement j'ai envie de savourer chaque mot, tous les mots sans exception.
La poésie de
Blaise Cendrars nous offre à voyager, à travers le monde, celui qu'il a exploré, des pays exotiques à Paris, ou même quand il ne sort pas de chez lui. Je suis déjà familier de son oeuvre en prose et je découvre sa poésie avec un plaisir radieux. Je suis étonné d'y retrouver tous ces romans au détour de quelques vers,
Bourlinguer bien sûr, mais aussi
Moravagine,
Rhum, L'or, jusqu'à
La main coupée et sûrement ceux que je n'ai pas lu encore. Sa poésie est simple, dans ses débuts, l'influence de
Guillaume Apollinaire se fait sentir, puis il semble s'émanciper pour un esprit plus aventurier, bourlingueur, plus cru. Même dans ces vers, il se rapproche plus de
Joseph Conrad et
Jack London que de son modèle revendiqué.
J'ai pour
Blaise Cendrars une admiration sans borne qui grandit à chaque nouvelle lecture, celle-ci n'a pas fait exception, j'aime sa vision fine et pertinente du monde, son regard perçant sur ce qui l'entoure, même quand
il y a peu à voir c'est tout un monde qui se déploie devant nos yeux, j'aime son écriture qui respire, qui sent, qui tangue sur les vagues, qui s'enfonce dans les brumes, et qui voit tout, avec peu de mots il embrasse un monde immense.
J'aime sa liberté et cette lecture est une grande évasion.