Chien crevé m'a dit :
- On va te tuer.
Manque d'originalité, certes. Mais indémodable, comme tous les classiques. (p.26)
On se dit de certaines personnes qu'on fréquentait pourtant depuis longtemps : je ne savais pas qu'elle était comme ça. Je ne pouvais pas le savoir.
En vérité, on n'avait pas fait assez attention. Ou bien on ne voulait pas entériner ce qu'on avait entr'aperçu. Par commodité, on s'était convaincu que cela n'existait pas. C'était trop dérangeant, cela impliquait de revoir tout ce qu'on croyait acquis. On faisait alors semblant de ne pas savoir, mais, certainement, on savait. (p.29-30)
Pour fabriquer un bon enragé, rien de tel que l'arbitraire, car si on se plie aux punitions lorsqu'on sait les avoir méritées, c'est tout autre chose de subir des brimades alors qu'on était dans son droit. (p.22)
Ce n'est pas le nombre de victoires qui compte. C'est face à qui on les a obtenues. (p.145)
C'était une autre vie. Comme si j'étais mort, et ressuscité dans un monde avarié. (p.145)
Combattre sans cesse une personne, c'est apprendre beaucoup sur elle. (...) Alors, je ne sais pas si je l'aime, au camp ce n'est pas une notion prisée. Mais je l'estime. (p.126)
Ici, on menace par principe. Il n'est pas question de respect, au camp, mais de crainte. (p.93)
Ce n'est pas en cachant sa tête dans le sable qu'on évite de se faire griller par le dragon. (p.67)
Un être humain n'a pas besoin qu'on lui dise de quoi rêver. Si c'est le cas, malheur à lui ; il est perdu.
C'est pour ça aussi que rien ne remplace les livres. Parce qu'ils permettent de se créer ses propres images. Chaque lecteur aura une vision différente d'une scène lue. (p.54-55)
S'il le fallait, j'irais à la mort ; je ne la laisserais en aucun cas venir me ramasser comme un colis, une pauvre chose passive. (p.50)