Amour bonheur et tout le tralala !

Quoi qu’il en soit, les toquards à la petite semaine, c’est bien fini pour moi : il est temps de passer à autre chose, de se faire enfin plaisir. Désormais, c’est moi et moi seule qui prends les rênes de ma destinée, et je peux vous dire qu’il va y avoir du changement ! La stabilité à tout prix ? Ce n’est plus ma priorité ! Place au coup de foudre, le vrai, le gros éclair qu’on se prend en pleine tronche, l’amour passionnel et sans limites, les grands horizons du sentiment, le pétage de plombs voluptueux !

avec son regard hautain et fuyant, il est bien difficile de décrypter quoi que ce soit de significatif, hormis le mépris dont elle m’honore en toutes circonstances. Allons, je me fais peut-être un peu trop de cinéma : si Plouménec l’avait contactée, il est probable qu’elle serait venue me voir ventre à terre avec son petit sourire sadique en bandoulière.

Si les hommes ne restaient pas, c’est que j’avais hérité d’une forme particulièrement agressive de malédiction familiale. Grosse différence néanmoins : ma mère assumait ses choix (elle larguait autant qu’elle était larguée,tout ça n’avait guère d’importance, un de perdu, dix de retrouvés !) Moi, je n’avais rien choisi du tout : je subissais.

On est comme deux aimants trop longtemps séparés, un amour pareil je peux pas faire l’impasse, une occasion de ce calibre ça se présente une fois dans une vie, bla-bla-bla. Je veux cependant que tu ne te méprennes pas, ma petite Zoé : il n’y a rien de personnel dans ma décision, hein, c’est pas du tout contre toi, ne te sens surtout pas visée. Mais avec la sensibilité et la finesse d’esprit qui te caractérisent, je sais que tu peux comprendre. Et puis je suis bien tranquille : tu n’auras aucun mal à rebondir car, vraiment, tu es une belle personne.

J’en ai connu des hommes ! Enfin, quelques-uns… Attendez que je fasse vite fait l’état des lieux… Évidemment, les amours de colonie de vacances, les bisous baveux avec les appareils dentaires qui s’emmêlent, on est bien d’accord que ça ne rentre pas en ligne de compte. Pas plus que les baratineurs de soirées qui commencent par vous promettre la Voie lactée avant de se carapater au petit matin, les baskets à la main.
Bref, ne sont comptabilisées dans mon rapport que les histoires dites “sérieuses”, avec nid d’amour et factures en commun, prise de bec le samedi à Ikéa pour savoir si on prend le canapé en velours rouge sans accoudoir MAIS qui fait clic-clac ou celui en imitation cuir couleur taupe avec accoudoir MAIS sans couchage possible.

Elle a toujours mené sa barque amoureuse comme elle l’a entendu, elle a tangué souvent, chaviré à de nombreuses reprises, mais a tenu le cap sans jamais défaillir : la liberté avant tout ! Aujourd’hui, elle trace sa route en Espagne, en compagnie d’un dénommé Pablo, jeune et fier Ibère qui a l’âge d’être mon frère et la couve de toute son attention jalouse. J’en suis ravie pour elle !